Paul-Marie Coûteaux croit aux « porosités »... tout comme je le pense également.

Publié le 8 Janvier 2013

Contrairement à la teneur moqueuse de l'article de NovosPress et de même que Paul Marie Couteaux, je crois à l'Union des droites pour une seule et bonne raison: la droite finira bien par en avoir assez de se retrouver sur le cul et se chamailler pour une tétine ou un biberon. Elle commence à grandir et trouvera bien les raisons de s'unir afin de mettre fin à l'hégémonie culturelle et politique de la gauche. Les municipales seront le premier test pour savoir si la droite restera mineure à vie.

Gérard Brazon

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PARIS (NOVOpress Breizh) L’« union de toutes les droites »… Vieux serpent de mer qu’entretiennent quelques esprits, lecteurs assidus d’une certaine presse de « droite ». Certes, sur le papier, l’affaire semble jouable : en additionnant les voix obtenues par l’UMP et le Front national, on obtient une majorité capable de remporter toutes les élections qui se présentent (présidentielle, législatives, régionales…). Mais sur le papier seulement.

 

Encore faut-il que ces deux clientèles acceptent de s’additionner, ce qui est loin d’être assuré. Prétendre les mélanger apparait audacieux car beaucoup de choses les sépare, que ce soit sur le plan politique, culturel et sociologique. Dans le cas de l’électorat frontiste, on a souvent affaire à des femmes et des hommes en rupture avec le Système. Mécontents, protestataires, contestataires ils sont et entendent le montrer dans les urnes. Alors que l’UMP attire des gens qui ne remettent pas en question les fondements de la société actuelle, en particulier dans le domaine économique et social. Des gens d’avantage préoccupés par l’augmentation des impôts que par la montée du chômage.

Réalité que semble oublier Paul-Marie Coûteaux (photo) dans une récente tribune consacrée au « vice caché de l’UMP » (Le Figaro, 07/12/12). A le lire, les « porosités » entre FN et UMP sont telles que M. Copé « n’a pas d’autre perspective » que «d’expérimenter tôt ou tard des alliances avec le RBM (Rassemblement Bleu Marine) ». D’où sa préoccupation : le RBM saura-t-il constituer, « avec ce morceau droitier de l’UMP (…) » ce « pôle national et populaire à vocation majoritaire (…) qu’appelle de ces vœux Mme Le Pen ?».

Tout lecteur de Valeurs actuelles applaudira à ces perspectives enchanteresses qui permettraient de récupérer sans effort l’Elysée et Matignon. Mais M. Coûteaux ne lit pas les études – sa principale faiblesse. Méthode qui présente un avantage formidable pour l’intéressé : toutes les constructions intellectuelles deviennent possibles puisque le réel est évacué. Sinon l’essayiste saurait que la majorité des électeurs de l’UMP demeure hostile à tout rapprochement avec le FN : c’est ce qu’indique un récent sondage (OpinionWay, Le Figaro, 04/10/12). La question posée était claire : « Souhaitez-vous que l’UMP s’allie avec le FN ? » Oui : 30%, non : 68%, NSP : 2%. Les « porosités » chères à Paul-Marie Coûteaux ont donc du plomb dans l’aile.

Il n’était pas non plus interdit à celui-ci de s’intéresser au report des voix frontistes au second tour de l’élection présidentielle (6 mai 2012). Que deviennent les 6.421.426 électrices et électeurs qui ont choisi Marine Le pen le 22 avril ? Ipsos Logica Business Consulting a travaillé sur cette question le jour du vote à partir d’un large échantillon de 3.100 personnes. Réponse : 51% des « marinistes » du premier tour se sont reportés sur Nicolas Sarkozy, 14% sur François Hollande et 35% se sont réfugiés dans l’abstention ou bien ont voté blanc ou nul (Le Monde, 08/05/12).

A coup sûr, si les six millions d’électeurs frontistes du premier tour avaient choisi le bulletin de vote Sarkozy au second, ce dernier voyait son bail prolongé de cinq ans à l’Elysée. Mais la moitié n’a pas eu envie de sauver le soldat Sarkozy. Peut-être par ce qu’elle ne s’est pas senti de lien particulier avec la politique qu’il incarnait, n’éprouvant nul enthousiasme pour les « porosités » de M. Coûteaux.

Un autre essayiste, Pierre-André Taguieff a également étudié cette question. Mais son analyse diffère notablement. « Ce qu’on appelle ‘l’extrême-droite’ n’est pas le produit d’une droitisation de la droite, ni d’une extrémisation de l’esprit droitier. Ladite ‘extrême-droite’ est aussi étrangère à la droite libérale qu’à la gauche socialiste réformiste », écrit-il (Le Figaro, 31/05/12). S’il avait lu cette tribune, Monsieur Coûteaux aurait été étonné d’apprendre que, selon M. Taguieff, « c’est à l’extrême-gauche que l’extrême-droite ressemble le plus ». Tout simplement parce qu’elles ont « un grand ennemi commun : le nouvel ordre mondial, superpuissance aux multiples visages ». Dans les deux cas, on a affaire à « une contestation globale et totale du ‘système’ ». Voilà qui nous éloigne sérieusement des « porosités ».

