l'islamofascisme est une réalité quoiqu'en dise la bien pensance. Les politiques le savent bien. Et alors...
Publié le 21 Novembre 2013
Le défunt Christopher Hitchens soutenait que l’expression « d’islamofascisme » était tout à fait valable.
L’expression «d’islamofascisme» a été introduite en 1990 dans le journal anglais The Independent par Malise Ruthven, un écrivain écossais, qui décrivait ainsi la façon dont les dictatures traditionnelles arabes ont fait appel au religieux pour se maintenir au pouvoir. Je ne savais rien de tout cela lorsque j’avais moi-même employé le terme de «fascisme à visage islamique» pour décrire l’attaque du 11 septembre 2001 contre la société civile, et pour ridiculiser ceux qui la présentaient comme la mise en œuvre d’une sorte de théologie de la libération … Et la question n’a toujours pas trouvé réponse : est-ce que ce mouvement, qu’on l’appelle «ben ladenisme» ou salafisme, ou n’importe quoi d’autre, a quelque chose à voir avec le fascisme ?
Je pense que oui. Et en voici les points communs les plus évidents : ces deux mouvements se fondent sur le culte d’une violence meurtrière, une violence qui exalte la mort et la destruction, et méprise toute vie intérieure (ou dit plus laconiquement, «Mort à l’intelligence ! Vive la mort !», comme l’avait formulé Gonzalo Queipo de Llano, ce sbire du général Francisco Franco). Ils sont tous deux hostiles à la modernité (sauf pour ce qui relève de la course aux armements), et tous deux pleurent amèrement leurs empires du passé et leurs vieilles gloires. Tous deux sont obsédés par des « humiliations », imaginaires ou bien réelles, et ont soif de revanche. Tous deux sont infectés de manière chronique par une paranoïa antisémite toxique (et, significativement mais à un degré moindre, par une paranoïa anti francs-maçons). Tous deux célèbrent le culte du chef et la référence exclusive au pouvoir du Grand Livre. Tous deux prônent d’une part la répression sexuelle – et particulièrement la répression de toute « déviance » sexuelle – et d’autre part sa contrepartie, la subordination de la femme et le mépris de la féminité. Tous deux méprisent l’art et la littérature, en tant qu’ils sont symptômes de dégénérescence et de décadence ; tous deux brûlent des livres et détruisent musées et trésors de l’histoire.
[...]
Et donc tout cela nous permet, à mon sens, de considérer que ces deux phénomènes partagent une même inspiration, et de suggérer qu’ils constituent tous deux des menaces comparables pour la civilisation et ses valeurs. Et il y a encore un dernier point commun entre eux, mais un point commun de nature cette fois à rendre espoir. Ces deux systèmes totalitaires sont rongés par leur pulsion de mort. Ce n’est pas par simple coïncidence que tous deux mettent en avant le suicide et le sacrifice comme tactique et comme finalité ; de même, chacun peut constater que tous deux préfèreront la destruction de leurs propres sociétés plutôt que n’importe quel compromis avec les infidèles, plutôt que l’affadissement, dans son adultération même, de la délectation offerte par l’abandon à l’orthodoxie doctrinale absolue. C’est pourquoi, alors même qu’il est de notre devoir de nous y opposer et de les anéantir, tout comme pour n’importe quel mouvement totalitaire similaire, nous pouvons être certains qu’elles contribueront elles-mêmes, de manière inconsciente, à leur propre anéantissement.