HEIL HOLLANDESCU ! Par Minurne

Publié le 1 Août 2013

Vous êtes dans un pays dirigé sans partage par le parti socialiste. Ses dirigeants se disent opposés au capitalisme et à la finance et ils le répètent avec force dans chacun de leurs discours. Logiquement, ils font aussi la guerre aux spéculateurs, aux fraudeurs et aux exilés fiscaux. Certains veulent moraliser le fonctionnement des banques, et faute de pouvoir interdire le prêt à intérêt plafonnent les tarifs bancaires, régulent le salaire maximal des dirigeants...

Par Minurne

Ils veulent aussi que l'éducation des enfants dès leur plus jeune âge soit de la compétence de l'Etat afin de leur inculquer une morale laïque et socialiste...

La frange gauche de ce parti socialiste s'oppose à sa frange droite en lui reprochant de faire objectivement le jeu du capitalisme. Chaque fois qu'une entreprise se comporte mal à ses yeux, c'est-à-dire licencie, le ministre chargé de l'économie industrielle agite la menace de la nationalisation ou de l'interdiction des licenciements. Mais cela ne se fait pas car le président s'y oppose. Pour lui la question n'est pas essentielle puisque le secteur privé basculera inévitablement dans le giron de l'Etat à moindre frais si celui-ci mène une politique interventionniste massive, dicte les objectifs économiques, règlemente énergiquement l'économie d'entreprise et le marché du travail, oriente la production et les prix....

L'économie devient de plus en plus dépendante de l'Etat qui met en place des plans de relance de plus en plus rigoureux...

La politique sociale est elle aussi très interventionniste : aides multiples à ceux que le parti appelle "les plus démunis", allocations et subventions par dizaines, les augmentations des impôts directs sont à la charge d'abord des plus riches, puis progressivement des classes moyennes qui s'appauvrissent...

Les relations avec l'extrême gauche sont ambiguës. Le parti socialiste recherche ses votes à chaque élection mais la combat entre temps, car il sait que l'économie communiste aboutit inévitablement à l'échec avec son cortège de misère et de famines. L'objectif est de l'assimiler pour faire un grand parti unique de la gauche. Certains des ministres ont dans leur feuille de route la mission de resserrer les liens avec les communistes et l'extrême gauche et ne manquent pas une occasion de leur témoigner des signes de grande amitié, se rendant aussi à leurs meetings et à leurs fêtes pour y faire acte de présence...

Le syndicalisme est évidemment le chouchou de l'Etat. Le président rêve d'un grand syndicat national dirigé par les socialistes qui auraient été habilement placés à tous les postes de direction...

Pourtant, bien qu'il détienne tout le pouvoir dans toues les grandes institutions, Assemblée, Sénat…, dans tous les grands corps de l'Etat grâce à une politique menée en sous main pendant des années de noyautage de la fonction publique, l'Etat socialiste n'arrive pas à sortir de la crise. La dette continue à se creuser et atteint des proportions astronomiques, le rendement des impôts diminue, les plus fortunés et les plus intelligents fuient le pays alors même que les "masses populaires" sont de mieux en mieux tenues en mains par les mesures d'aides sociales à leur bénéfice et la mise en place d'un réseau associatif au maillage étroit qui assure leur encadrement...

Les relations internationales sont marquées par la rupture avec les pays voisins dont les dirigeants ne sont pas socialistes, et le rapprochement avec tous ceux qui dans le monde le sont, la volonté affichée étant de créer une grande Europe socialiste...

On a compris, pensez-vous, Maurice est en train de nous décrire notre France d'aujourd'hui, malheureusement tombée aux mains des socialistes. 
Et bien, pas du tout.

Ce pays socialiste que je vous décris, c'est l'Allemagne des années 30, l'Allemagne hitlérienne.


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Difficile à croire, je le sais, mais c'est la vérité ! S'il existe effectivement des différences, il ne faut jamais oublier qu'elles ont été mises en avant, à l'excès,par la propagande soviétique reprise par tous les partis communistes et socialistes d'Europe après 1945 qui devaient faire oublier leur étroite collaboration avec les nazis de 1930 à juin 1941.

