Quand elle rendra sa décision fin juin, la plus haute juridiction américaine jouera probablement la prudence, en choisissant une option intermédiaire, plutôt que de légaliser immédiatement le mariage gay dans tout le pays, prédisent les experts. Pour cette audience de deux jours, attendue dans l’effervescence par les pros et les antis, qui prévoient de défiler en nombre, les neuf « sages » commencent par l’étude mardi de l’interdiction du mariage des couples de même sexe en Californie.
De l’avis des spécialistes, c’est ce dossier californien qui ouvre le plus de perspectives pour la cause homosexuelle et permet, le cas échéant, la légalisation du mariage gay au niveau national. L’argumentaire juridique repose en effet en grande partie sur l’analyse sous jacente de propos contenus dans l’amendement 14 de la constitution Américaine qui prévoit une protection égale de la loi envers tous les citoyens. Ainsi, l’interdiction du mariage par un amendement à la constitution californienne, la « proposition 8″, validée par référendum, qui stipule que le mariage est réservé à « un homme et une femme » devrait d’après les spécialistes, être reconnue caduque.
Huit autres Etats ont voté une union civile pour les couples homosexuels mais leur interdisent le mariage .Arguant d’une « discrimination sur la base de l’orientation sexuelle », le gouvernement Obama réclame que le mariage gay soit légal dans ces Etats. « De leur côté, les défenseurs de « Prop 8″ et du mariage traditionnel, estiment qu’une décision de cette envergure doit être prise par le Congrès.
Le juge conservateur Anthony Kennedy reste le vote crucial dans cette discussion. Le juge Kennedy a souvent défendu les droits des homosexuels à la Cour suprême mais a récemment déclaré qu’ »une démocratie ne devrait pas dépendre de neuf juges non-élus pour ses décisions majeures ».Dans la Cour à majorité conservatrice, le vote du président, John Roberts, nommé par George W. Bush, sera également déterminant.
Mais la seule vrai question que semble se poser les neufs sages à cette heure, comme le titre le NY Times reste visiblement :
« Why the hell did we take this case »
Indeed.