Quand le Qatar courtise Sarkozy! par Stéphane DUPONT des Echos.
Publié le 11 Mars 2013
Les sollicitations dont l'ex-président serait l'objet tombent à point nommé après avoir un peu vite dévoilé son intention de revenir à la politique.
Écrit par Stéphane DUPONT
C'est la bible du monde des affaires, « The Financial Times », qui l'affirme : Nicolas Sarkozy serait courtisé depuis quelque temps déjà par plusieurs fonds souverains, dont celui du Qatar, pour prendre la tête d'un fonds d'investissement. Une structure basée à Paris, qui pourrait être forte de 500 millions d'euros. L'ancien président n'y aurait qu'un rôle « non exécutif », se contentant, selon, le quotidien britannique, d'« ouvrir des portes » et d'« initier » des opérations grâce à ses « relations ». Info ou intox ? Ces révélations tombent en tous cas à point nommé pour l'ex-chef de l'Etat.
Sa vraie-fausse interview la semaine dernière à « Valeurs actuelles » avait donné l'impression qu'il fourbissait ses armes en vue de la prochaine présidentielle. En déclarant à l'hebdomadaire qu'il pourrait être « obligé » de revenir à la politique, « pas par envie » mais par « devoir », Nicolas Sarkozy avait, de fait, replongé, un peu à la surprise générale, dans le maelstrom politicien qui lui procure pourtant « un ennui mortel ». Comme si l'envie de remettre à sa place François Fillon et d'en découdre avec François Hollande était la plus forte. Quitte à rompre, dix mois à peine après avoir quitté l'Elysée, la cure médiatique qu'il s'était imposée. Et de s'affranchir de la retenue qui sied à un ancien président. Ces « confessions » s'étant accompagnées d'une critique en règle de l'action de son successeur, ce que ni François Mitterrand ni Jacques Chirac ne s'était aventuré à faire après leur départ du Château. Et de propos plutôt mal venus sur le Mali en beau milieu d'une intervention militaire française à hauts risques dans ce pays.
Selon le « JDD », son entourage assure depuis que ces réflexions n'avaient pas vocation à se retrouver dans la presse, que Nicolas Sarkozy en aurait été « abasourdi ». Et que la faute en revenait à son très influent conseiller Patrick Buisson. Soit. Mais l'image d'un homme pressé de prendre sa revanche risque de rester. Ce qui ne peut être que contreproductif, près des deux tiers des Français (62 %), selon un récent sondage BVA, ne souhaitant pas pour le moment son come-back.
Écrit par Stéphane DUPONT
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