Geert Wilders, le procès de la honte en Hollande
Publié le 6 Octobre 2010
C'est un procès pour délit d'opinion non politiquement correcte. Le jugement doit être rendu le 4 novembre.
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Le député d'extrême droite Geert Wilders a affirmé lundi que "la liberté d'expression de beaucoup de Néerlandais est poursuivie en justice", à l'ouverture à Amsterdam de son procès pour incitation à la haine raciale envers les musulmans.
"Je suis poursuivi en justice, mais avec moi, c'est la liberté d'expression de beaucoup de Néerlandais qui est poursuivie en justice", a déclaré le député, chef de file du Parti pour la liberté, arrivé troisième aux élections législatives du 9 juin. "J'ai donné mon opinion dans le cadre du débat public et je peux vous assurer que je continuerai à le faire", a dit M. Wilders : "la démocratie a besoin d'un débat ouvert et libre, surtout sur des sujets sensibles".
M. Wilders, 47 ans, a été autorisé par les juges à s'exprimer pendant deux minutes, comme l'avait demandé son avocat qui avait annoncé qu'ensuite son client ne prendrait plus la parole durant le procès, prévu sur sept journées d'audience. "J'ai dit tout ce que je voulais dire et n'en retirerai aucun mot", a annoncé M. Wilders en achevant sa déclaration : "sur conseil de mon avocat, je fais appel à mon droit au silence".
M. Wilders, dont le Parti pour la liberté (PVV) a apporté son soutien à un futur gouvernement libéral-chrétien-démocrate, encourt un an de prison ou 7.600 euros d'amende. (belga)
Personne ne se gêne pour critiquer la religion chrétienne. Faudrait-il plus d'égards pour l'Islam? C'est bien le respect de la liberté d'expression qui est posé, à l'occasion du procès du député néerlandais Geert Wilders, chef de file du Parti pour la Liberté, qui s'est ouvert ce lundi à Amsterdam. Wilders est accusé d'incitation à la haine raciale et à la discrimination envers les musulmans, pour avoir notamment qualifié l'Islam de "fasciste" et comparé le Coran à "Mein Kampf". "J'ai donné mon opinion dans le cadre du débat public et je peux vous assurer que je continuerai à le faire", a déclaré celui qui est arrivé troisième aux législatives du 9 juin. "La démocratie a besoin d'un débat ouvert et libre, surtout sur des sujets sensibles". Il a évidemment raison: ni une religion ni une idéologie ne peuvent être assimilées à une race. En interdire la critique, qui réintroduirait la notion de blasphème, serait une régression. Le silence des démocrates et des laïcs n'en est que plus inquiétant.
En France, ni l'UMP ni le président de l'Assemblée nationale ne se sont d'ailleurs grandis en interdisant, la semaine dernière, la tenue d'un colloque organisé par La Droite Libre, proche de la majorité, sur le thème incorrect, qualifié de "sulfureux" par Le Monde :"Immigration, islamisme: la France menacée ?". Auparavant, le Conseil français du culte musulman avait protesté contre ce débat, auquel devait participer le courageux imam Hassen Chalghoumi qui dénonce le noyautage, par les Frères musulmans, de l'Union des organisations islamiques en France (UOIF). Le CFCM avait dénoncé "des personnalités connues pour leurs prises de position outrancières et caricaturales à l'égard de l'Islam et des musulmans". Mais ne sont-ce pas les musulmans modérés eux-mêmes, tels l'imam Chalghoumi et bien d'autres encore, nombreux chez les Kabyles de France, qu'il faudrait écouter, quand ils mettent en garde contre l'obscurantisme qui se pose en victime?
L'idéologie islamiste, d'essence totalitaire et discriminante, veut faire taire les critiques la concernant, au nom d'un antiracisme qu'elle instrumentalise. Ce devrait donc être l'honneur de tout défenseur du monde libre que de s'opposer à sa volonté de limiter la sacro-sainte liberté d'expression, un des socles des démocraties occidentales. Or le paradoxe est de constater que ceux qui mettent en garde contre ce danger sont assimilés, par la pensée paresseuse, à l'extrême droite et à la xénophobie! Le redire ici: les nombreux musulmans républicains, qui savent combien la charia (loi islamique) est en contradiction totale avec la vie en Europe, peuvent être les meilleurs témoins d'une compatibilité entre l'Occident et leur pratique religieuse, pourvu que celle-ci se dégage des multiples pesanteurs qui figent le monde islamique. Encore faut-il, pour cela, permettre de dire librement ce qui ne va pas dans l'Islam.