La principale de ces différences croyez-vous, c'est le racisme et l'antisémitisme. C'est vrai. Celui-ci a été poussé à un point extrême par les nationaux-socialistes, que Goebbels appelait plus justement "socialistes-nationalistes", avec la Shoah et la volonté d'exterminer les Juifs et diverses autres ethnies comme les Roms. 

Et pourtant, ce racisme, on le trouve chez tous les pères fondateurs du socialisme, Marx le premier, qui, dans "La question juive" (1843) décrit une race prédatrice et inférieure, "un des ouvrages les plus antisémites du XIXème siècle" pour l'historien Robert Misrahi. Marx parlait d'exterminer les Bretons, les Basques, les Juifs et les Serbes, des races "inaptes au socialisme". Mais il y a aussi les écrits de Proudhon, le modèle de Mélenchon, de Fourrier, de Leroux et même ceux de l'idole Jean Jaurès qui cependant ne parle pas d'exterminer les peuples colonisés, mais de "civiliser ces pauvres sauvages", une expression très réductrice que l'on a pu entendre dans la bouche de Jean-Marie Colombani quand il reprochait aux Caldoches d'avoir "refusé de civiliser ces pauvres sauvages" (les Canaques). Reproche repris aussi par l'animateur de "Droit de réponse" Michel Polac, ce qui n'est pas à proprement parler "antisémite" mais tout de même furieusement raciste.

Cela dit, tous les socialistes de l'époque n'étaient pas antisémites. Le grand leader les socialistes allemands, August Bebel, disait que l'antisémitisme du parti était "le socialisme des imbéciles" et des gens comme Göring, von Papen, Ribbentrop et bien d'autres affirmaient qu'ils n'étaient pas antisémites et des membres du parti nazi, (Schindler étant le plus connu), aidèrent autant qu'ils le purent des Juifs à échapper aux camps d'extermination.

Mais tous se disaient avant tout "socialistes" et Staline tout autant que Blum ne leur déniaient pas cette appellation. Certains allaient même jusqu'à se féliciter du combat que les nazis menaient contre les communistes, que ce soit Blum ou Rosa Luxembourg, car les rivalités entre les branches du socialisme, la communiste, la nationaliste, la trotskiste et la social-démocrate, étaient encore plus vives qu'aujourd'hui. S'ils se battaient ce n'était pas en termes idéologiques, mais en termes de concurrence électorale et économique, les socialistes reprochant au communisme et au trotskisme de mener à la misère des peuples, sans se rendre compte que leur propre politique aboutissait, mais plus lentement, au même résultat.

C'est d'ailleurs la raison "socialiste" qui mena l'Europe à la guerre.

On oublie, parce que des historiens négationnistes tentent de le faire oublier, que Hitler a milité avant la guerre de 14-18 dans un parti du type Front de gauche, le Parti Ouvrier Allemand très proche des communistes. Le sachant, et comme ils n'ignorait rien de ses piètres qualités militaires, le service de renseignement de l'Armée allemande utilisa Hitler pour infiltrer ce parti. Ce qui n'était pas prévu, c'est que Hitler en prit la tête et le transforma en Parti National Socialiste Ouvrier Allemand (NSDAP) tout en gardant son idéologie socialiste révolutionnaire.

De même qu'il avait puisé dans les thèses de John Maynard Keynes pour justifier l'interventionnisme massif de l'Etat dans l'économie, la "Zwangswirtschaft" (économie dirigée), il y trouva aussi la justification de l'expansionnisme allemand, Keynes affirmant (théorie de "l'autosuffisance nationale") que pour devenir économiquement autonome, l'Etat doit disposer de l'espace vital (Lebensraum) nécessaire, d'où la nécessité pour le construire d'avoir une armée forte. Son modèle était le communiste Staline, lui aussi convaincu de construire "le socialisme dans un seul pays" avant de l'internationaliser. C'est là l'une des rares différences notoires avec la politique de notre PS national, quoique Valls et Montebourg… 

Dans les années 20 les électeurs allemands votaient indifféremment pour les communistes ou le parti nazi, comme aujourd'hui bien des électeurs communistes, Front de gauche et socialistes votent FN et réciproquement, un parallèle qui affole Bruno Leroux dès qu'un journaliste constate cette ambigüité, comme lors de l'élection partielle de Villeneuve-sur-Lot.

