Madame Najat Vallaud-Belkacem veut refaire le monde et prône l'abolition de la prostitution...
Publié le 25 Juin 2012
La ministre des Droits des femmes relance dans un entretien au JDD le débat sur le statut pénal de la prostitution. Et prône une abolition de cette pratique.
Nous sommes en droit de nous demander si au contraire, il ne faudrait pas mettre tout en oeuvre pour cadrer, médicaliser et sécuriser le plus vieux métier du monde qui ne concerne pas uniquement les femmes d'ailleurs. Répondre par l'interdiction au plus vieux besoin et la misère sexuelle n'est pas la réponse. De plus, cela touche l'ensemble des strates de la population française et les affaires de DSK en sont les exemples types. Bref, cela dénote un amateurisme certain et surtout un déni de ce qu'est la grandeur et la servitude de l'humain. Mais de la part des socialistes qui veulent le bonheur de l'humanité de gré ou de force, (surtout de force) cela n'a rien d'étonnant.
Puteaux-Libre
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La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem relance dans le Journal du Dimanche le débat sur le statut pénal de la prostitution qui selon elle doit "disparaître".
"La question n'est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui - mais de nous donner les moyens de le faire", déclare la ministre. "Mon objectif, comme celui du PS, c'est de voir la prostitution disparaître."
Actuellement, recourir à une personne prostituée n'est pas un délit en France. Depuis 2003, la loi française punit le racolage passif, c'est-à-dire celui exercé par la personne prostituée sur la voie publique, de deux mois d'emprisonnement et de 3750 euros d'amende.
Ce texte est dans les faits peu appliqué et ne prévoit rien contre les clients. D'après une récente enquête du Mouvement du Nid, un homme sur huit a déjà eu recours à une prestation sexuelle tarifée.
Durant la campagne, François Hollande avait dit son intention de supprimer ce délit de racolage passif qui "conduit à repousser la prostitution dans des zones peu accessibles pour les associations".
Quant à la pénalisation des clients, "la réflexion doit être ouverte", avait-il ajouté, expliquant que "disposer librement du corps d'une autre personne" contre paiement était "dans les textes internationaux, (...) une atteinte aux droits humains".
Selon diverses estimations, environ 20 000 personnes se prostituent en France, dont 70 à 80% de femmes et 80% d'étrangers (Balkans, Afrique, Amérique du Sud, Chine). Plusieurs associations pensent toutefois que ce chiffre est sous-évalué.
"Un chantier de long terme"
"Je ne suis pas naïve, je sais que ce sera un chantier de long terme", précise Najat Vallaud-Belkacem en expliquant que la "position abolitionniste" du PS est "le fruit d'une réflexion tirant les leçons des insuffisances des dispositifs actuels".
L'abolitionnisme divise les associations et se heurte à l'opposition des prostitué(e)s indépendants, qui manifestent régulièrement à Paris, jugeant que cela mettrait en danger leur subsistance et leur sécurité en les poussant vers plus de clandestinité.
Mais selon Guy Geoffroy, le député PS à l'origine d'une résolution parlementaire de 2011 préconisant de pénaliser les clients, "neuf personnes prostituées sur dix sont victimes de la traite des êtres humains".
Rappelant le vote de la résolution, Mme Vallaud-Belkacem assure dans le JDD que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et elle "ne resteront pas inactifs sur cette question".
"Pour tirer toutes les conséquences de la résolution de l'Assemblée nationale, nous organiserons une conférence de consensus", ajoute-t-elle sans plus de précision.
La pénalisation des clients sur le modèle de ce qui se pratique en Suède depuis 1999, avait également été défendue l'an passé par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, pour qui "il n'existe pas de prostitution libre, choisie ou consentie".
Cette semaine, le préfet de police de Paris Bernard Boucault a déclaré que le nombre de personnes faisant commerce de leur corps avait doublé en 2011 dans le Bois de Boulogne, haut-lieu de la prostitution parisienne. Cette augmentation s'explique notamment par l'afflux de jeunes femmes roumaines ou bulgares, exploitées par des réseaux de proxénétisme, selon les associations.
AFP