9 - Islam: Spécial Mahomet le prophète guerrier.

     Avec Mahomet, nous sommes bien loin de l'image du bon prophète. Mahomet n'était en rien un Jésus!  Mahomet et ses héritiers ont mis en place un système politico-juridique effrayant digne des pires dictatures modernes du vingtième siècle. La règle première étant la soumission totale de l'individu face à Dieu et à lui-même le prophète autoproclamé. Tous ceux qui ont voulu, d'une manière ou d'une autre, interpréter les textes du Coran se sont vus écarter si ce n'est pire car le plus souvent c'est la mortqui est le prix à payer.

            Il est clair que cette "religion", dans l'état actuel des textes religieux, est incompatible avec les valeurs de notre république, avec les valeurs de notre civilisation,celles des "lumières". 

Gérard Brazon

  

Traduction collective en ligne du livre de Robert Spencer The Politically Incorrect Guide to Islam (and the Crusades)

Mahomet - prophète guerrier 

 

 Pourquoi la vie de Mahomet, le prophète de l’islam, a-t-elle de l’importance aujourd’hui? Quatorze siècles se sont écoulés depuis sa naissance. Des millions de Musulmans ont vécu et sont morts depuis lors, et un grand nombre de dirigeants se sont levés pour guider les fidèles, y compris des descendants du prophète lui-même. L’Islam, comme les autres religions, a certainement changé au cours de ces plus de 1400 ans.

             

Voici pourquoi la vie de Mahomet a de l’importance: contrairement à ce que de nombreux laïques voudraient nous faire croire, les religions ne sont pas entièrement déterminées (ou dénaturées) par les fidèles et le passage du temps. Les actes et les écrits des fondateurs restent essentiels, peu importe à quel lointain passé ils appartiennent. La notion selon laquelle les croyants donnent leur forme aux religions provient bien plutôt de la philosophie du déconstructivisme, à la mode dans les années 1960, et qui enseigne que les mots écrits n’ont pas d’autre signification que celle que leur donne le lecteur. Autre thème central: il s’ensuit que si seul existe le sens trouvé par le lecteur, il ne saurait y avoir de vérité (et certainement pas de vérité religieuse); le discernement d’une personne est de valeur égale à celui d’une autre. Finalement, à en croire le déconstructivisme, nous créons tous notre propre série de «vérités», et aucune n’est meilleure ou pire qu’une autre. 

Mais, pour les hommes et les femmes épris de religion, dans les rues de Chicago, Rome, Jérusalem, Damas, Calcutta ou Bangkok, les paroles de Jésus, Moïse, Mahomet, Krishna et Bouddha possèdent par elles-mêmes une signification beaucoup plus importante que les interprétations de quiconque. Et même des lecteurs qu’on ne saurait qualifier de dévots ne considèrent pas que les paroles des grands guides religieux sont équivalentes entre elles.

C’est pourquoi j’ai placé un encadré «Entre Mahomet et Jésus» en marge de chaque chapitre, afin de mettre en exergue le raisonnement fallacieux de ceux qui prétendent que l’Islam et le Christianisme – et, à cet égard, toutes les autres religions – sont au fond équivalentes dans leur capacité d’inspirer la bienfaisance ou la malfaisance. Ces extraits sont également destinés à souligner le fait que l’Occident, fondé sur le Christianisme, vaut la peine d’être défendu, même si nous vivons aujourd’hui dans une ère soi-disant postchrétienne. En outre, la mise en parallèle des paroles de Mahomet et de Jésus nous permet d’établir une distinction entre les principes fondamentaux guidant les fidèles des fois musulmane et chrétienne. Ces principes sont importants. Les adeptes de Mahomet s’inspirent de ses paroles et imitent ses actes, et cela conduit à une expression de la foi très différente de celle des Chrétiens. Il n’est pas nécessaire d’observer bien longtemps pour se rendre compte que la vie dans un pays islamique est différente de ce qu’elle est aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. Cette différence commence avec Mahomet. À notre époque, où tant de gens évoquent les paroles et les actes de Mahomet pour justifier des actions violentes et sanglantes, il est nécessaire de se familiariser avec ce personnage central.

