Europe Liberticide: La "volonté d'autonomie" des Etats de la zone euro "doit s'effacer"

Publié le 28 Juin 2012

Le Crépuscule des Nations souveraines ou l'agonie d'un Monde? les deux et cela se passe aujourd'hui en europe. 

Plus d'Europe, moins de souveraineté nationale : tel est l'appel lancé par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, avant le conseil européen de jeudi 28 et vendredi 29 juin. Pour ce membre-clé du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), il est temps d'avancer vers davantage de fédéralisme. Ces propos ne préjugent pas des discussions qui auront lieu lors du conseil des gouverneurs de la BCE du 5 juillet.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens se réunissent de nouveau jeudi et vendredi. Ce sommet peut-il – enfin – remettre la zone euro en ordre de marche ?

Nous sommes arrivés à un moment crucial. L'union monétaire ne suffit pas, nous avons besoin d'avancer vers davantage de fédéralisme. Ce sujet sera au centre des débats et j'espère au centre des décisions. Concrètement, cela veut dire une union budgétaire accrue, avec une bonne gestion des finances publiques partout et des mécanismes permettant de l'assurer. Cela passe aussi par la mise en place d'un cadre commun pour le système bancaire, pour déconnecter le lien entre les banques et les Etats où elles sont installées. Cela signifie enfin des politiques procroissance plus harmonieuses, notamment en réduisant les écarts de compétitivité.

Pourquoi la création d'une union bancaire est-elle devenue aussi urgente ?

Sur les marchés, il y a traditionnellement une grande connexion entre la perception du risque souverain et la perception du risque bancaire. Tout simplement parce que les Etats apparaissent comme les derniers remparts de leurs banques nationales.

L'union bancaire permettra de casser ce lien : elle reposerait sur trois volets: un système de supervision européen ; une garantie des dépôts commune ; et un système de restructuration et de recapitalisation des banques intégrés. Ce serait une décision forte, un transfert de souveraineté analogue à celui réalisé en matière monétaire.

Dans cette union bancaire, vous souhaitez voir confier la supervision à la BCE plutôt qu'à l'Autorité bancaire européenne (EBA)...

L'EBA est une agence couvrant les vingt-sept pays de l'Union européenne. Elle a toute sa place pour s'assurer de la mise en œuvre de la réglementation bancaire dans le marché unique.

Mais l'union bancaire, c'est autre chose: il s'agit de créer une organisation fédérale, avec un centre puissant s'appuyant sur des entités nationales proches du terrain, à l'image de l'eurosystème pour la politique monétaire...

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans Le Monde daté vendredi 29 juin et sur Le Monde.fr en zone Abonnés. 

Propos recueillis par Clément Lacombe, Philippe Le Cœur et Anne Michel

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Europe liberticide

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