Philippe Herlin : "Je suis candidat à la présidence de l'UMP"
Publié le 21 Juillet 2012
Enquête & Débat interview Philippe Herlin:
Philippe Herlin (photo) est chercheur en finance, chargé de cours au CNAM. Il est l’auteur de L’or, un placement d’avenir (Eyrolles), de Repenser l’économie (Eyrolles) et de France, la faillite ? : Après la perte du AAA (Eyrolles). Il a bien voulu répondre à quelques questions suite à sa déclaration comme candidat à la présidence de l’UMP.
E&D : Pourquoi allez-vous vous présenter à l’élection du président de l’UMP à la rentrée ?
Il aurait été incongru qu’aucun candidat libéral-conservateur ne sollicite les suffrages des militants de l’UMP ! Alors je me suis lancé. La culture économique de l’UMP est très étatiste malheureusement, je ferai le maximum pour défendre les idées libérales. Je fais mien le slogan de Ronald Reagan : « L’État n’est pas la solution, c’est le problème ». C’est, par exemple, particulièrement évident dans le domaine du logement, où l’intervention étatique à tous les niveaux (réglementation foncière, loi SRU, taxes et impôts, jurisprudence favorable aux locataires indélicats, etc.) étouffe le marché et renchérit le coût du logement. La solution c’est le retrait progressif de l’État pour favoriser l’initiative privée, la construction, et la remise sur le marché des logements vides (2 millions selon plusieurs estimations).
E&D : Êtes-vous membre de l’UMP depuis longtemps ?
J’ai pris ma carte le 7 juin 2012, le lendemain du 2e tour, après avoir appelé publiquement à voter pour Nicolas Sarkozy. On pouvait se plaindre jusqu’ici que l’UMP était plutôt « verrouillée » par les grands élus, mais ce n’est plus complètement le cas, comme le prouve, en l’occurrence, l’élection du président du mouvement par les militants, plus tard des candidats aux élections locales, puis du candidat à l’élection présidentielle qui aura lieu lors de grandes primaires ouvertes. Ceci constitue selon moi une chance historique. J’invite d’ailleurs tous les libéraux et/ou conservateurs à adhérer en masse à l’UMP pour faire pencher la balance du bon côté. Les libéraux se demandent souvent comment le mouvement des Tea Party a obtenu une telle influence aux États-Unis, c’est très simple, ses membres sont entrés au Parti républicain !
E&D : Que signifie être de droite aujourd’hui, et l’UMP est-elle de droite ?
Pour moi c’est le retour de l’État à ses fonctions régaliennes, la liberté scolaire et le chèque éducation, le référendum d’initiative populaire, l’abrogation du droit du sol… Je sais bien que la plupart des dirigeants de l’UMP s’étranglent en entendant de telles propositions, mais je suis convaincu qu’elles sont très largement partagées par les militants.
E&D : A quelques exceptions près, comme le statut de l’auto-entrepreneur, l’UMP n’a fait que prolonger la politique du PS, ne pensez-vous pas que l’accusation “UMPS” est justifiée ?
Oui en grande partie malheureusement, mais la campagne de Nicolas Sarkozy aux présidentielles a marqué une vraie inflexion, il faut poursuivre et amplifier ce mouvement.
E&D : Votre candidature est-elle une candidature de témoignage, ou bien pensez-vous pouvoir gagner et si oui comment ?
La première étape consiste à réunir 8.000 parrainages de militants UMP (soit 3% du nombre total d’adhérents, 264.000) d’ici le 18 septembre, pour pouvoir ensuite se présenter à l’élection dont les deux tours auront lieu les 18 et 25 novembre. En pleines vacances d’été ce n’est pas évident, mais je reçois de nombreux soutiens depuis la déclaration de ma candidature.
Merci d’avoir répondu à nos questions. Son site : philippeherlin.com