Pour de nombreux Occidentaux, Mahomet reste beaucoup plus mystérieux que d’autres grandes figures religieuses. La plupart des gens savent, par exemple, que Moïse a reçu les Dix Commandements sur le mont Sinaï, que Jésus est mort sur la croix et a ressuscité, et peut-être même que Bouddha s’assit sous un arbre et y reçut l’illumination. Mais on sait peu de choses sur Mahomet, et même ces rares faits sont contestés. Ainsi, ce qui suit sera basé exclusivement sur des textes islamiques.

Premier fait fondamental: Muhammad ibn Abdallah ibn Abd al-Muttalib (570–632), le prophète de l’Islam, fut un homme de guerre. Il dit à ses partisans de se battre pour sa nouvelle religion. Il déclara que leur dieu, Allah, leur avait ordonné de prendre les armes. Et Mahomet, qui n’avait rien d’un général en chambre, prit part à de nombreuses batailles. Ces faits doivent être connus si l’on veut réellement comprendre la cause des croisades des temps passés ou de l’essor du djihad mondial actuel.

Au cours de ces batailles, Mahomet formula de nombreux principes que les Musulmans ont respectés jusqu’à nos jours. Ainsi, il faut rappeler certaines caractéristiques des batailles de Mahomet pouvant apporter un éclairage indispensable sur le contenu des gros titres de la presse d’aujourd’hui – un éclairage qui manque encore, hélas, à de nombreux analystes et experts.

 

Mahomet l’assaillant

Mahomet avait déjà l’expérience du combat avant d’assumer le rôle de prophète. Il avait participé à deux guerres locales opposant sa tribu de Koreish et leurs voisins rivaux, les Banu Hawazin. Mais ce n’est que plus tard qu’il adoptera son rôle spécifique de prophète guerrier. Après avoir reçu la révélation d’Allah par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, en 610, il commença à prêcher dans sa tribu le culte du Dieu unique et sa mission de prophète. Mais il fut accueilli fraîchement par les Mecquois koreishites, qui réagirent avec dédain à sa vocation de prophète et refusèrent de renoncer à leurs dieux. La frustration et la rage de Mahomet grandirent jusqu’à devenir manifestes. Et lorsque même son oncle, Abou Lahab, rejeta son message, Mahomet le maudit, lui et son épouse, en des termes violents qui ont été conservés dans le Coran, le livre saint de l’Islam: «Que périssent les deux mains d’Abou Lahab! Et que lui-même périsse! Ni sa fortune ni ce qu’il a acquis ne lui serviront à rien. Il brûlera dans un feu ardent, de même que sa femme, chargée de bois, une corde autour du cou.» (Coran 111:1–5).

Mahomet allait finalement passer de la parole aux actes, et devenir violent. En 622, il fuit La Mecque, sa ville natale, pour rejoindre une cité voisine, Médine, où une bande de guerriers tribaux l’accepta comme prophète et lui promit sa loyauté. À Médine, ces nouveaux Musulmans commencèrent alors à attaquer les caravanes des Koreishites – des expéditions dont Mahomet prit lui-même la tête à plusieurs reprises. Ces razzias permirent au mouvement musulman naissant de rester solvable et contribuèrent à forger la théologie islamique – comme lors d’un incident resté fameux au cours duquel une bande de Musulmans attaqua une caravane Koreishite à Nakhla, une colonie non loin de La Mecque, pendant le mois sacré de Rajab, c’est-à-dire pendant une période de trêve. Lorsqu’ils retournèrent au camp musulman chargés d’un riche butin, Mahomet refusa de toucher sa part ou d’avoir quoi que ce soit à faire avec eux, disant simplement: «Je ne vous ai point ordonné de combattre pendant le mois sacré.» 

