Et si De Gaulle revenait aujourd'hui? Quelle chienlit dirait-il ! Par Gérard Brazon
Publié le 27 Juin 2013
Il y a des hommes qui auront marqué le destin et participer à ce qu'est la France. Le général fait partie de ces hommes. Que l'on aime ou pas l'homme, ce Président de la République nouvellement élu en 1958 et trahissant pour beaucoup la parole donnée du haut d'un balcon à Alger, il reste pour moi l'homme de la libération, l'homme de juin 1940. C'est de cet homme là dont je voudrais me souvenir compte tenu de ces "petits présidents" qui ont tenté de le remplacer depuis.
Tandis que d'autres comme Maurice Thorez ont déserté l'armée, tandis que d'autres s'apprêtaient à collaborer avec l'ennemi et pire, en bon Radical-socialiste, ils ont voté les pleins pouvoirs et allaient commettre l'irréparable en participant aux déportations. Tandis que d'autres allaient attendre des jours meilleurs comme les Sarte, les Beauvoir, et autres artistes, attendre que le rideau se lèvent de nouveau et que le spectacle reprenne. Il y a eu peu de Jean Gabin au front, dans les Chars de combat. La plupart buvait du Champagne dans les soirées parisiennes. Tandis que d'autres allaient se faire bien silencieux pour mieux rebondir par la suite, en nouveau résistant, après avoir été décoré de la francisque comme Mitterrand.
Avec "De Gaulle il y avait la Gagoule et la Synagogue" disait-on et quelques communistes également qui soudain, avaient pris conscience que leur Patrie n'était pas l'internationale. Il était peu nombreux tous ces gens-là, trop peu, mais ils furent l'honneur de la France.
A chaque année, de "petits présidents ridicules" viennent se recueillir sur la tombe du Général. Ils doivent ressentir tout de même la sensation, pour peu qu'il est un brin de conscience, de la pensée réprobatrice du patriote qu'il était, eux qui ont vendu, à peine aprés l'avoir enterré, son œuvre de réhabilitation de la France.
Que l'on aime ou non le général de Gaulle pour la façon honteuse avec laquelle il a traité les Français d'Algérie et les Harkis, sa manière par trop rapide si ce n'est simpliste et brutale d'avoir décolonisé, par l'abandon de ces milliers d'hommes qui ont cru en lui et qui ont été exécuté par la suite, il restera tout de même un grand bonhomme dans notre histoire suite à la campagne de la libération.
J'ai retrouvé dans mes archives, une conférence que j'avais donné au sujet du général De Gaulle. C'était une présentation de l'homme de l'avant seconde guerre mondiale. Pour ceux qui aiment l'histoire alors que ceux qui nous gouvernent s'ingénient à nous faire oublier notre pays en traficotant les manuels d'histoire.
Gérard Brazon
Charles de Gaulle est né à Lille le 22 novembre 1890. Il grandit à Paris. Il a comme professeurs à l'école des jésuites. A l'âge quatorze ans, Charles de Gaulle décide de se consacrer à la carrière militaire et il prépare le concours d'entrée à l'école militaire de Saint-Cyr. En 1908, il est admis dans cet établissement où il apprend son futur métier pendant quatre ans. En 1912, le voici sous-lieutenant. Il commence sa carrière dans un régiment, à Arras.
Pendant la guerre de 1914-1918, le lieutenant de Gaulle lutte se bat au front contre les Allemands ou il est blessé à plusieurs reprises, au point d'être laissé pour mort près de Verdun en 1916. En réalité, il avait été fait prisonnier. Il passe la fin de la guerre en captivité malgré cinq tentatives d’évasion. Il est repris à chaque fois avant d'avoir pu regagné les lignes françaises.
De 1919 à 1939, après sa libération, Charles de Gaullepoursuit sa carrière militaire. Il est envoyé en mission dans plusieurs pays comme la Pologne ou le Liban. Il s'intéresse à la vie politique française, et publie plusieurs ouvrages dans lesquels il critique la politique française de Défense. A ses yeux, il faut donner à l'armée un corps de blindés, afin qu'elle puisse faire face aux chars allemands.
Dans le même temps, il se marie en 1921 avec Yvonne Vendroux, qui lui donnera trois enfants dont l’amiral Philippe de Gaulle dont le parrain s’appelle Philippe Pétain.
L’année 1924 marque un double évènement dans la carrière du capitaine de Gaulle. La publication de son premier ouvrage coïncide avec sa sortie de l’école supérieur de Guerre, dont les professeurs de l’époque se piquaient de psychologie autant que de science militaire. Pour l’anecdote, voici ce qu’en disait ces professeurs à la suite de la première année de stage.
- Intelligence très vive, culture générale très étendue, de la facilité, voit juste sur le terrain, donne des ordres clairs, a de la décision, très travailleur.
