Sacrée soirée : embrouille avec 8 racailles, je finis la nuit au poste, et me fais sucrer mon permis !

Publié le 24 Juin 2013

J’ai 32 ans. Travailleur manuel, paysagiste, puis chauffeur routier, je suis un stage de reconversion professionnelle de six mois dans les techniques de l’audiovisuel. Ce vendredi, cela était notre dernière journée. Nous décidons donc de fêter cela, sur Paris, avec plusieurs personnes rencontrées lors de ce stage. Je dois boire, entre 19 heures et 23 heures, cinq bières, peut-être six. Mais nous n’avons rien mangé, ni le midi, ni le soir, j’ai donc le ventre vide.

Par Luc Chateau (Une histoire de la vraie vie loin du 7 iéme arrondissement de Paris)

Je quitte mes amis parisiens, devant rentrer dans ma banlieue. Gare Saint-Lazare, je décide d’aller me restaurer, dans un Quick. A peine suis-je rentré que trois ou quatre jeunes, par ailleurs d’origine maghrébine, me tombent dessus et me demandent chacun une clope, d’une manière très insistante. Je la leur file pour ne pas avoir d’embrouille. Sans doute histoire de me remercier, ils me passent tous devant, au moment de faire la queue pour aller commander mon repas. N’étant pas du genre à me laisser intimider, je gueule, et leur dis que leur place est derrière moi. Immédiatement, trois autres arrivent, et les bousculades commencent. Le vigile, d’origine subsaharienne, ne se pose pas de question, et empoigne tout le monde, moi y compris, pour nous flanquer à la porte.

 

Je me retrouve au milieu de huit petites racailles, et comprends qu’il faut se barrer vite fait, ce que je fais. J’évite donc, avec diplomatie, le baston que manifestement ils espéraient. J’ai donc toujours le ventre vide, à cause de ces petits connards, ce qui n’est pas sans importance pour la suite.

 

J’ai 45 minutes de train, et, arrivé à la gare, je récupère ma voiture pour effectuer les 7 kilomètres qui m’amènent chez moi.

 

Il est alors 1 heure du matin. Je parcours une grande ligne droite de 4 km de long, limitée à 50 kilomètres-heure. Et je dois traverser un grand rond-point, vers la fin de cette interminable ligne droite. Je remarque une voiture qui me suit à une centaine de mètres, mais n’y prête pas attention. Passé le rond-point, la voiture s’avère être un véhicule de policiers, qui me double. Deux policiers en descendent et me demandent de me ranger. Je grogne, me disant que ma copine m’attend, et que je vais encore perdre du temps, mais je fais bonne figure.

 

Ils me font savoir que je roulais entre 60 et 70 kilomètres-heure dans la ligne droite, alors que c’était limité à 50, et que je n’aurais pas mis mon clignotant, sur le rond-point. C’est sans doute vrai, mais je n’ai pas l’impression d’avoir mis la vie d’autrui en danger. Ils me demandent alors de souffler dans le ballon. Je me sens un peu inquiet, me rappelant les quelques bières bues il y a quelques heures. Je souffle. Le verdict est implacable, j’ai 0,50 gramme, alors que la loi interdit de dépasser 0,25 gramme. Autrement dit, j’ai 1 gramme, alors que je n’ai droit qu’à 0,50 gramme. Plus grave, les policiers m’informent  que je dépasse les 0,8 gramme, ce qui a deux conséquences : ils me retirent immédiatement mon permis, me demandent de laisser la voiture sur le trottoir, et m’embarquent dans leur véhicule au commissariat. Je me retrouve alors dans une cellule de dégrisement dégueulasse, qui pue, comme si j’était un pochetron incapable de tenir sur ses jambes.

 

Révolté, je commence donc à gueuler, à protester, à dire que je ne suis pas un malfrat, ni un poivrot, que je tiens debout, et suis capable de tenir un raisonnement structuré. Je finis tellement par gueuler qu’ils me font sortir, et m’autorisent à m’asseoir sur un tabouret.

 

Très remonté, je leur explique que j’en ai marre de vivre dans un pays où des jeunes comme moi, qui travaillent depuis l’âge de 17 ans, et ne vivent pas de l’assistanat, se font emmerder, alors que des racailles assistées n’ont jamais de problème. Naturellement, les policiers protestent, et me disent que cela n’est pas vrai. Je leur raconte donc l’histoire du Quick qui m’est arrivé il y a quelques heures, et d’un seul coup, cela percute dans ma tête. Si j’avais pu manger, comme je le voulais, bien évidemment que j’aurais été en dessous des 0,8 gramme. J’aurais eu 6 points en moins, une grosse amende (ce que je trouve déjà injuste), mais j’aurais conservé mon permis. Là, je suis victime d’une double peine, car je vais prendre entre 3 et 6 mois de retrait de permis, sans parler d’une forte amende. Les policiers me disent que cela se décidera au téléphone, parait-il, c’est nouveau, entre le procureur et moi-même. En attendant, par mesure conservatoire, ils m’apprennent que le préfet m’en a collé automatiquement pour 3 mois.

 

Ils m’informent par ailleurs, il paraît que cela vient de sortir, que, pendant 1 année, je devrai me soumettre à des contrôles réguliers d’alcool, et que je ne devrais pas dépasser une certaine dose, même quand je ne conduirai pas. On pourra, grâce à une nouvelle invention, retrouver des traces d’alcool dans mon sang jusqu’à deux mois en arrière. Donc, j’arrête de boire toute goutte d’alcool dans les fêtes, et je me mets au vélo.

Merci les flics, merci les juges, merci le préfet, merci les sympathiques députés qui ont voté ces lois. Je n’avais pas encore vu ces images, mais je n’ai pas l’impression que les policiers soient aussi vaillant avec ces sympathiques racailles, qui ressemblent à ceux qui m’ont pourri ma fin de soirée, qu’avec un gars comme moi, qui ne trouble en rien l’ordre public, n’agresse personne, et bosse.

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=PEHLjKTScJE

Je pense à mes amis parisiens, qui ont les moyens de vivre dans la capitale, et prennent le taxi pour se déplacer. Je pense aux racailles qui m’ont pourri une soirée qui promettait d’être sympa. Et je me dis que j’en ai marre de ce pays, et que j’envisage sérieusement, pour la première fois de ma vie, d’aller m’installer ailleurs, écoeuré.

Luc Chateau

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Faits Divers- Sociétés

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L
<br /> bonjour<br /> <br /> <br /> je suis d'accord avec vous ,mais il ne faut pas oublier que ce sont les français qui ont voté pour cela!!<br />
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F
<br /> En fait, l´on ne doit plus avoir de pitié lorsque les policiers se font tabasser par la racaille !<br />
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F
<br /> En fait, l´on ne doit plus avoir de pitié lorsque les policiers se font tabasser par la racaille.<br />
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