La défiance envers l'homme ordinaire - Traduit par Nancy Verdier
Publié le 19 Septembre 2011
Traduit de l’anglais par Nancy VERDIER
S’il existait un but essentiel dans le projet marxiste, c’était bien celui de refaçonner la nature humaine. Qu’il s’agisse de religion ou de politique les Marxistes rejetaient la croyance en Dieu et l’attachement à une identité nationale, comme étant des obsessions qu’il fallait combattre et détruire.
Mais le marxisme avait ses propres croyances et parmi celles-ci, une totale défiance vis-à-vis de l’homme ordinaire. Les Marxistes se prétendaient dotés d’une compréhension que les autres ne possédaient pas. A présent que le Marxisme est mort ce dédain pour le jugement de l’homme ordinaire persiste.
A la place du Marxisme, cette croyance est à présent ancrée sous forme d’ « Avis d’Expert » ou le « Consensus d’Experts » dont l’intérêt est de réguler le comportement humain. Ce sont eux les nouveaux progressistes dont beaucoup sont d’anciens marxistes, et qui pensent essentiellement que le patriotisme américain devrait être subordonné à une forme de loyauté transnationale.
Certains appellent ces gens les “libéraux internationalistes” car ils s’appuient sur les prérogatives de l’ONU et autres organismes internationaux en qui ils font confiance, bien que ces organismes soient le plus souvent sous la férule de gouvernements totalitaires et qu’ils ne portent pas le moindre intérêt aux libertés civiles ni aux droits de l’homme dans leurs décisions.
En politique intérieure ce « Consensus d’Experts » a des réponses à tout et à tous nos maux du quotidien. Si les soins de santé sont un problème, les experts persuadent le gouvernement de mettre en place un système complexe plutôt que de s’en remettre aux offres locales. .
Si le réchauffement planétaire est en question – ce qui est encore discutable – le gouvernement se trouve dans l’obligation de promulguer des réglementations strictes sur la « limitation de l’empreinte carbone ». Alors qu’il suffirait d’éduquer les gens à limiter leur consommation. Pour « l’expert » les choix de l’homme de la rue sont toujours marqués du sceau de l’ignorance et ce sont les décisions « expertes » qui doivent lui être imposées.
Un autre exemple est le salaire minimum imposé par le gouvernement. Bien que l’exploitation forcenée d’autrui ne soit pas acceptable, la meilleure solution à cette question n’est-elle pas la loi du marché qui est fondée sur l’intérêt commun et bien compris du producteur, du travailleur et du consommateur et qui permet de déterminer les salaires ? Les experts savent tout cela mieux que quiconque et s’estiment capables de déterminer le point de convergence entre le salaire et les besoins de l’employeur.
Bien sûr les Etats-Unis ne sont pas les seuls à produire des “Consensus d’Experts” Si les français sont experts en expertises autoproclamées l’Union Européenne est l’exemple même de “l”Avis d’Expert” si confiant dans ses assertions qu’il cherche à tout réglementer depuis le tonnage des camions jusqu’à la taille des machines à tondre la pelouse. En outre, l’Union Européenne s’active pour éliminer toute loyauté nationale en imposant une entité transnationale qui non seulement ne représente pas la volonté des peuples, mais qui n’ a prévu aucune procédure pour écarter ces « Experts » (véritables bureaucrates) au cas où ils failliraient dans leurs missions.
Sur les cendres du Marxisme, a émergé une classe élitiste qui ressemble à s’y méprendre aux anciens Soviets du parti communiste. Ils prétendaient jadis savoir ce qui était le mieux pour le citoyen de Russie. Aujourd’hui, « Le Consensus des Experts » sait ce qu’il y a de mieux pour nous.
L’ancien candidat démocrate aux présidentielles, John Edwards, aimait faire des conférences sur les deux Amériques. Celle des privilégiés et celle des pauvres. Mais ce thème quasi-marxiste ne décrit pas l’Amérique réelle : l’une managée par des “Experts” qui croit posséder une connaissance supérieure qu’ils transcrivent en réglementations sophistiquées et l’autre Amérique représentée par l’homme de la rue, l’homme ordinaire.
Comment les élites peuvent-elles faire la preuve de leur sagesse “supérieure” si elles sont contrôlées ? Comment les experts peuvent-ils faire valoir leur expertise si les plans qu’ils concoctent pour nous sont rejetés ?
Le simple fait que “le Consensus d’Experts” se défie de l’homme ordinaire, devrait suffire à ce que nous soyons défiants à son égard, en retour. Alors quand la bonne idée géniale émerge des profondeurs du gouvernement – soyons sur nos gardes – L’expert qui veut réguler votre vie, n’a pas confiance en vous ni en votre capacité à décider quoi que ce soit pour vous-même.
Herbert London is president emeritus of Hudson Institute, senior fellow at the Manhattan Institute and author of the book Decline and Revival in Higher Education (Transaction Books).