- Personnalité très développée, grosse confiance en soi. Doit arriver à d’excellents résultats s’il se livre avec un peu plus de bonne grâce et s’il consent plus facilement à se laisser discuter. A très bien réussi dans toutes les branches de l’armée.
Le dossier militaire de Charles de Gaulle reçoit au chapitre des appréciations détaillées dans sa deuxième année, les notes suivantes :
Officier intelligent, cultivé et sérieux; du brillant et de la facilité; très bien doué ; beaucoup d’étoffe.
Il gâte malheureusement d’incontestables qualités par son assurance excessive, sa rigueur pour les opinions des autres et son attitude de roi en exil. Paraît par ailleurs avoir plus d’aptitude pour l’étude général et synthétique d’un problème que pour l’examen approfondi et pratique de son exécution;
A exercé le commandement de corps d’armée pendant la première période du voyage ; y a montré de la décision, du calme et du commandement, mais aussi un jugement parfois mal assis; a adopté des solutions peu en rapport avec la situation, l’a d’ailleurs honnêtement reconnu.
A ultérieurement rempli correctement, mais avec un peu en marge de ses camarades, les fonctions de chef du 1er Bureau du corps d’armée et de chef d’état-major de la division – Note d’ensemble : 15,5.
Une signature figure au bas de ce document celle du colonel Moyrand, ancien collaborateur du Maréchal Joffre, professeur de tactique générale.
Avec le recul du temps, le colonel Moyrand a commenté ces notes :
« De Gaulle représentait un cas intéressant, difficile et délicat. Ses qualités se révélaient très grandes. Il était très personnel. Je le jugeais d’essence supérieure. Il se mêlait peu aux autres élèves. Il arrivait à l’amphithéâtre presque toujours solitaire.
De 1939 à 1945. La France a déclaré la guerre à l'Allemagne nazie en septembre 1939. Elle reste cependant à la frontière. C’est la drôle de guerre. L'armée allemande déclenche son offensive en mai 1940. A la suite de cette offensive, les Français sont battus . C’est une grave défaite. Le colonel de Gaulle de par cette défaite a démontré la justesse de son jugement sur les guerres modernes.(L'aviation et les chars)
Colonel, il commandait la 4e DCR, la plus puissante des grandes unités blindées de l'armée française (364 blindés). Il dirigera avec cette unité une contre-attaque vers Montcornet, au nord-est de Laon, l'une des seules qui parvint à repousser les troupes allemandes.
Prévoyant la défaite rapide de l'armée française sous l'offensive allemande, les civils et les militaires désarmés sur les routes, il affirmera que c'est durant la journée du 16 mai 1940 que ce qu'il a pu faire, par la suite, c'est ce jour-là qu'il l'a résolu.
L’armée est en déroute, c’est l’exode sur les routes de France, le gouvernement se replie à Bordeaux. C’est l’indécision au gouvernement. Paul Reynaud Président du conseil est dépassé, Albert Lebrun Président de la République n’a aucun pouvoir et ne souhaite pas en prendre.
Les prestigieuses figures de 14/18 comme Philippe Pétain et le généralissime Weygand souhaite que les combats cessent. Winston Churchill assure que l’Angleterre ne renoncera jamais à se battre et supplie la France de continuer le combat y compris en Afrique du Nord. Philippe Pétain aidé de Laval se fait donner les pleins pouvoir par 569 parlementaires pour, 80 contre, 17 abstentions en juillet 1940 par le dernier congrès de la III éme république qui se suicide à Vichy (Pour la petite histoire, c'était le Front Populaire). Aucune personnalité éminente n’a rallié le général De Gaulle qui a rejoint Londres entre temps.
Philippe Pétain le 24 octobre 1940, rencontre Hitler dans la petite gare de Montoire-sur-le-Loir. Par une poignée de main très médiatisée, le vieux maréchal célèbre la collaboration entre la France vaincue et l'Allemagne triomphante. La France de l’Ouest et du Nord est occupée par les Allemands.
Depuis Londres, le général De Gaulle, peu connu, refuse cette politique et lance un appel à la Résistance le 18 juin 1940.
Sa tâche est difficile, mais les ralliements se multiplient au fil des mois. Une armée de résistance extérieure est créée, de même qu'un gouvernement en exil, qui s'appellera successivement le Comité français de la Libération nationale (CFLN) puis le Gouvernement Provisoire de la République française (GPRF).
Le général de Gaulle, à la tête de la France libre, cherche à unifier la Résistance extérieure et la Résistance intérieure. Le général de Gaulle envoya Jean Moulin en France en 1942 avec comme mission de réunir tous les mouvements clandestins dans le Conseil national de la résistance (CNR)
La Résistance réunifiée participe activement à la libération du territoire. Après le débarquement en Normandie du 6 juin 1944, Paris est libéré le 25 août 1944.
De Gaulle est acclamé sur les Champs-Élysées.
Gérard Brazon