Socièté: Le politiquement correct à l'épreuve des faits. Suivant que vous soyez...

Publié le 26 Juillet 2010

Par Ivan Rioufol le 24 juillet 2010 10h09

          Les Gitans ne doivent pas devenir, en France, les boucs émissaires d'une société d'abord confrontée, sur son territoire, à une coexistence nouvelle et parfois difficile avec l'islam, du moins quand cette religion veut appliquer ses vues politiques. Lorsque Nicolas Sarkozy, répondant à la mise à sac de Saint-Aignan, dénonce "les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms", en se gardant de désigner semblablement les voyous de la communauté musulmane qui ont fait feu contre des policiers dans le quartier de La Villeneuve à Grenoble, le déséquilibre de l'accusation est un aveu de faiblesse. J'approuve Tony Gatlif, le cinéaste d'origine gitane, quand il déclare à Libération, hier vendredi : "Il n'y a pas d'autre population qui soit autant bourrée d'interdictions que les Manouches (...) C'est une cible facile. On n'oserait pas s'en prendre de la sorte aux Arméniens, aux Maghrébins ou aux Juifs. Les Manouches n'ont pas d'avocat". De fait, il n'y a aucun danger à désigner l'origine des émeutiers quand ils sont gitans, mais il est risqué de faire un lien avec la communauté musulmane quand il s'agit de désigner ceux qui tirent contre les forces de l'ordre. Normal ?

Cette coexistence avec l'islam politique obsède de nombreux intervenants sur ce blog, qui prédisent souvent (parfois pour l'avoir déjà vécue) une cohabitation de plus en plus tendue. Pour ma part, je suis de ceux qui constatent, pour le regretter, que ce sujet n'est toujours pas clairement posé. Jeudi, dans Libération, un ancien habitant de la cité modèle de La Villeneuve, théâtre des scènes de guerre contre les policiers, expliquait comment il avait vu son quartier, jadis exemplaire, évoluer vers le pire: "On sent venir le dérapage. On voit des amis déménager parce qu'ils n'en peuvent plus, parce qu'ils se sont fait agresser. Et puis un jour, votre fils vous dit qu'il s'est fait traiter de colon. Et on se dit que tout cela est allé très loin". C'est avec leurs pieds que de plus en plus de Français répondent à l'injonction du vivre ensemble, en fuyant des quartiers devenus pour eux invivables. Or, le diagnostic de cet échec du multiculturalisme n'est pas posé par l'Etat. Le discours politiquement correct parle sans cesse de fantasme et dénonce un racisme anti-musulman, sans voir le racisme anti-français et anti-blanc.

Ce sont ces non-dits, une nouvelle fois abordés ici-même ces derniers jours avec une passion qui laisse entrevoir la mesure du problème, qui doivent entrer dans le débat public. Il n'y a aucune raison pour que, en France, seuls l'islam et son idéologie impérialiste, qui attisent les séparatismes et les rebellions, échappent à la critique.

Yvan Rioufol

 

           Ce qui est choquant ne serait pas le fait de montrer le caractère ethnique des fréquentes émeutes et agressions diverses, si ce caractère s'avère réel. Cela permettrait de s'en prendre aux causes profondes pour mieux résoudre le problème plutôt que de faire la politique de l'autruche. Ce qui est choquant, c'est justement de se taire à ce sujet lorsqu'il s'agit d'émeutes et actes délinquants récurrents dans les zones de non droit, et ne pas se taire lorsque des Français vivant en caravane sont à l'origine d'une émeute isolée bien que condamnable. Aussi, on peut penser qu'il s'en prend à ces derniers en surlignant leur côté gitan avec amalgame entre tous les gens dits "du voyage" comme s'ils étaient responsables de tous les maux similaires que nous subissons à longueur d'année tout en faisant silence sur les émeutiers ordinaires, les auteurs des voitures brûlées, des caillassages de pompiers etc. Comme s'il y avait des tabous protecteurs pour les uns, et des stigmatisations avec amalgame pour les autres.

Catherine

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Politique Française

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