02/Esclavage: des voix s’élèvent en Afrique pour dire la vérité
Des voix s’élèvent en Afrique pour dire la
vérité sur ce crime monstrueux qu’est la mise en esclavage de l’homme par l’homme. (Voir la vidéo en fin d'article de Tidiane
N'Diaye)
Les chefs traditionnels africains devraient s’excuser pour le rôle que leurs ancêtres ont joué dans la traite des esclaves. dit le CRC Nigérian, une organisation des droits de l'homme africain!
Ce crime est aussi vieux que le monde.
Inutile de remonter à la Grèce antique, à Carthage, à Rome à la Chine médiévale.
Aussi loin que l’on puisse remonter, il y avait des hommes dit libres et d’autres esclaves. Parfois, l’un changeait de statut au hasard d’une guerre, d’un voyage, d’une capture par des pirates.
Le plus souvent l’esclave était vendu à sa naissance, etc.
Des voix s’élèvent en Afrique pour dire la vérité comme celle Tidiane N’Diaye auteur sénégalais qui souligne les responsabilités humaines partagées.
Dans nos contrées occidentales pétries de repentance et de culpabilité depuis 30 ans, malaxé et montrées du doigt par des associations à l’affût du complexe possible afin de faire éclater la vérité sur la traite des noirs en Europe et en Amérique. Pour en tirer partie, pour obtenir du pouvoir ou des avantages. En oubliant la traite des blancs qui eut bien lieu, elle aussi .
Aujourd’hui c’est dans un grand silence de la part des médias et des associations de défense des droits de l’homme comme le CRAN ou le MRAP. Silence des Indigènes de la Républiqueet autres adeptes de la culpabilité et de la repentance bien comprise. Silence sur ce discours venant d’Afrique. On est si loin des souschiens comme ils disent !
Les chefs traditionnels africains devraient s’excuser pour le rôle que leurs ancêtres ont joué dans la traite des esclaves », ont estimé mercredi des organisations de défense des droits de l’homme au Nigeria.
Le Congrès des droits
civiques (CRC), une coalition de dizaines d’organisations de défense des droits de l’Homme, a estimé dans un communiqué qu’après les excuses du Sénat américain en juin et
celle de l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair, c’était au tour des dirigeants traditionnels du continent noir.
Ils doivent présenter des excuses au nom de leurs ancêtres pour mettre un point final àl’histoire de la traite des esclaves, écrit le CRC dans un courrier adressé à ces
dirigeants.
Nous ne pouvons pas continuer à accuser les hommes blancs alors que les Africains, en particulier les chefs traditionnels, ne sont pas irréprochables.
Selon le Congres des Droits Civique (CRC) ils ont participé à la traite des esclaves en “aidant systématiquement à mener des raids et des enlèvements (…) dans les communautés sans défense (…)
puis à les échanger avec des collaborateurs européens, américains et autres”.
La ville côtière nigériane de Badagry a servi de point de départ pour le voyage de nombreux esclaves vers l’Europe, les Etats-Unis et les Caraïbes.
Shehu Sani, qui dirige le CRC, a expliqué que la demande d’excuses intervenait maintenant, avant que les chefs traditionnels au Nigeria, qui ne sont pour l’heure pas reconnus par les lois du pays, ne figurent dans la nouvelle Constitution.
Ils n’ont pas à être reconnus par la Constitution tant qu’ils n’ont pas présenté leurs excuses aux
familles des descendants des victimes de l’esclavage, a-t-il affirmé à l’AFP. (Agence Française de Presse)
Il a dit espérer que des excuses de chefs nigérians pourraient inciter d’autres chefs, dans d’autres pays d’Afrique, à faire de même.
http://www.montraykreyol.org/spip.php?article3223
Tidiane N’Diaye est un auteur, Sénégalais, anthropologue, spécialiste des civilisations négro-africaines. Il publie une étude sur latraite négrière arabo-musulmane, qui n’a pas cessé depuis treize siècles, et a contribué à saigner l’Afrique de ses meilleurs sujets.
Les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles sans interruption nous dit-il ! La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains. Cette douloureuse page de l’histoire des peuples noirs n’est apparemment pas définitivement tournée. La traite négrière a commencé lorsque l’émir et général arabe Abdallah ben Saïd a imposé aux Soudanais un bakht (accord), conclu en 652, les obligeant à livrer annuellement des centaines d’esclaves. La majorité de ces hommes était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine qui devait s’arrêter officiellement au début du XXe siècle.
La traite s’est poursuivie à travers le Sahara, jusqu’aux limites de l’Océan Indien, avec la complicité de potentats africains et arabes.
Considérés comme des sous-hommes, proches du stade animal, par des Historiens commeIbn Khaldoun, les Africains captifs ont contribué à l’économie des pays “d’accueil”, dans la culture de la canne à sucre, du palmier, l’exploitation minière, et a complété les troupes ottomanes.
Selon cet auteur, à l’inverse de la traite atlantique, qui a duré trois siècles et a généré en Amérique une diaspora de plus de 70 millions d’hommes et de femmes, la traite orientale a été génocidaire, parce qu’elle n’a pas eu de descendance, la plupart des hommes ayant été castrés (un eunuque noir valait deux fois plus cher) et les enfants des concubines noires éliminés, 20% seulement des enfants survivant à la castration pratiquée systématiquement dans certains pays comme l’Ethiopie ou la Tanzanie.
L’esclavage n’a pas totalement disparu et subsiste en Mauritanie, dans les Emirats et au Soudan. S’appuyant sur les observations de géographes arabes, des marchands d’esclaves et des explorateurs, Tidiane N’Diaye déplore la dissimulation des archives et l’amnésie pratiquée par solidarité religieuse entre musulmans, à la conférence de Durban, où seule la traite occidentale appelait repentance.
Des voix s’élèvent en Afrique pour dire la vérité ! Pourquoi ne sont-elles pas
entendues en France ?
Gérard Brazon