Mais une nouvelle révélation lui vint d’Allah, expliquant que l’opposition des Koreishites contre Mahomet constituait une transgression plus grave que la violation de la trêve du mois sacré. En d’autres termes, la razzia était justifiée. «Ils t’interrogent sur l’acte de guerroyer pendant le mois sacré. – Dis: combattre pendant la trêve est un péché grave, mais il est plus grave encore au regard d’Allah de faire obstacle à la cause d’Allah, d’être impie envers Lui et la Mosquée sacrée, et d’en expulser son peuple. La persécution est plus grave que le meurtre.» (Coran, 2:217). Tous les péchés que les attaquants pouvaient avoir commis à Nakhla n’étaient rien, comparés au rejet de Mahomet par les Koreishites.

Ce fut une révélation d’une importance capitale, car elle allait engendrer un principe islamique qui s’est perpétué à travers les siècles. Le «Bien» était dès lors identifié comme un acte quelconque bénéficiant aux Musulmans, sans considération du fait qu’ait été violées ou non des lois morales ou autres. Les absolus moraux pieusement conservés sous la forme des Dix Commandements et les autres enseignements des grandes religions qui précédèrent l’Islam étaient écartés au profit d’un principe d’opportunisme supérieur.

 

La bataille de Badr

L’incident de Nakhla précéda de peu la première bataille décisive des Musulmans. Mahomet apprit l’arrivée d’une grande caravane koreishite, lourdement chargée d’argent et de biens, en route depuis la Syrie. «C’est la caravane transportant les biens des Koreishites», dit-il à ses partisans. «Allez, attaquez-les, peut-être Dieu en fera-t-il une proie pour vous.»[3] Il se mit en route en direction de La Mecque afin de diriger le raid. Mais cette fois, les Koreishites étaient prêts à le recevoir et avaient avec eux près d’un millier d’hommes pour affronter les 300 combattants de Mahomet. Il semble que Mahomet ne se soit pas attendu à un tel nombre d’adversaires – il s’écria anxieusement à l’adresse de Dieu: «Ô Dieu, si cette troupe périt aujourd’hui, ton culte ne sera plus rendu.» [4]

En dépit de leur désavantage numérique, les Koreishites furent mis en déroute. Certaines traditions musulmanes affirment que Mahomet participa en personne aux combats, d’autres disent qu’il exhortait ses combattants depuis les flancs. Quoi qu’il en soit, c’était pour lui l’occasion de prendre sa revanche après des années de frustration, de ressentiment et de haine envers son propre peuple, qui l’avait rejeté. Plus tard, l’un de ses partisans se remémora une malédiction lancée par Mahomet contre les dirigeants des Koreishites: «Le prophète dit: ‹Ô Allah! Détruits les chefs des Koreishites. Ô Allah! Détruits Abou Jahl bin Hisham, Utba bin Rabiam Shaiba bion Rabia, Uqba bin Abi Muait, Umaiya bin Khalaf (or Ubai bin Kalaf).›» [5] 

Tous ces hommes furent capturés ou tués pendant la bataille de Badr. L’un des dirigeants koreishites mentionnés dans cette malédiction, Ubqa, demanda grâce: «Mais qui prendra soin de mes enfants, Ô Mahomet?»
«L’enfer», répondit le prophète de l’Islam, avant d’ordonner qu’Ubqa soit tué. [6]
Un autre chef koreishite, Abou Jahl (ce qui signifie «père de l’ignorance», un nom qui lui fut donné par les chroniqueurs musulmans; son vrai nom était Amr ibn Hisham) fut décapité. Le Musulman qui se chargea de cette besogne présenta fièrement son trophée à Mahomet: «Je lui ai coupé la tête et l’ai apportée à l’apôtre, lui disant: ‹Voici la tête de l’ennemi de Dieu – Abou Jahl.›»
Mahomet se montra enchanté: «Par le Dieu unique, vraiment?» s’exclama-t-il puis il rendit grâce à Allah pour la mort de son ennemi. [7]

Les corps de tous les hommes mentionnés dans la malédiction furent jetés dans une fosse. Un témoin oculaire rapporta: «Plus tard, je les vis tous se faire tuer pendant la bataille de Badr puis leur corps furent précipités dans un puits, à l’exception de la dépouille d’Umaiya ou Ubai, car il était très gros et quand on tira son corps, il se démembra avant qu’il ne puisse être jeté dans le puits.»[8] Ensuite, Mahomet les railla, les appelant les «gens de la fosse», et leur posa une question théologique: «Avez-vous eu confirmation des promesses que Dieu vous fit? J’ai, moi, vu se réaliser les promesses de mon Dieu.» Quand on lui demanda pourquoi il parlait ainsi à des cadavres, il répondit: «Ils ne m’entendent pas moins bien que vous; mais ils ne peuvent pas me répondre.» [9]

