UMP: le conflit entre dans sa 4e semaine, toujours pas d'issue en vue
Publié le 8 Décembre 2012
François fillon et Jean-François Copé siègent à l'Assemblée nationale parmi les députés UMP, le 4 décembre 2012 à Paris BERTRAND GUAY AFP.COM (20 minutes.fr)
Le conflit à l'UMP entre lundi, après un dimanche électoral risqué pour la droite, dans sa quatrième semaine, sans qu'une issue à la crise se dessine, les deux rivaux Jean-François Copé et François Fillon campant toujours sur leurs positions.
Alors que leurs entretiens en tête-à-tête doivent se poursuivre la semaine prochaine, M. Copé, tout en refusant d'en dévoiler la teneur, confie que les discussions se déroulent "dans une atmosphère plutôt assez bonne". "Le dénouement sera beaucoup plus rapide" qu'on ne croit, "dans un sens ou dans un autre", pense-t-il.
En attendant, le président proclamé de l'UMP tient bon sur ses positions: pas question d'un re-vote (ce serait reconnaître que celui du 18 novembre est invalide). M. Copé estime avoir fait un grand pas en avant en proposant, dimanche à Nancy, d'avancer la prochaine élection (prévue statutairement à 2015), à 2014, après les municipales.
"J'ai gagné cette élection, j'accepte quand même de réduire mon mandat de moitié", plaidait-il devant la presse, dimanche dans le train qui le ramenait de Nancy.
"Copé, il n'y a que le RAID qui puisse le déloger", a ironisé un député filloniste.
Des alliés de l'ancien Premier ministre affirment que ce dernier est toujours partisan d'un nouveau vote "dans un délai raisonnable", seule "issue à la crise démocratique" du parti. "Cette demande va bien au-delà de Fillon. Les militants y sont favorables, tout comme les "non-alignés", plaide l'un d'entre eux.
Toutefois, pour un autre filloniste, il y a "une chance sur deux que ça se termine par un Yalta", un partage des pouvoirs entre les deux hommes: à l'un le parti, à l'autre la présidence de son groupe à l'Assemblée.
Ce scénario, auquel s'attendent d'autres sources UMP, permettrait à chacun des deux protagonistes de "ne pas perdre la face" aujourd'hui et d'être demain en position de concourir à la primaire, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017.
"Ils pourraient faire une trêve pendant deux ans puis recommencer la guerre en 2016", assure un filloniste. "Fillon va dire qu'il ne veut pas se présenter à la présidence de l'UMP. Il poussera à sa place François Baroin", qui a déjà placé au R-UMP plusieurs de ses proches, croit savoir un "non-aligné".
S'il se concrétisait, ce scénario aurait le mérite d'arrêter la guerre Fillon/Copé mais n'est idéal ni pour l'un ni pour l'autre. Certes, M. Copé garderait le parti, mais devrait faire avec un groupe "dissident", le Rassemblement-UMP présidé par M. Fillon, composé de 73 députés et vu par lui comme un "énorme problème".
Quant à M. Fillon, un deal de cette nature le priverait d'une présidence de l'UMP qu'il estime lui aussi avoir remportée (les deux camps s'accusent mutuellement de fraudes). Mais il lui permettrait d'avoir à sa disposition les moyens d'exister politiquement et médiatiquement.
Le R-UMP va en effet disposer d'une cagnotte d'environ 100.000 euros mensuels (1.000 euros par député, plus 25.000 euros forfaitaires, à l'instar des six autres groupes à l'Assemblée, selon une source parlementaire).
"A côté des moyens fournis par le parti, ça a plutôt l'air d'une TPE" (Très petite entreprise), tempère un élu filloniste. Cette "TPE" lui offrirait malgré tout une tribune (temps de parole garanti à l'Assemblée, locaux et équipe dédiés). Ce qui est loin d'être négligeable quand on veut briguer la candidature à l'Elysée, voire avant celle de la Mairie de Paris, comme certains l'ont confié vendredi à l'AFP.
Autre scénario possible: le recours à la justice. Selon certaines sources, François Fillon n'a pas abandonné l'idée de porter plainte pour fraudes. S'il décide "de finalement y aller, il y aura du répondant. Nous avons des éléments" pour un procès, assure M. Copé.
Avant d'arrêter leurs positions finales, les deux camps vont scruter à la loupe les résultats de trois législatives partielles dimanche, en région parisienne, et surtout dans l'Hérault, où le FN est en embuscade.
http://www.20minutes.fr/politique/1060391-ump-conflit-entre-4e-semaine-toujours-issue-vue?id=255260