C'est la STASI d'Allemagne de l'Est qui a créé le mythe des capitalistes allemands collaborant avec le nazisme. Il y eut quelques cas bien sûr, comme Fritz Thyssen, mais dans leur grande majorité, les banquiers et industriels appelèrent à barrer la route aux nazis, finançant en sous main les partis de droite. Fritz Thyssen lui-même finançait le parti nazi parce qu'il était favorable à la lutte anti-communiste des socialistes, mais était opposé à l'antisémitisme et s'enfuit en Suisse après la "nuit de Cristal" (9 novembre 1938), puis en France, à Nice, en juin 1940, où le gouvernement de Vichy, dont faisait partie François Mitterrand, le livra aux nazis. Il fut interné au camp de concentration de Sachsenhausen.

Parenthèse historique pour vous montrer combien la connaissance de l'histoire est utile :

Thyssen était propriétaire de la banque Bank voor Handel de Rotterdam, ce qui permit de financer les nazis à l'insu du gouvernement allemand dès 1923. L'avocat de cette banque était Allen Dulles, un américain qui devint plus tard directeur de la CIA et, à l'époque, représentait aussi les intérêts de plusieurs dirigeants nazis et de divers membres du parti démocrate américain (socialiste), dont W. Prescott Bush, grand-père de George W. Bush ! Il est dommage qu'aucun historien français –à ma connaissance- ne se soit penché sérieusement sur les imbrications financières des années 30 entre sociaux–nationalistes allemands, démocrates américains et socialistes français...

En effet, la Bank voor Handel recevait du parti démocrate américain des millions de dollars qui transitaient par la Bush-Harriman Union Banking Corporation et servaient notamment au financement des premières "Sections d'Assaut" nazies ainsi qu'à la propagande de Hitler. Mais une partie de cet argent aurait aussi financé les socialistes français (Henry Ashby Turner, Jr., "Big Business and the Rise of Hitler", American Historical Review, vol.75), ce qui, on le comprend, est maintenant nié du côté français.

 

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Dans le climat du politiquement correct oppressif actuel, quel chercheur en histoire osera entreprendre de telles recherches ?

Dans la France d'aujourd'hui aussi nous avons des milliardaires et des banquiers qui financent les socialistes et collaborent avec eux : Pierre Bergé, Banque Lazard, etc, mais le Medef reste globalement à droite.

"La politique économique d’Hitler fut d’abord une réponse à la crise des années 1930. Le régime national-socialiste mit en place plusieurs plans de relance massifs" (Benoit Malbranque,Le socialisme en chemise brune). Mais à partir de 1938, l'échec de cette politique économique socialiste est patent, les finances de l'Allemagne sont dans une situation catastrophique, Hitler annonce que la guerre est inévitable pour concentrer l'attention populaire sur autre chose que la misère national-socialiste qui s'annonce. Il commence par des petites opérations destinées tout autant à élargir l'espace vital, Autriche, Pologne en collaboration avec les communistes russes, qu'à occuper l'esprit des Allemands pour détourner leur attention de cet échec économique.

L'opération Mali s'inscrit sur bien des points dans ce même type de raisonnement, de même que l'interventionnisme en Egypte ("relâchez les prisonniers politiques et Morsi") et en Syrie ("Assad doit partir"). Cela occupe les médias et le peuple qui, sciemment mal informé, approuve ce "je-m'en-vas-t'en-guerre contre les méchants" sans comprendre qu'il se fait berner.

Maurice D.

 

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Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Point de vue

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R
<br /> Merci Gérard d'avoir diffusé cet article que je n'avais pas pu lire sur Minurne.<br />
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