La victoire de Badr marqua un tournant historique pour les Musulmans. Mahomet prétendit même que des armées d’anges se joignirent aux Musulmans pour frapper les Koreishites, et qu’une telle aide serait accordée également à l’avenir aux Musulmans qui resteraient fidèles à Allah: «Allah vous a soutenus à Badr, alors que vous n’étiez qu’une petite troupe méprisable; craignez donc Allah; témoignez-lui ainsi votre gratitude. Dis aux croyants: ‹Ne vous suffit-il pas qu’Allah vous ait accordé l’aide de trois mille anges, descendus du ciel tout exprès pour vous? Oui, si vous restez fermes et pieux, même si l’ennemi vous assaillait sur le champ, votre Seigneur enverrait cinq mille anges pour leur donner un assaut terrible.›» (Coran, 3:123–125). Une autre révélation d’Allah souligna que c’était la piété, et non la puissance militaire, qui leur avait valu la victoire à Badr: «Il y avait un signe pour vous dans ces deux armées qui s’affrontèrent, l’une pour la cause d’Allah et l’autre s’opposant à Allah; ces derniers crurent les croyants deux fois plus nombreux qu’eux-mêmes. Allah octroie son aide à qui lui plait. C’est-là un avertissement clair à ceux qui ont des yeux pour voir.» (Coran 3:13). Un autre passage coranique affirme que les Musulmans furent de simples instruments passifs à Badr: «Ce n’est pas vous qui les avez tués; c’était Allah.» (Coran 8:17) Et Allah accorderait de telles victoires aux Musulmans quand bien même ils devraient affronter des difficultés bien plus grandes que celles qu’ils avaient surmontées à Badr: «Ô prophète! Appelle les croyants au combat. S’il en est vingt parmi vous armés de patience et de persévérance, ils vaincront deux cent adversaires; s’il s’en trouve cent, ils vaincront un millier des mécréants, car ces gens manquent d’entendement» (Coran 8:65).

Allah récompensa largement ceux à qui il avait accordé la victoire à Badr: le butin était très abondant – si abondant, même, que son partage fit l’objet de disputes. Les choses empirèrent à tel point qu’Allah lui-même s’exprima à ce propos dans un chapitre (sourate) du Coran entièrement consacré à des réflexions sur la bataille de Badr – la 8e sourate, intitulée Al-Anfal, «le Butin». Allah y prévient les Musulmans qu’ils doivent considérer le butin de la bataille de Badr comme appartenant à Mahomet et à personne d’autre: «Ils t’interrogent au sujet du butin. Dis: ‹Le butin appartient à Allah et à son messager.› Craignez Allah et maintenez la concorde entre vous. Obéissez à Allah et à son messager, si vous êtes croyants» (Coran 8:1). Finalement, Mahomet distribua le butin en parts égales entre les Musulmans, mais conserva un cinquième de l’ensemble pour lui: «Et sachez que sur tout butin que vous faites à la guerre, un cinquième appartient à Allah, à son messager, à ses proches, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs (en détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons révélé sur notre serviteur au Jour du Discernement, lorsque les deux armées se rencontrèrent» (Coran 8:41). Allah souligna qu’il s’agissait là de la récompense de l’obédience à son égard: «Jouissez donc de votre butin, car il est licite et pur. Et craignez Allah. Allah est clément et miséricordieux» (Coran 8:69).[10]

Ainsi, les Musulmans passèrent du statut de petite communauté méprisée à celui de puissance avec laquelle les païens d’Arabie devaient compter – et ils commencèrent à réellement terroriser leurs ennemis. La prétention de Mahomet d’être le dernier prophète du seul vrai Dieu sembla confirmée par une victoire remportée dans des conditions extrêmement défavorables. Cette victoire inspira nombre d’attitudes et de notions qui restent très profondément ancrées dans l’intellect musulman. Par exemple:

– Allah accordera la victoire à ses adeptes contre des adversaires supérieurs en nombre ou en puissance de feu aussi longtemps qu’ils restent soumis à ses ordres.
– Les victoires autorisent par elles-mêmes les Musulmans à s’approprier les biens des vaincus au titre de butin.
– La vengeance sanglante contre ses ennemis est la prérogative non seulement du Seigneur, mais de tous ses serviteurs fidèles sur terre.
– Les gens faits prisonniers dans le cadre d’une bataille contre les Musulmans peuvent être mis à mort selon le bon vouloir des dirigeants musulmans.
– Ceux qui rejettent l’Islam sont «les pires de toutes les créatures» (Coran 98:6) et ne méritent aucune pitié.
– Quiconque insulte ou seulement s’oppose à Mahomet ou à son peuple mérite une mort humiliante – si possible par décapitation, conformément à l’injonction d’Allah qui ordonne de «frapper à la nuque» «ceux qui ont mécru» (Coran 47:4).

La bataille de Badr fut surtout le premier exemple pratique de ce qui allait devenir la doctrine islamique du djihad – une doctrine formant la clé de la compréhension tant des croisades que des conflits actuels.

 

   

Assassinat et tromperie

Grisé par la victoire, Mahomet intensifia ses raids. Il durcit également son attitude envers les tribus juives de la région, qui conservaient leur foi et niaient que Mahomet soit un prophète de Dieu. Après ce rejet, les appels prophétiques de Mahomet à l’adresse des Juifs se firent violents et évoquèrent des châtiments terrestres. En arpentant le centre d’un marché des Banu Qaynuqa, une tribu juive avec laquelle il était en trêve, il annonça à la foule: «Ô Juifs, craignez que Dieu ne lance sur vous la vengeance qu’il réserva aux Koreishites et devenez Musulmans. Vous savez que je suis un prophète envoyé par Dieu – vous le verrez dans vos Écritures et dans le Pacte que Dieu a scellé avec vous.»[11] Les Juifs de la tribu Banu Qaynuqa ne furent pas convaincus, et ils frustrèrent davantage encore le prophète. Alors celui-ci les assiégea jusqu’à qu’ils lui offrent leur reddition sans condition.

Mais cela ne suffit pas à apaiser la colère de Mahomet. Il lui trouva alors un autre exutoire en la personne d’un poète juif, K’ab bin Al-Ashraf, qui, à en croire le premier biographe de Mahomet, Ibn Ishaq, «composait des vers galants de nature à offenser les femmes musulmanes». [12] Mahomet demande à ses partisans: «Qui est prêt à tuer K’ab bin Al-Ashraf, qui a insulté Allah et son apôtre?»[13] Il trouva un volontaire, un jeune Musulman nommé Muhammad bin Maslama: «Ô apôtre d’Allah, veux-tu que je le tue?» Après que le prophète lui eut répondit «oui», Muhammad bin Maslama lui demanda la permission de mentir afin de pouvoir tromper K’ab bin Al-Ahraf et l’attirer dans une embuscade.[14] Le prophète lui accorda cette permission et Muhammad bin Maslama trompa et assassina K’ab.[15] 

Après le meurtre de K’ab, Mahomet émit un ordre général: «Tuez tout Juif qui tombe entre vos mains.» Ce n’était pas une instruction militaire: la première victime fut un marchand juif, Ibn Sunayna, qui entretenait «des relations sociales et commerciales» avec les Musulmans. L’assassin, Muhayissa, se fit réprimander pour ce geste par son frère, Huwayissa, qui n’était pas encore musulman. Muhayissa ne regrettait rien. Il dit à son frère: «Si celui qui m’a ordonné de le tuer m’ordonnait de te tuer, je te trancherais la tête.»

Huwayissa fut impressionné: «Par Dieu, une religion qui peut te faire faire cela est miraculeuse!» Et il devint un Musulman.[16] Et le monde est toujours témoin de tels miracles de nos jours.