M. Coûteaux a pour habitude de faire grand cas dans ses écrits de la droite nationale – la droite de la droite ; celle qui se reconnaissait dans Charles Pasqua (RPF), puis dans Philippe de Villiers (MPF) et maintenant dans Nicolas Dupont-Aignan (DLR). Rappelons simplement que ce dernier a obtenu 1,79% des suffrages à l’élection présidentielle ; son candidat ) l’élection législative partielle de Béziers (9 décembre 2012) a dû se contenter d’un petit 0,68%. Plus que de longs discours, ces chiffres remettent les choses à leur place : le poids politique et électoral de la famille de Paul-Marie Coûteaux est insignifiant.

Autre sujet de réflexion proposé à l’homme des « porosités » : l’exemple italien fourni par Gianfranco Fini. Le mariage du MSI (rebaptisé Alliance nationale) avec la droite de Berlusconi s’est terminé par l’enterrement politique et électoral du premier. Il n’est pas certain que Marine Le Pen soit tentée de transposer en France cette expérience fâcheuse. A coup sûr, l’application de cette recette s’accompagnerait d’une hémorragie de l’électorat frontiste. Tout simplement parce qu’un contestataire n’ambitionne de voter ni pour le PS, ni pour l’UMP, les deux partis qui incarnent le système. « L’union des droites » chère à P.M. Coûteaux n’est pas pour demain.

Yves Cadic

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Politique Française

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E
<br /> La Droite unie majoritaire n'EXISTE simplement pas. Elle ne l'a jamais fait.<br /> <br /> <br /> L'extrême droite n'est pas de droite, pas plus que la Droite CONSERVATRICE RADICALE (église intégriste, ouvriérisme anti capitaliste traditionaliste national...socialiste ou xénophobistes<br /> débiles)<br /> <br /> <br /> La Droite Libérale n'est composée que d'une minorité souvent discordante car intelligente et donc NUANCEE....ne pouvant rassembler au mieux qu'un maximum de 20% de la population dynamique.<br /> ce qui signifie que si l'on ne démolit pas le sacro saint suffrage universel, on est condamné ad vitam aeternam soit à une pseudo majorité de Gauche (de Bobos à Fascistes rouges)<br /> ingérable....soit à un Etat de droite Bidon,  ingérable comme   depuis des décennies.<br />
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Y
<br /> je ne crois pas que des décérébrés par le marxisme comme Juppé, NKM, Jouano, Fillon etc soit capables d'être autre chose que des islamo-marxistes<br /> de "droite"<br /> <br /> <br /> Donc il n'y aura pas d'union tant que ces minables n'auront pas rejoint les socialo-communistes a coup de pied au cul<br /> <br /> <br /> Les pseudos élites ne veulent rien voir ni entendre et en conséquence Je ne vois pour en sortir plus que  la lutte armée de façon plus sérieuse que le bobo Jocelyn issu de la nostalgie des<br /> kolkozes de leurs auteurs<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> Je partage à 200% l'analyse de Pouf!   Bien qu'interdit par la charia ou loi islamique, le PERE NOEL est déjà passé!!!  les querelles à l'UMPS et gauchos existent de plus<br /> belles...  Il est grand temps, Gérard, de mobiliser autrement les Gaulois (es)!  afin qu'ils gardent en permanence des écarteurs de paupières... s'ils ne tiennent pas à ce que des<br /> milliers "d'anacondas" s'occupent de leur devenir ds un proche avenir !!<br />
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P
<br /> Cher Monsieur Brazon !<br /> <br /> <br /> Consternant de voir que vous envisagez une union des droites !!! de l'UMP et du FN semble-t-il...mais l'UMP est-elle de droite ???? et admettons qu'elle le soit...mais l'UMP = UMPS = PS !!! En<br /> outre après avoir passé des décennies à être calomniés, les Frontistes seraient des dhimmis !!! Non, il faut que les Français ouvrent les yeux et que meure l'UMP. UMP et PS ont gouverné la France<br /> alternativement et souvent avec les pleins pouvoirs, force est de constater que les résultats sont catastrophiques à TOUS les niveaux....On ne roule pas avec une gimbarde pourrie si l'on veut<br /> arriver ...<br />
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S
<br /> Certes il est évident que si l'on veut que la bande d'incapables qui tiennent les renes aujourd'hui soit écartée radicalement des instances gouvernementales. IL sera nécéssaire d'en venir à une<br /> union de la droite en général.Mais il ne faut sutout pas qu'une partie de l'UMP actuelle veuille faire le contraire des autres,sinon se seras partie remise comme "Fillon/Copé"et on ne tiendras<br /> pas compte du RMB.Pourtant c'est le seul parti qui a les idées et les solutions pour arrêter.Il faut donc que l'UMP et le RMB soit comme on dit "Same,same"<br /> <br /> <br /> Mais soyons sur qu'il y auras un énorme travail a réaliser pour revenir à une France/Française.<br />
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