Verdun : la mémoire de nos soldats insultée par Hollande - Par Gérard Brazon

Publié le 31 Mai 2016

Un beau jour, en 2016, une fête, une commémoration, une honte…

Qui va là crie la sentinelle ? Aux armes hurle une voix paniquée !

Halte là soldat ! Au rapport !

Qu’est-ce que ce bruit d’enfer ? Des bruits de troupes à la charge, répond au loin une autre voix !

Au clairon !

De partout des voix, un vent de panique, des alarmes, des râles, des soupirs et des sanglots…

Les os craquent sous le bruit effrayant venu du sol.

Où sommes-nous ? En enfer ! Nous sommes morts répond la sentinelle. Morts pour la France ont-ils dit. Nous reposons en paix se désespère un autre.

Les esprits les plus éveillés s’élèvent et découvre un monde inconnu. Des champs à perte de vue, des croix blanches par milliers.

Alors c’est ici que nous reposons constate la sentinelle.

Soldat, que voyez-vous ?

Je ne sais pas ce que je vois ! Je ne comprends pas les manœuvres de l’ennemi!

Mais quoi d’autres, des obus, des tirs, les gaz?

Non mon capitaine, lance un autre esprit réveillez lui aussi.

Des femmes, des hommes, très jeunes viennent jouer sur nos tombes.

Morbleu, qu’est-ce donc cette folie ?

Ils jouent  mon Capitaine ! Ils jouent à la guerre sur nos os, sur nos malheurs, sur nos souffrances.

De plus en plus d’esprits émergent à la surface. Des gueules cassées, des estropiés, des sans bras, des corps explosés, des ventres ouverts, des plaies béantes, tous se regardant et se découvrant en reprenant conscience peu à peu. Tous effaré de cette situation dans laquelle ils se retrouvaient. Certains tentent de stopper l’invasion de leur cimetière, en vain. D’autres se précipitent sur les causes du bruit infernal. Des hommes en noirs frappent sur des sortes de tambours. Les plus téméraires virevoltent autours de ces ennemis inconnus. Mais le bruit ne cesse pas.

Les esprits se multiplient et s’affolent. Ils n’étaient que trois, ils sont plusieurs centaines. Nul ne voit ces étranges personnages revêtu de leurs habits déchirés au moment de leur mort et leurs blessures mortelles.

Ils font la fête sur nos tombes dit la sentinelle à son Capitaine !

Ils se moquent de nous  ? Interroge la troupe

Non soldats, je ne le crois pas… c’est tout simplement impossible… lance-t-il dans un souffle.

Pourquoi ce pantin monstrueux habillé de noir ? Une manœuvre de l’ennemi?

Non soldat, c’est un déguisement. C’est comme chez moi, on fait un géant et il défile dans le village, et  il lance des bonbons aux enfants.

Il lance des bonbons dans le cimetière de votre village ?

Morbleu non ! Ce serait une insulte pour nos morts.

Alors qu’est-ce qu’il fait mon Capitaine…

Soldat, je crains hélas qu’ils soient là pour jouer à la guerre. Les pauvres fous.

De centaines, ils deviennent des milliers. Ces esprits étaient bien plus nombreux que cette jeunesse qui court sur les tombes. Ils regardent cette jeunesse qui passe d’une tombe à l’autre, d’une croix après l’autre. Ils ne comprennent pas tout ce tintamarre.

Soudain, un bruit puissant et toute cette jeunesse fait semblant  de tomber. Les uns sur les autres. Quelques-uns sourient, d’autres se positionnent pour être plus confortable.

Que font-ils mon Capitaine?

Ils font semblant d’être morts. Semblant d’avoir été fauchéq par les tirs Prussiens, semblant d’avoir été massacrés, semblant d’avoir perdu un bras, des jambes, des tripes, des mâchoires, Ils font semblant, ils nous singent, imitent notre mort au combat et il parait me dit un Colonel, qu’ils nous rendent hommage

C’est un hommage mon Capitaine?

Il paraît soldat ! Il parait !

Mais c’est n’importe quoi ! Comment peuvent-ils nous honorer de cette manière, en jouant et en courant sur nos tombes?

Je crains le pire soldat !

Comment ça?

Nous avons cru que nous étions morts pour la France et d’après tout ce que j’entends venu de ce monde, celui des vivants, notre peuple ne serait plus libre, notre France ne serait plus souveraine, notre patrie n’aurait plus de frontières !

Impossible mon Capitaine, il doit y avoir une erreur !

Je l’espère mon garçon,  je l’espère encore, mais hélas, il s’avère me dit-on, que c’est l’Allemagne qui a gagné la guerre.

À cette annonce, un immense silence se fait chez les esprits.  On se croirait dans les tranchées au petit jour, dans ces moments ou tous savaient, avant le nouvel assaut, la nouvelle sortie des tranchées, qu’ils allaient peut-être y laisser leur peau. Silence des dernières heures ensemble et encore vivants…

L’Allemagne aurait donc gagné la bataille ultime? L’Allemagne dominerait la France? L’Allemagne puissance et la France vassal ?

Impossible souffle le Capitaine !

Nous ne sommes pas morts pour rien ? Une affirmation qui passe, une réalité qui surgit. Ce n’est plus la guerre, c’est un hommage qui résonne comme une insulte.L’Allemagne nous a vaincu comprennent les esprits !

L’Allemagne domine, elle a fait de notre belle France, une province sous sa domination, répondent d’une même voix les milliers de la troupe d’éclopées.

Comme des bulles de savons, des esprits dépités disparaissent en hurlant. D’autres font comme le  brouillard du matin sur les plaines de France, ils  s’évanouissent en gémissant.

Reste le capitaine et sa sentinelle voisine. Morts ensemble, quasi dans les bras l’un de l’autre, fauchés par une rafale. Ils se regardent et chacun comprend et ressent ce profond sentiment: la trahison des générations, celle de leurs descendants, celle des dirigeants qui ont permis que la France, ce grand peuple, cette grande Nation ne soit plus ce qu’elle était, ne soit plus qu’une bougie parmi d’autres, alors même qu’elle fut un phare. Ils comprennent l’ignominie de cette commémoration.  Ils ne sont pas morts pour la France finalement, puisque la France n’existe plus.

J’ai mal à mes os dit le Capitaine avant de disparaître…

Il y avait en effet quelque chose de malsain dans cette parodie, dans ce spectacle. Il y avait un manque d’honneur et de droiture à vouloir rendre ludique un hommage à la souffrance des « Morts pour la France« .

Gérard Brazon (Liberté d’expression)

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Histoire de France

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