FRONT REPUBLICAIN: la machine à perdre

Qu’est-ce qu’un Front républicain ? La réunion de tous les partis politiques contre tous ce qui n’est pas républicain ? Contre les partis qui n’accepte pas la république? Qu’est-ce cela sous-entend ? Que les nostalgiques des monarchies sont des citoyens à abattre. Que les mélancoliques des Rois de France (Légitimistes, Orléanistes) ne devraient pas avoir droit de cité. Que les quelques Bonapartistes convaincus qui restent, en dehors des admirateurs de Napoléon 1er, ne sont des attardés qui s’ignorent ? Que nenni ?

Le front républicain est une machine à perdre pour la droite masochiste. Dès que le Front National pointe son nez et présente un risque quelconque, la gauche en appel au front républicain. La droite accourt et crie avec les loups. C’est faire beaucoup d’honneur au Front National que de lui accorder une telle importance. C’est surtout une façon pour la gauche de casser les reins de la droite, in fine.

Personne ne s’est poser la question ni même, n’a été choqué à droite que des communistes français soient devenus ministres dans le gouvernement français de Mitterrand. Pourtant, cette idéologie a fait plus de 100 millions de morts dans le monde et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce parti n’a pas toujours été un parti de la résistance mais un parti au service de Staline dont on sait l’amour qu'il avait pour l’humanité.

Aucun front républicain contre les communistes.

De même, pour l’extrême gauche qui, dès lorsqu’un de ces groupuscules dérape comme on dit aujourd’hui, est appelé gentiment par les médias, ultra gauche. Histoire de préserver la gentille Arlette ou le mignon Olivier. 

Aucun front républicain contre les gauchistes.

En fait, le front républicain n’est pas contre les monarchistes ni contre les extrêmes de gauche mais uniquement contre l’extrême droite et plus particulièrement si ce n’est exclusivement contre le Front National.

Que doit-on en penser en toute logique ? La droite s’est fait piéger par cette machine à perdre. La gauche tend systématiquement, depuis 1984, cette prétendue perche de la moralité qui, à chaque fois, se résume à faire perdre les élections municipales et législatives hier et les régionales demain.

Nicolas Sarkozy, en 2007 avait cassé cette machine à perdre et mis la gauche dans un pétrin infernal. Les français, dans leur majorité, ne sont pas véritablement à gauche. Mais les socialistes qui ont utilisé le Front National si ce n’est favorisé son émergence s’étaient retrouvés à découvert sans ce paravent.

Malheureusement,  depuis l’élection présidentielle, les erreurs de communication, les maladresses politiques, les nominations de socialistes qui finissent par donner à penser qu’à droite, il n’y a personne de valeur pour ces postes, sans compter, à tort ou à raison, la sensation que les dires n’ont pas été suivi par des actes. Ce qui sape le discours sarkozien.
          C'est toutes ces erreurs qui, à mon sens, ont remis en selle le Front National. Nous sommes de nouveau en face de triangulaires destructrices pour la droite. La machine à perdre va tourner à plein. Quand va-t-elle de nouveau s’arrêter mais surtout qui va le faire ?

Certes, ce parti politique est particulier. Son principal responsable également. Lors d’une de ces dernières réunions, il fit allusion au Vel d’Hiv. Pourtant, ce parti politique n’a rien à voir avec les partis politiques d’avant guerre mais son responsable, Jean Marie le Pen a réussi le tour de force d’associer son image avec des partis politiques fascistes voire pire. De ce fait, il fait le bonheur des socialistes qui, faisant semblant de se pincer le nez, appelle la droite à en faire autant. La droite devrait rappeler les positions des socialistes d'avant guerre: leurs responsabilités dans la défaite et l'arrivée de Philippe Pétain.

Pour ma part, je n’ai jamais cru au Front National. Il pose les bonnes questions comme disait Laurent Fabius mais n’a pas du tout l’envie d’appliquer ses recettes. Il n’a jamais vraiment eu le désir de prendre le pouvoir. Tous les politiques le savent. Il est un astre noir pour les uns, un soleil pour d’autres mais il restera une météorite. C'est-à-dire, un objet qui agit et a d'éventuels effets de marées sur le microcosme politique.

Je crois très sincèrement que si ce parti politique souhaitait gouverner, même un peu, même en en alliance avec d’autres partis politiques de droite, il se serait donné les moyens de lisser son discours. Lorsque l’on veut être un partenaire de gouvernement, on évite la provocation inutile. On évite les références à des situations douloureuses comme la déportation et la Shoah. Car nul ne peut-être insensible à ce qui s’est passé pendant cette époque. Toucher à ces sujets ne peut pas être innocent. Je soutiens que les dérapages frontistes de ce responsable sont volontaires. En conséquence, je reste convaincu que ce parti politique ne souhaite pas approcher de trop prés le pouvoir encore moins le prendre.      
         Le Front National est un rouage de cette machine à perdre pour la droite si ce n’est le moteur.

Pour briser cette machine à perdre il faudra bien que la droite s’interroge véritablement et sans complexe sur ce schéma politique destructeur. Quand je dis sans complexe, cela ne veut pas dire sans exigence. Nicolas Sarkozy a su retrouver si ce n’est capter les voix du Front National en 2007. Soit on reprend cette recette mais l’on va jusqu’au bout des promesses faîtes sur les thèmes récurrents des frontistes (La Nation, la Patrie, la France et les français, l’immigration, la sécurité, etc.) et on évite de se cacher derrière des impossibilités de type convention internationales pour expliquer qu'un pays souverain ne peut pas revenir sur le regroupement familiale ni même réserver ses prestations. Sinon, autant dire que la France n'est plus un pays indépendant. On peut sans doute aussi s’ouvrir aux militants et responsables de ce parti politique au même titre qu'on le fait au parti socialiste qui lui ne nous rendra jamais la politesse.

Encore une fois, pour le cas où cela choquerait, je tiens à rappeler que François Mitterrand n’a pas hésité à le faire avec les communistes qui, avant d’être le parti des résistants, fût d’abord un parti de collabo jusqu’en juin 1941. C'est-à-dire, jusqu’à ce que Hitler envahisse l’Union Soviétique. Un parti stalinien qui a couvert tous les crimes commis par le grand frère et ce, jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989. Je n’oublierai pas le discours sur le bilan globalement positif du communiste Georges Marchais tenu avec son cher ami dictateur et criminel contre l’humanité Nicolae Ceausescu.
          A côté du parti communiste, le Front National est un enfant de cœur. Le PC ne s’est jamais excusé de toute son existence et aucun Front républicain n’a eu lieu contre lui. Je vous laisse sur cette réflexion que d'aucuns trouveront naturelles et d'autres non et à jamais. La machine à perdre tourne à plein pendant ce temps là. 
Gérard Brazon

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