 

Vengeance et prétextes

Après leur humiliation à Badr, les Koreishites avaient soif de revanche. Ils rassemblèrent trois mille hommes d’armes qui affrontèrent mille Musulmans à Uhud. Mahomet portait deux cotes de mailles et dirigeait l’assaut des Musulmans, un sabre à la main. Mais cette fois, ils furent défaits. Le prophète lui-même eut le visage maculé de sang et perdit une dent dans l’aventure; des rumeurs de sa mort se répandirent même sur le champ de bataille. Dès qu’il put trouver de l’eau pour se laver la figure, Mahomet jura de se venger. «Le courroux de Dieu est terrible contre celui qui a ensanglanté la face de Son prophète.»[17] Lorsque Abu Sufyan, le chef des Koreishites, railla les Musulmans, Mahomet se montra inflexible et se concentra sur la distinction islamique très nette entre croyants et incroyants. Il dit à son lieutenant Umar de répliquer: «Dieu est sublime, Dieu est glorieux. Nous ne sommes pas égaux. Nos morts sont au paradis; vos morts sont en enfer.»[18]

Mahomet jura une nouvelle fois de se venger lorsqu’il découvrit la dépouille de son oncle Hamza. Hamza avait été tué à Uhud et son corps avait été horriblement mutilé par une femme, Hind bint Utba, qui lui trancha le nez et les oreilles et mangea une partie de son foie. Elle fit cela pour venger la mort de son père, de son frère, de son oncle et de son fils aîné à la bataille de Badr. Le prophète ne fut pas ému le moins du monde par le fait qu’elle ait commis ces actes ignobles pour se venger. «Si Dieu me donne la victoire sur les Koreishites à l’avenir», s’exclama-t-il, «je mutilerai trente de leurs hommes.» Touchés par son chagrin et sa colère, ses partisans prononcèrent un serment analogue: «Par Dieu, si Dieu nous donne la victoire sur eux à l’avenir, nous les mutilerons comme aucun Arabe n’a encore jamais mutilé personne.»[19]

Victoire ou défaite: davantage d’Islam

La défaite de Uhud n’ébranla nullement la foi des Musulmans ni ne calma leur ferveur. Allah leur dit en effet qu’ils auraient remporté une autre victoire s’ils ne lui avaient pas désobéi: «En vérité, Allah a tenu Sa promesse envers vous, et c’est par Sa permission que vous les avez défaits, jusqu’au moment où vous avez manqué de courage, où vous avez discuté les ordres, et désobéi, après pourtant qu’Il vous eut montré la victoire à laquelle vous aspirez!» (Coran 3:152).

 

À nouveau, une habitude était prise: lorsque les choses tournaient mal pour les Musulmans, c’était pour punir la tiédeur de leur foi en l’Islam. En 1948, Sayyed Qutb, le grand théoricien des Frères musulmans, organisation qui détient le douteux honneur d’avoir été le premier groupe terroriste islamique moderne, déclara ainsi au monde musulman: «Un bref regard suffit pour nous rendre compte que notre situation sociale est au plus bas.» Pourtant, «nous persistons à écarter notre propre héritage spirituel, tous nos dons intellectuels et toutes les solutions qui pourraient se trouver révélées par leur examen; nous écartons nos propres principes fondamentaux, nos propres doctrines, et nous les remplaçons par les préceptes de la démocratie, du socialisme ou du communisme.»[20]

La liaison théologique entre victoire et obéissance d’une part et entre défaite et désobéissance d’autre part fut encore renforcée après la victoire des Musulmans à la bataille du fossé en 627. Mahomet reçut alors une nouvelle révélation attribuant ce succès à l’intervention surnaturelle d’Allah: «Ô croyants! Rappelez-vous la faveur que vous fit Allah lorsque des troupes vous attaquèrent et que nous leur opposâmes un fort vent ainsi que des troupes invisibles à vos yeux.» (Coran 33:9).

