Entretien de Nancy Verdier avec Ariane Doyen amie et collègue d'Oskar Freysinger.
Publié le 10 Juin 2011
Avec Nancy Verdier ENTRETIEN avec Ariane DOYEN
7 Juin 2011
Nous sommes en Valais suisse. Ariane Doyen m’attend dans un salon de thé de Crans-sur -Sierre, station de ski célèbre depuis plus d’un siècle par son golf surplombant la vallée du Rhône, dans le décor grandiose de la chaîne des Alpes. Elle enseigne dans un collège du Plateau valaisan et travaille avec Oskar Freysinger au sein de l’UDC sur les questions sociales et scolaires de la région.
1 - L’UDC précise-t-elle n’est pas un parti de droite
C’est un parti à l’écoute de la population (ce que certains qualifient à tort de populisme).
L ’UDC (Union Démocratique du Centre), parti conservateur, nationaliste et libéral suisse, avait ces dernières années, créé l’évènement avec deux initiatives de référendum sur l’expulsion des immigrés criminels et sur l’interdiction des minarets (ce dernier référendum adopté à une large majorité fin 2009).
L’UDC se caractérise par son esprit de vigilance, de décision, un discours simple, l’usage de formules frappantes et d’affiches de campagne éloquentes. Pas de détour dans le langage de l’UDC, et pour nous Français c’est déjà un sujet d’étonnement. Nous qui sommes habitués à la langue de bois, aux discours soporifiques et hypnotiques distillés à longueur d’année par nos médias et politiciens, nous qui voyons notre France en déliquescence, nous voilà ébahis et admiratifs devant la volonté, le sens du devoir et l’esprit pragmatique des membres de ce parti qui défendent bec et ongles l’authenticité, les valeurs et le patrimoine helvète.
Le premier constat d’Ariane Doyen est que les élus politiques suisses, dans leur majorité, ne sont pas en contact avec la population, n’ont pas la perception de ce qu’elle ressent, endure ou craint autour des changements de la vie quotidienne. Oskar Freysinger a justement cette faculté d’entrer aisément en relation avec les montagnards du Valais, les « indigènes, les autochtones » comme on les appelait jadis, de prendre un verre avec eux au bistrot du village, et même de les inviter en toute simplicité à venir déguster chez lui une bonne raclette.
Le deuxième constat est que malgré une apparence de calme et de sérénité, sur le Haut-Plateau, les choses ont bien changé depuis quelques années. Les questions sécuritaires sont passées à l’ordre du jour, suite à divers cambriolages de boutiques, matraquages de vitrines, attaques de personnes en soirée ou en pleine nuit. La station n’est pas encore truffée de caméras, mais tout de même, une vingtaine de ces auxiliaires sécuritaires ont été placés à des endroits stratégiques et la police effectue des patrouilles de jour comme de nuit. C’est toutefois pour nous, parisiens, le calme plat et tant de précautions, de sollicitude et de systèmes de protection pour rassurer les riverains ont de quoi nous surprendre si on songe qu’en France dans diverses régions et quotidiennement, des fusillades éclatent en plein jour et en centre ville, des dizaines de voitures sont brûlées, des citoyens sauvagement agressés, des maisons cambriolées, ….et que la police ne peut prêter main forte dans certaines zones urbaines, sous peine de se faire attaquer.
Mais que fait votre gouvernement me demande Ariane ? Embarras de ma part. Comment lui expliquer qu’en France, nos soucis, ne sont pas les soucis de notre gouvernement, qu’il y a un fossé grandissant entre les élus et la population, que nous subissons une immigration galopante et… l’islamisation de notre vie quotidienne par des restrictions de nos droits et coutumes... mais que nous ne sommes ni écoutés, ni entendus. Et de conclure ensemble : c’est sans doute cela la mondialisation. Ne plus exister pour son gouvernement.
Je ne lui pose pas la question de la Burqa, car des Burqas il y en a depuis longtemps sur le Plateau, mais elles sont rares et apparaissent sporadiquement en périodes de vacances. Ce sont quelques saoudiennes aisées, propriétaires d’appartements ou de chalets de luxe dans la station. Deux ou trois silhouettes furtives. On ne voit pas leur visage, juste le regard derrière une fente, des gants noirs tenant un sac à main de prix, Louis Vuitton ou Channel. Il y a parfois un mari qui marche trois mètres devant. On bougonne à voix basse en les croisant. C’est tout. Ici, ce n’est pas Genève, devenue l’un des lieux privilégiés des Emirs et autres Princes du désert.
Je lui parle du Halal.Manifestement, c’est une denrée rare sur le Plateau et Ariane Doyen n’en a encore jamais vu. Tant mieux lui dis-je et de lui expliquer ce qu’est l’abattage rituel, qui impose que la bête soit saignée sans être étourdie, que c’est une mort cruelle et lente où l’animal souffre de façon atroce et inutile ; que la majorité des abattoirs en France sont contrôlés par des Imams et que de ce fait nous, les non-musulmans, consommons de la viande Halal et finançons l’Islam à notre insu. Le tout avec la bénédiction de notre gouvernement de dhimmis patentés.
