Montebrouette, mieux que Moi Président, est l’acrobate de l’emploi.

Publié le 20 Février 2014

  Source: Resistance 2017 

Pour aider, ou faire semblant d’aider, les entreprises, la bande de Charlots qui nous gouverne a décidé il y a quelques temps de restituer aux entreprises quelques miettes du festin fiscal que l’Etat glouton prélève chaque année sur le travail. Le cerveau tortueux de Moi Président  a conçu le CICE, mesure ambiguë censée diminuer de 20 milliards d’euros les prélèvements au bout de trois ans. On peut se demander pourquoi attendre 3 ans pour atteindre l’objectif de 20 milliards. N’y a-t-il pas urgence à faire baisser le coût du travail ? Une chose est certaine, c’est que le dispositif ne rapporte rien la première année et que l’état a ainsi incité les banques à le préfinancer. Mais les entrepreneurs ont une telle confiance dans Moi Président que les entreprises qui ont choisi ce préfinancement n’ont représenté qu’une enveloppe de 1 milliard d’euros en 2013, très loin de ce qu’escomptait le gouvernement.

Et ceux qui doutaient de la pérennité du CICE semblent avoir eu raison puisque Moi Président vient de convoler avec notre Gattaz national pour créer un nouveau concept qui pourrait remplacer le CICE.

Le nouveau gadget de Moi Président, c’est le Pacte d’Irresponsabilité, censé diminué les charges des entreprises de 10 milliards  additionnels tous les ans d’ici à 2015 (ou 2016 ? ou 2017 ? selon les sources…). Et évidemment, comme pour le CICE, Moi Président n’a pas la queue de la première cerise nécessaire pour financer ces 10 milliards, sans augmenter les impôts et sans accroitre le déficit. Il va falloir qu’il fasse des E.C.O.N.O.MI.E.S, un mot que sa majorité ne connait pas.

Notre brave Gattaz avait lancé le chiffre d’un million d’emplois moyennant une réduction de charge annuelle de 60 milliards. Moi Président a retenu ce chiffre d’un million tout en maintenant ses maigres réductions de charge de 10 milliards supplémentaires. Et Montebrouette, avec un mouvement de menton, décrète qu’avec 10 milliards de réduction, les entreprises doivent pouvoir créer 1,6 million d’emplois. Qui dit mieux. La foule applaudit devant tant d’audace ! Bravo l’acrobate (ou plutôt le clown) !

Mais tous ces chiffres sont complétement déconnectés de la réalité des mécanismes de création d’emplois dans le secteur concurrentiel. Seul l’Etat peut décider de créer des emplois fictifs. Les entreprises ne créent de l’emploi que si leur activité se développe. Le cycle est le suivant : la baisse des charges accroît la compétitivité des entreprises et restaure leurs marges, ce qui leur permet plus facilement de gagner de nouveaux marchés puis d’investir, ce qui in fine génère de nouveaux emplois pérennes.  Ce cycle s’étale au mieux sur 3 à 5 ans. La baisse des charges d’aujourd’hui crée les investissements de demain, qui eux-mêmes génèrent les emplois d’après-demain. Associer une baisse des charges à une création immédiate d’emplois est un non-sens, sauf à se comporter comme l’Etat qui crée des emplois aidés sans utilité.

Et puis les ordres de grandeur des chiffres avancés sont ridicules. L’investissement en France depuis quelques années se situe aux alentours de 400 milliards d’euros par an. Avec ce niveau d’investissement la croissance est à peu près nulle et le nombre de chômeurs augmente de 300 000 à 400 000 par an (hors emplois aidés). A supposer que le CICE génère 20 milliards par an et que tout soit dédié à l’investissement, cela ne représente que 5% du montant global. Il est peu probable qu’une variation aussi faible ait un impact fort. Tout au plus pourra-t-elle contribuer à réduire l’accroissement du chômage. Quant aux 10 milliards de plus de Moi Président, ils ne représentent que 2,5% additionnels. C’est presqu’une aumône ! Faut-il vraiment se baisser pour la ramasser ? L’impact sur le chômage sera minime et les chiffres de 1 ou de 1,6 million d’emplois sont complètement fantaisistes. En fait ces mesures n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans une optique de baisse continue des charges sur une durée de 4 à 5 ans, avec un objectif de baisse d’au moins 60 milliards. Mais Moi Président n’a ni la volonté, ni surtout la majorité pour avancer dans cette voie.

En fait il apparaît de plus en plus que le Pacte d’Irresponsabilité n’a d’autres buts que de transférer la patate chaude du chômage vers le Medef. Gattaz a été bien naïf de croire que Moi Président était sincère. Seul l’effet d’annonce a compté pour Moi Président. De même que la Grande Réforme fiscale d’Ayrault a totalement disparu du paysage et a seulement permis à Ayrault de gagner quelques mois de plus à Matignon, gageons que dans quelques semaines le Pacte d’Irresponsabilité aura fait pschitt et que Moi Président aura trouvé un nouveau gadget.

Notre bande de Charlots est en fait une bande de menteurs, mais ça on le savait déjà.

 

 

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Coups de gueule

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> Concerne "France Terre d'Asile! Cher Monsieur, j'ai consuté le site de cette épouventable institution! Comment peut on accepter ça sans ragir? Aider les étrangers et laisser les français dans le<br /> caca!<br /> <br /> <br /> Salutaioons de Suisse où le caca est aussi important! dominique degoumois<br />
Répondre
P
<br /> Marine s'y connait en économie, quoi qu'en disent ses détracteurs !<br />
Répondre
M
<br /> Marine Le Pen invitée de Michel Grossiord et Perrine Tarneaud<br /> le 18/2/2014<br /> <br /> <br /> <br /> (40 mn)  http://www.frontnational.com/videos/marine-le-pen-sur-public-senat-4/  <br />
Répondre