La débilité méluchienne: Mélenchon craint le virus de la peste brune
Publié le 19 Août 2013
Au secours, à l’aide ! Manuel Valls est « contaminé » par le Front national. C’est en tout cas Mélenchon le ronchon, bien décidé à faire une rentrée tonitruante, qui l’affirme à la une duJournal du Dimanche. L’information devrait faire sensation et déclencher quelques remous à l’Université d’été du Parti socialiste, vendredi qui vient.
Par Dominique Jamet
A l’aide, au secours ! Jean-François Copé est un « cousin germain » du Front national. C’est du moins Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel et gaulliste de toujours, qui le qualifiait ainsi l’autre jour dans une interview au Parisien. Si cousinage il y a, il nous semblait qu’en dépit de l’anecdote démagogique et ridicule du petit pain au chocolat, le député de Meaux ne revendique pas une parenté aussi proche et se présente plutôt comme un cousin au dixième degré du parti de Marine Le Pen.
Quoi qu’il en soit, voilà deux déclarations qui devraient, s’il en est besoin, donner un coup de fouet au moral de celle-ci. Si le ministre le plus populaire (et à peu près le seul à être populaire) du gouvernement de Jean-Marc Ayrault et si le N°1 (ou 1 bis, on ne sait plus très bien) du parti de Nicolas Sarkozy sont au bord de prendre leur carte du Front, on peut en inférer que le Rassemblement Bleu Marine couvre la plus grande partie de l’éventail politique français et ne va pas tarder à avoir son courant socialiste et sa composante UMP.
N’anticipons pas. Ce qui apparaît de plus en plus clairement est que certaines propositions qui étaient tenues pour intrinsèquement fascistes, ontologiquement perverses et moralement blasphématoires sont aujourd’hui plus ou moins franchement reprises là même où elles ont été si longtemps frappées d’anathème et synonyme d’excommunication majeure.
Oui, l’immigration ne se résume pas à une chance, mais pose quelques problèmes. Oui, l’afflux de populations de souche, de culture et de religion extra-européennes pose la question non seulement de leur intégration mais de leur compatibilité avec notre population de souche, avec nos mœurs et avec nos lois. Non, l’insécurité n’est pas seulement un sentiment, mais une réalité. Non, la demande d’ordre et de tranquillité n’est ni un fantasme ni une lubie, mais un besoin auquel les pouvoirs publics ont le devoir de répondre. Non, la disparition de la nation et sa dilution dans une organisation supranationale ne sont pas un progrès, mais un danger mortel. Il n’aura guère fallu qu’une quarantaine d’années pour que ces idées subversives accèdent au droit de cité en politique, soit parce que ceux qui les récupèrent en sont convaincus, soit qu’ils y trouvent leur intérêt.