La Charia à Bordeaux... seulement trois mois avec sursis! L'avocat était une femme...
Publié le 29 Avril 2013
Il y avait dans l’un des dossiers traités hier après-midi à l’audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Bordeaux des éléments en apparence troublants. Un père de famille algérien qui frappe sa fille de 16 ans à coups de ceinture et parle de lui faire porter le voile pour que les garçons la laissent tranquille.
Les faits se sont déroulés dans la soirée de samedi à dimanche dernier dans la maison familiale de Villenave-d’Ornon.
Selon la jeune fille, élève de terminale à Gustave-Eiffel à Bordeaux où elle est bien notée, le père est entré dans une violente colère après avoir découvert des SMS sur son portable. Il y était question d’un garçon qui avait cherché à l’embrasser. Il a ensuite écouté les messages et a découvert des échanges avec une copine, encore au sujet des garçons.
Au fil des questions insistantes de Colette Lajoie, présidente de l’audience, un scénario un peu différent a pourtant commencé à se dessiner.
Au départ, le père, qui venait de passer deux jours en garde à vue, campait un personnage fier, sûr de son bon droit. Il reprenait souvent la présidente qui lui mentionnait les différents témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête, voulue par le procureur de la République lorsqu’il a été alerté par l’établissement. Car la jeune fille a été examinée par le Cauva (Centre d’accueil en urgence des victimes d’agression) de l’hôpital Pellegrin et des traces de coups de ceinture ont bien été décelées sur ses cuisses et sur ses jambes.
Pour le père, elles étaient le fait d’une bagarre entre sa fille et son fils aîné. « Je suis intervenu pour les séparer et j’ai frappé et l’un et l’autre pour qu’ils se calment. »
Face aux questions et remarques de Colette Lajoie, le masque du père plein d’assurance est finalement tombé. L’homme, en pleurs, a parlé de sa vie, faite de travail sur tous les chantiers qu’il trouvait, de nuits passées dans son fourgon après des repas de boîtes de sardines, pour offrir à sa famille « une maison de 600 m2 ». Il a reconnu un excès récent d’autorité « parce que je veux que ma fille ait son bac », il dit sa volonté « de respecter les lois de la République » et convenu que les deux seuls coups de ceinture qu’il admet avoir administré « étaient une faute ». C’est un père visiblement dépassé qui se trouvait soudain dans le box des prévenus.
Le vice-procureur Philippe Jaegle considérait néanmoins que les divers témoignages recueillis, tant auprès du lycée Gustave-Eiffel que dans l’environnement de l’homme révélaient un besoin d’accompagnement. Il demandait une peine avec sursis. Me Delphine Gali, qui défendait le père de famille, souhaitait elle aussi que son client soit aidé à mieux comprendre sa fille à l’heure de la crise d’adolescence.
Le tribunal a prononcé une peine de trois mois de prison avec sursis.
On se demande si la justice comprend ce qui se passe dans ce pays! A quoi pensait l'avocate devant ces faits ou la charia est appliquée.