JUSTICE - Acquittés en juin dernier, deux Somaliens ont obtenu 90.000 euros d'indemnités.
Publié le 5 Septembre 2013
Se souvenir d'une certaine Justice française... où il vaut mieux être coupables que victimes.
JUSTICE - Acquittés en juin dernier, deux Somaliens ont obtenu 90.000 euros d'indemnités pour avoir passé plus de quatre ans en détention provisoire en France...
Acquittés et libérés en juin dans l’affaire dite de la prise d’otages du Ponant, deux Somaliens ont obtenu, ce lundi, 90.000 euros d’indemnités pour avoir passé quatre années en détention provisoire en France. La décision a été rendue par le premier président de la cour d’appel de Paris. «C’est honteux, confie à 20 Minutes Augustin d’Ollone, avocat de l’un des deux Somaliens. Nous allons faire appel de cette décision. Nous réclamions 455.000 euros pour notre client…»
L’indemnité que les Somaliens ont obtenue se ventile en deux volets. Le premier correspond au préjudice moral pour avoir été éloigné pendant plus de quatre ans de leurs proches. C’est celle-ci qui s’élève à 90.000 euros. En plus, les deux acquittés ont également droit au remboursement de leur préjudice matériel. En clair, l’Etat doit leur verser une partie du salaire auxquels ils auraient pu prétendre en dehors de leur prison. Les deux Somaliens étaient pêcheurs de langoustes dans leur pays, ils n’ont obtenu respectivement que 3.000 et 5.000 euros correspondant à ce préjudice matériel.
Si Augustin d’Ollone a déjà prévu de contester la décision pour le compte d’Abdulqader, son client, il a également réclamé une expertise psychiatrique pour déterminer s’il ne peut pas prétendre à une autre forme de réparation. «En prison, il a développé un syndrome de Ganser. C’est-à-dire à l’apparition d’hallucinations liées à l’enfermement, poursuit l’avocat. Aujourd’hui, il est sorti de prison mais il ne peut plus vivre seul. Il est totalement handicapé à cause des méfaits de la prison…»
Arrêté au large de la Somalie, (pour piratage en mer) ces deux Somaliens avaient été ramenés de force en France par l’armée française, avaient passé quatre ans en détention provisoire avant finalement d’être acquitté par la cour d’assises de Paris en juin dernier. Depuis, ils ont été pris en charge par des associations et leurs avocats pour commencer une nouvelle vie à Paris.