Ukraine: l’OTAN ou la vie existe-t-elle dans l’au-delà?

Publié le 15 Juillet 2014

La Voix de la Russie | Le 4 avril 1949, les États-Uni, 10 pays d’Europe et le Canada formaient l’Alliance atlantique. Sous prétexte de lancer une bouée de sauvetage, Washington a décidé de mettre l’Europe Occidentale à l’abri de l’expansion de l’URSS. 

Les États-Unis poursuivaient cependant d’autres objectifs formulés encore en 1942 par le directeur du Conseil des relations extérieures Isaiah Bowman : « La mesure de notre victoire sera celle de notre domination dans le monde suite à la victoire. Les États-Unis doivent sécuriser les territoires stratégiquement indispensables pour le contrôle du monde ».

Ils voyaient la principale menace dans l’Union Soviétique dont la puissance et les ressources pouvaient augmenter par l’adjonction des territoires des pays européens voisins. Voici le commentaire de Léonid Savine, rédacteur en chef de la revue Géopolitique :

La création de l’OTAN prévoyait initialement que les États-Unis allait établir leur domination militaire dans la zone d’occupation, puis déployer leurs bases militaires en Europe Occidentale et mettre en application les accords de partenariat en matière de défense contre l’adversaire conventionnel. L’adversaire en question avait cessé d’exister après la désintégration de l’Union Soviétique. Ce fait a remis en cause l’existence même de l’OTAN et son expansion après la fin de la « guerre froide ». Mieux encore, l’Occident a promis à la Russie de ne plus s’élargir vers l’Est. Mais les États-Unis n’en ont pas moins poussé leur expansion en Europe de l’Est et dans d’autres directions.

Le dernier élargissement le plus important de l’OTAN avait eu lieu il y a 10 ans, lorsque la Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et l’Estonie ont rejoint l’Alliance.

Mais c’était aussi l’époque où l’OTAN était réellement menacée de fermer boutique. En effet, les fonctionnaires de l’Alliance se plaignaient du manque de ressources et des difficultés de coordination des actions de ses membres. A leur tour, les pays européens se demandaient si la fin, si la fin il y a, justifiait les moyens.

C’est la crise ukrainienne qui a sauvé l’OTAN de l’effondrement définitif, estime Alexandre Tevdoï-Bourmouli, chargé de cours à la chaire d’intégration européenne de l’Institut des relations internationales :

Nous constatons depuis 20 ans l’affaiblissement progressif de l’OTAN qui s’éloigne des aspects purement militaires et essaie de s’occuper des questions politiques.

L’OTAN cherche à prendre pied en Asie, la région qui n’est pas la sienne à en juger par sa Charte. Cette évolution tient au fait que l’adversaire principal avait disparu mais le voilà qui réapparaît maintenant. La Russie se positionne comme opposant par rapport à l’Occident et le déclare ouvertement.

Par conséquent, l’OTAN a reçu une possibilité de réincarnation et une nouvelle raison d’être. Ses activités accrues en Europe et surtout en Europe de l’Est auxquelles on assiste depuis quelques moins, en constituent une démonstration évidente. Cette tendance est assurément liée aux événements en Ukraine.

L’OTAN regroupe actuellement 28 pays et ses « états de service » sont longs. Cependant, on ne devrait pas oublier qu’elle sert surtout les intérêts géopolitiques américains en Afghanistan, en Irak et en Libye etc. Par conséquent, l’Alliance, c’est surtout le partenariat avec les États-Unis et les rapports de sujétion.

L’OTAN ou la vie existe-t-elle dans l’au-delà?


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Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Politique étrangère

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