Ariane n’a jamais vu de restaurant Halal en Valais, la viande de porc est servie dans les cantines scolaires comme d’habitude et à sa connaissance, il n’y a jamais eu de récriminations. Il n’y a pas non plus de salles de prières musulmanes dans les grandes entreprises du Valais comme c’est le cas en France, mais il y en a peut-être du côté de Genève.
Je lui explique brièvement que notre situation en France est beaucoup plus grave, que le Nord de la France avec des villes comme Lille, Roubaix et Tourcoing, est entièrement aux mains des musulmans et que la Belgique voisine avec Bruxelles est en passe de le devenir. Qu’en France, les Musulmans ont chaque année un gigantesque rassemblement de près de 150 000 personnes au Bourget, orchestré par Tarik Ramadan qui pousse les Musulmans à s’organiser en Oumma (Communauté de musulmans solidaires entre eux au-delà de leur nationalité et au-delà des pouvoirs politiques qui les gouvernent)……
Dans son collège de Crans, il y a environ 300 élèves et dans sa classe de « niveau moyen » il y a 22 élèves, dont 2 Suisses, le reste étant constitué de Kosovars, Albanais, Portugais, Serbes, Belges, 2 Français des banlieues et des Italiens. Le fait qu’il n’y ait que 2 Suisses dans sa classe, vient de ce que les jeunes villageois fréquentent des classes de « niveau supérieur ». Ce qui est plutôt bon signe. Ceci dit, dans sa classe, Ariane note une différence de comportement parmi les jeunes de l’ex-Yougoslavie. Les jeunes filles sont assidues, stylées et ont une volonté affirmée de réussir. Les garçons sont beaucoup plus problématiques, certains portés vers la drogue et manifestement, la différence d’éducation entre les deux sexes conduit à des différences d’intégration.
Dans les prisons, qu’elle connaît bien également pour avoir participé à des enquêtes et des cercles de réflexion, il y a une majorité d’immigrés. Les prisons valaisanes sont devenues des hôtels 3 étoiles avec télévision, internet et le confort nécessaire, si bien que les tâches qui sont proposées aux prisonniers ne sont acceptées et suivies que par les Suisses. Les internés d’origine étrangère, refusent de participer à ces travaux, préférant le plus souvent rester oisifs ou dans leur chambre devant la télévision.
2 - On en vient à la question de l’immigration
C’est une question sensible. Une Assemblée Générale des délégués de l’UDC a eu lieu la semaine dernière à Einsiedeln en Suisse alémanique.
L’ UDC - estimant que l’immigration est devenue illimitée et incontrôlable -, compte lancer une nouvelle initiative de référendum sur l’immigration et la libre circulation des personnes. Le projet - qui vise à réintroduire des contingents et à renégocier les accords de Shengen et de Dublin - a été adopté à l’unanimité.
Les membres de l’UDC ont mis l’accent sur la priorité à l’embauche des citoyens de nationalité suisse, et sur la qualité et la sécurité des transports en commun, d’autant que la hausse des populations migratoires fait aussi peser des risques sur l’environnement et la qualité du logement.
Les délégués de l’UDC ont également mis l’accent sur la nécessité de ne plus octroyer systématiquement des permis de séjour de longue durée, de réduire le nombre d’étrangers bénéficiaires de prestations sociales, et de refuser la loi sur le regroupement familial.
Tous les traités européens en contradiction avec les exigences de l’initiative seraient résiliés. L’accord avec l’Union Européenne sur la libre circulation des personnes est ainsi visé.
Ariane me confirme que dans les trains suisses, les questions de sécurité commencent à se poser, au point que les contrôleurs sont désormais accompagnés d’agents de sécurité. La saleté et les tags sur les sièges et les parois des wagons viennent entacher l’image de propreté parfaite si chère aux habitants des cantons helvètes.
La Suisse évolue petit à petit et pas forcément dans le bon sens.
La Justice est de plus en plus lente, le code pénal multiplie les procédures, les rend intolérablement longues, l’administration devient laxiste décourageant ainsi le plaignant. Quand un automobiliste est agressé verbalement par un automobiliste d’origine marocaine, ou africaine, même si l’agresseur a proféré des menaces de mort, la police ou l’avocat déconseille de porter plainte de crainte d’entrer dans des considérations raciales….
Dans les hôpitaux, les infirmiers sont recrutés à l’étranger, et bien souvent c’est le cas pour les médecins. Les patientes d’origine étrangère sont exigeantes et maltraitent le personnel. Le Valais ce n’est pas Genève et de tels comportements, pour ne pas être fréquents, n’en sont pas moins choquants.
Il y a peu de musulmans dans la Fonction Publique suisse, caractérisée par sa rigueur, sa fiabilité et sa compétence. Pour travailler dans la Fonction Publique, il faut être suisse.
