Attentat de Liege : 4 morts. L'auteur Nordine Amrani connu des services de police
Publié le 13 Décembre 2011
Un homme, bien connu des services de police, a fait exploser quatre grenades de type thunderflash et vidé un chargeur de kalashnikov dans la foule sur la place Saint-Lambert dans le centre de Liège à 12h30 ce mardi. Les explosions et les tirs ont causé la mort de quatre personnes et en ont blessé 75 autres. L'auteur, Nordine Amrani, se serait donné la mort. La situation est à présent sous contrôle.
Par mesure de prévention, les démineurs d'Heverlee ont été appelés afin de faire exploser le véhicule de l'auteur, retrouvé sur la place Saint-Lambert. Un nouveau périmètre de sécurité a été dressé à cette fin.
D'autre part, le Roi et la Reine se rendront au palais provincial de Liège à 17 heures.
Le Premier ministre, Elio Di Rupo, la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet, et le ministre-président wallon, Rudy Demotte, se rendront également sur les lieux vers 16H45, ont annoncé leur porte-parole respectif.
Quatre décès, l'auteur décédé connu de la justice
Un décès a été immédiatement annoncé, il s'agit du suicide de l'auteur de l'attaque, Nordine Amrani, né le 15 novembre 1978. Il s'est donné la mort avec un révolver. L'homme est connu des services judiciaires. Une perquisition avait été menée à son domicile il y a quelques temps, rue Bonne Nouvelle, à Liège. Les enquêteurs recherchaient alors des plans de cannabis et avaient finalement découvert des armes. Il avait été condamné en septembre 2008 à 58 mois de prison ferme pour avoir détenu 9.500 pièces d'armes et une dizaine d'armes complètes ainsi que la culture de 2.800 plants de cannabis dans le cadre d'une association de malfaiteurs.
Outre l'auteur, les victimes décédées sont deux jeunes hommes âgés de 15 et de 17 ans, dont l'un est décédé sur place, et une dame âgée de 75 ans, a annoncé le procureur du Roi de Liège, Danièle Reynders, au cours d'une conférence de presse. Les deux jeunes victimes sont des étudiants qui sortaient de leurs examens, a commenté le bourgmestre liégeois, Willy Demeyer.
Le Soir affirme pour sa part qu'un enfant de deux ans se trouve actuellement entre la vie et la mort à l'hôpital.
75 blessés
75 blessés sont à déplorer. Ces derniers, dont trois graves, ont été redirigés dans les hôpitaux Saint-Joseph, à l'Espérance, à la Citadelle ainsi qu'au CHU du Sart-Tilman.
Vingt-huit personnes, dont cinq dans un état grave, ont été prises en charge par le personnel soignant de l'hôpital de la Citadelle, a expliqué Daniel Ransart, le directeur de l'établissement hospitalier. Il ajoute que la plupart des victimes étaient âgées entre 18 et 20 ans. Cinq de ces personnes sont dans un état critique, deux se trouvant aux soins intensifs et trois ayant été opérées. Le pronostic vital est réservé.
Une personne est actuellement hospitalisée dans un état critique au CHU du Sart-Tilman, à la suite de l'attaque survenue dans le centre de Liège, mardi vers 12h30, explique Vincent D'Orio, le chef du service des urgences du CHU. La victime, un jeune homme de 20 ans, souffre d'un traumatisme crânien grave.
Trois personnes souffrant de traumatismes abdominaux ont été admises. Leur état de santé est désormais sous contrôle. Dix autres personnes ont été admises dans les deux hôpitaux pour des impacts dus à des corps étrangers périphériques.
Ces quatorze personnes, âgées entre 18 et 22 ans, essentiellement originaires de la Hesbaye (Crisnée, Oreye), mais également de Wanze et Andenne, restent hospitalisées. Pour la plupart d'entre-elles, l'observation durera 24 heures, les services de secours craignant des complications respiratoires en raison de l'exposition au souffle de l'explosion.
Un numéro d'urgence pour le CHU a été mis en place. Il s'agit du 04/366.84.00.
Déroulement des faits
Selon notre correspondante sur place au moment de l'attaque, la panique s'est emparée des témoins et des blessés gisaient sur le sol. La police, lourdement armée, est arrivée sur les lieux et a sommé les riverains de garder leurs fenêtres closes et les passants de se réfugier dans les magasins. Un périmètre de sécurité a été établi tandis que les sirènes hurlaient dans la ville et que les hélicoptères fédéraux quadrillaient la zone. Les secours ont rapidement dressé un "hôpital d'urgence" et les blessés graves ont presque immédiatement été acheminés dans les cliniques les plus proches. Le périmètre de sécurité a ensuite pu être levé et la situation est actuellement calme à Liège, malgré les embarras de circulation et le choc des témoins.
Une tentative d'évasion
Selon l'agence Belga, un individu, juché sur la plate-forme au-dessus d'une boulangerie ("Le Point Chaud") a lancé plusieurs engins explosifs, notamment en direction d'un abribus, situé sur la Place Saint-Lambert, où de nombreuses personnes étaient présentes.
Pas de tirs dans le centre
La police a par contre démenti une course-poursuite et les autres échanges de tirs qui avaient soi-disant eu lieu dans le centre de Liège, près d'une heure après un attentat sur la place Saint-Lambert.
Pas de mesures de crise mises en place
Le Centre de crise des Affaires intérieures n'a pour l'instant pas pris de mesures particulières à la suite de l'attaque survenue place Saint-Lambert, à Liège, a indiqué son porte-parole.
"Nous sommes actuellement occupés à rassembler des informations via nos différents canaux. Nous prendrons éventuellement des mesures par la suite", a-t-il expliqué.
Les faits se sont uniquement déroulés place Saint-Lambert, rappelle l'OCAM. Aucun autre quartier de la Ville n'a été touché, a précisé le procureur du Roi. Le drame ne peut être imputé qu'à un seul homme et ne peut en aucun cas être liée à une quelconque autre affaire judiciaire en cours.
Un numéro vert a été ouvert: 0800/94000
(acx/belga)