 

Mythe de la rectitude politique: nous pouvons négocier avec ces gens

 

Un autre principe islamique essentiel se cristallisa à la suite des événements liés au traité de Hudaybiyya. En 628, Mahomet eut une vision au cours de laquelle il fit un pèlerinage à La Mecque – une coutume païenne dont il voulait faire un élément de l’Islam, sans succès jusqu’alors, cependant, car la ville était sous le contrôle des Koreishites. Il ordonna aux Musulmans de se préparer à faire le pèlerinage de La Mecque et s’approcha de la ville avec 1500 hommes. Les Koreishites le rencontrèrent en dehors de la ville et les deux parties discutèrent les termes d’une trêve (hudna) de dix ans, le traité de Hudaybiyya.

Les Musulmans acceptèrent de rentrer chez eux sans faire leur pèlerinage, et les Koreishites leur permirent de faire le pèlerinage l’année suivante. Mahomet choqua ses hommes en acceptant également d’autres conditions pouvant paraître très désavantageuses pour les Musulmans: les gens qui fuiraient les Koreishites et chercheraient refuge auprès des Musulmans seraient renvoyés aux Koreishites tandis que les gens qui fuiraient les Musulmans et chercheraient refuge auprès des Koreishites ne seraient pas renvoyés aux Musulmans. Le négociateur des Koreshites, Suhayl bin Amr, obligea même Mahomet à ne pas s’identifier comme «Mahomet, l’apôtre de Dieu». Suhayl déclara: «Si j’avais constaté que tu étais l’apôtre de Dieu, je ne t’aurais pas combattu. Écris ton propre nom et le nom de ton père.» À la consternation de ses compagnons, Mahomet s’exécuta.

Puis, contre toute évidence, il affirma que les Musulmans avaient été victorieux, produisant même pour cela une nouvelle révélation d’Allah: «En vérité, nous t’avons accordé une victoire éclatante» (Coran, 48:1). Il promit que ses partisans allaient récolter un riche butin: «Allah a certes béni les croyants lorsqu’ils prêtèrent serment. Il savait ce que contenait leur cœur, et fit descendre sur eux la sérénité, et les récompensa d’une presque victoire, et d’un abondant butin dont ils s’empareront bientôt. Allah est puissant et sage. Allah vous a promis un abondant butin, que vous récolterez, Il vous l’octroya par avance, et empêcha les gens de mettre la main sur vous – il y a là un signe pour les croyants; puisse-t-il vous guider vers la rectitude» (Coran 48:18-20).

Si certains de ses partisans restèrent sceptiques, leurs craintes furent vite dissipées. Une femme des Koreishites, Umm Kulthum, rejoignit les Musulmans à Médine; ses deux frères se rendirent alors auprès de Mahomet, exigeant qu’elle leur soit restituée, «selon les termes de l’accord conclu entre lui et les Koreishites à Hudaybiyya».[22] Mahomet refusa, car Allah l’avait interdit. Allah donna en effet à Mahomet une nouvelle révélation: «Ô croyants! Quand des croyantes cherchent refuge auprès de vous, éprouvez-les. Allah sait parfaitement quelle est leur foi: si vous établissez qu’elles sont croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants» (Coran 60:10).

En refusant de rendre Umm Kulthum aux Koreishites, Mahomet rompit le traité. Les apologistes musulmans ont toujours prétendu que les Koreishites avaient rompu le traité les premiers, mais cette anecdote est antérieure à toute violation du traité par les Koreishites. De plus, le fait de rompre ainsi le traité renforçait le principe selon lequel rien n’était bon sinon ce qui profitait à l’Islam et rien n’était mauvais sinon ce qui l’entravait. Une fois le traité formellement écarté, les juristes islamiques érigèrent en principe que les trêves, d’une manière générale, ne pouvaient pas être conclues pour une durée supérieure à dix ans et ne devaient servir qu’à permettre aux forces musulmanes affaiblies de se reconstituer.

Les événements n’allaient pas tarder à illustrer les sombres implications de ce principe.


NdT: Arafat, par exemple, usa et abusa du principe hérité de l’affaire du traité de Hudaybiyya, comme l’explique Daniel Pipes dans un article de 1999.

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Le chapitre 1 est disponible aussi sous forme de document pdf (voir les notes dans ce document).

Posted by admin in Ch. 01 - Mahomet: prophète guerrier

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