Où sont-elles les féministes d’antan? par Gérard Brazon
Publié le 3 Octobre 2011
- Riposte Laïque
Comment ne pas être stupéfait par le nouveau combat du féminisme français. Comment ne pas être, entre les larmes et le rire à découvrir que le seul combat qui vaille pour la conquête des libertés des femmes d’aujourd’hui, est de supprimer la civilité « Mademoiselle » des textes administratifs.
Et nous voyons une jeune femme, Julie Muret membre de l’association « Osez le féminisme » nous expliquer combien il est important d’effacer cette preuve de la soumission des femmes à la société masculine ! « Ça peut paraître un détail, mais c’est très symbolique des inégalités », nous dit-elle ! "Cela oblige la femme à exposer une situation personnelle et familiale ». Elle note également »la connotation condescendante« du terme, alors que les hommes n’ont pas à choisir entre »monsieur« et »damoiseau« , voire »jeune puceau« .
Dans notre société d’aujourd’hui, l’expression Mademoiselle est bien plus la signification d’un certain respect dans la bouche de ceux qui l’utilisent que la dénomination connotée ou non, de la virginité. Il ne viendrait à l’idée de personne de se poser la question. De plus, si une mademoiselle coche madame, je ne pense pas qu’elle ira au bûcher pour cela.
"Osez le féminisme" osent-elle s’appeler ! Quelle audace mesdames, je suis renversé par votre nouveau combat, plein d’admiration c’est certain ! Mais sérieusement, quel toupet tout de même ! Comment pouvez-vous oser revendiquer ce fond de casserole dans une époque ou les libertés des femmes ne cessent d’être rognées si ce n’est, battues en brèche par une idéologie religieuse.
« Osez le féminisme » disent-elles alors qu’elles n’ont, à ce jour, rien osé pour défendre les femmes esclaves dans les banlieues de Paris ou d’ailleurs. Où sont leurs déclarations de luttes, leurs revendications, où sont les plaintes déposées, les manifestations de la colère féminine dans les cités où les femmes subissent la violence masculine au nom d’un dieu. Comment osent-elles sans rire, sans honte, alors même qu’elles sont muettes devant des femmes que l’on pend, que l’on lapide, que l’on décapite dans les rues d’Iran, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Arabie Saoudite et d’ailleurs.
« Osez le féminisme » alors mêmes qu’elles ne prennent surtout pas le risque de s’élever publiquement et violemment contre les crimes d’honneur, les mariages forcés et j’en passe!
Quel beau combat que celui que vous menez mesdames (surtout pas mesdemoiselles) que celui là ! Il vous ouvre les portes des télévisions, vous permet de faire des reportages, assure la publicité de votre association et sans doute, les subventions qui vont avec ou iront avec !
Je suis un homme et j’ai honte pour vous mesdames!
Sans revenir à Geneviève, ni même à Jeanne, sans penser non plus aux femmes allant chercher le boulanger et son mitron à Versailles, j’ai quand même une pensée pour madame Roland, Charlotte Corday et Olympes de Gouge. Ce n’est pas si lointain au fond lorsqu’il s’agit de parler des femmes qui ont laissé leur vie pour des libertés qu’au fond, par votre action d’aujourd’hui, vous finissez par mépriser à force de ne pas être à la hauteur.
Mais plus proche de nous, il y a l’incontournable Simone de Beauvoir, l’indéboulonnable et adorable Benoîte Groult, l’inexpugnable Élisabeth Badinter. Et puis comment éviter de parler d’autres femmes qui ont passé leur vie dans le féminisme de combat comme l’une de mes amies Anne Zelensky rédactrice à Riposte Laïque et bien d’autres encore.
Comment aussi passer sous silence ces grandes figures du combat pour les libertés des femmes comme Ayaan Hirsi Ali, Brigitte Gabriel, Irsha Manji, Wafa Sultan qui elles risquent leur vie chaque jour dans un combat autrement plus important que les civilités.
Osez le féminisme ? Vous êtes pitoyable mesdames ! Ce n’est pas les sujets de combat qui vous manquent au fond, c’est le courage d’entamer des luttes qui véritablement, seraient risquées mais autrement plus glorieuses et surtout tellement plus intéressantes, plus utiles pour les femmes violentées, bafouées, humiliées. Croyez-vous que pour ces femmes, ce soit primordial de ne plus avoir à cocher Mademoiselle? Pensez-vous que cela leur rendra leur innocence, leur virginité, leur santé et la possibilité de vivre enfin en sécurité ?
Gérard Brazon