La naturalisation, même pour un demandeur d’origine européenne jusqu’à une date récente, a été un véritable parcours du combattant avec l’octroi successif de permis A,B,C et un coût d’environ 8000 Euros. Le processus est toujours très long, mais les règles d’entrée sont moins rigides qu’avant et le demandeur est autorisé à étaler sur plusieurs années, le versement correspondant à l’achat de sa naturalisation - dont le coût vient d’ailleurs d’être réduit.
Actuellement le Valais naturalise 800 personnes par an.
Comme il y a 26 cantons, cela fait une moyenne de 20 800 naturalisations par an. Au regard des 7 millions de Suisses, cette proportion est déjà élevée, et se rapproche des chiffres de la France qui avec une population de 63 millions d’habitants, naturalise chaque année 200 000 personnes et accueille sur son territoire les flux de « sans papiers » qui remontent depuis Lampedusa ou d’Espagne en quête d’asile et de prestations sociales à la française. Et d’expliquer à Ariane, que non seulement la France, pratique le regroupement familial, mais accorde de surcroît une retraite de 750 Euros à tout individu de 60 ans, se présentant à ses frontières et n’ayant jamais souscrit à une caisse de retraite en Métropole. Alors que nos agriculteurs retraités peinent avec 450 Euros mensuels. Mais c’est cela la justice sociale en France, à moins que ce ne soit l’éternelle culpabilisation de l’ancien empire colonial, l’éternelle faute qu’il faudra payer jusqu’à la lie……et la curée.
Je ne pouvais donc que la féliciter et l’envier de vivre dans un pays aussi protecteur de ses citoyens.
Malgré tout, Ariane, a comme un pressentiment de lendemains moins enchanteurs pour ses enfants et s’inquiète…….Et de conclure, elle et moi, que dans le fonds, jusqu’à présent, nous avons peut-être été trop gâtées…..
3 - Enseignement et programmes scolaires
Et c’est là que le bât blesse
Programmes et méthodes
S’il existe bien un « Plan Romand d’études », ses objectifs sont calqués sur ceux de l’ensemble des pays de la Communauté Européenne. En tant que région francophone, le Valais souscrit pour ses établissements à un cycle d’orientation du collège et aux méthodes préconisées par les ouvrages d’éditeurs comme Bordas et Nathan.
« Ces méthodes sont catastrophiques » me confie Ariane Doyen.
« Par exemple dans l’enseignement du Français, l’analyse logique de la phrase, qui est pourtant l’essence même de la langue, et qui permet de hiérarchiser les éléments pour en venir au sens et à l’organisation des idées, disparaît complètement. C’est une manière de tuer la langue, de tuer la pensée. On veut former des gens qui ne soient plus capables de comprendre. Ce sont les exigences de Bruxelles ».
« Dans le même temps, on demande à l’enseignant d’ignorer l’échec, pour ne pas traumatiser l’écolier. Progressivement, l’enfant perd la notion d’effort et de confiance en lui-même »
« Mais il y a plus : les textes ne sont plus choisis avec le souci de donner à l’élève une vision d’ensemble de la littérature et de son évolution. Ils sont jetés comme cela, sans chronologie, l’élève doit découvrir le texte, dire ce qu’il en pense, sans connaître le contexte dans lequel il a été produit, ni même approfondir ses connaissances sur l’auteur. L’enseignant devient un animateur devant l’enfant qui part à la découverte. La relation entre le maître et l’élève n’est plus la même. Il n’y a plus cette relation de personne-ressource qui peut aider l’élève. Il y a comme un nivellement de la relation. »
Et Ariane de conclure : « C’est une véritable déconstruction de l’esprit, une véritable déconstruction de la relation maître-élève. »
Formation des enseignants
Et Ariane de poursuivre : « Même en Suisse les professeurs sont mal formés. On privilégie la pédagogie et la psychologie à la solidité des contenus détenus puis transmis par l’enseignant. Les savoirs de l’élève n’ont plus d’importance, ce qui compte c’est son « épanouissement » au détriment de l’acquisition de bases solides.».
« Depuis une douzaine d’années environ, la Suisse doit suivre les modalités de formation et de recrutement des maîtres et professionnels dictées par le Traité de Bologne et la Convention avec les pays européens. Autrefois on contrôlait les savoirs des enseignants qui venaient de l’étranger, leur demandant de compléter le cas échéant leur formation ou de passer des examens d’équivalence.
De même pour les professions médicales et de soins infirmiers qui viennent trouver des emplois chez nous. Jadis, on leur faisait passer des examens d’équivalence. Plus rien de tout cela aujourd’hui. »
Le problème de la religion et de la laïcité
La Suisse est un pays chrétien et le Valais est majoritairement catholique.Récemment, il y a eu une polémique à propos de crucifix dans les salles de classe. Elle n’est pas venue d’un étranger ni d’un musulman, mais d’un enseignant laïque suisse qui a estimé qu’il ne fallait choquer personne et en conséquences qu’il valait mieux les retirer. Encore un dhimmi.
En blaguant je dis à Ariane, qu’il va aussi falloir retirer la Croix suisse sur les drapeaux helvètes…. !!! C’est bien là le ridicule de ces situations que nous connaissons bien en France, puisque les soldats de l’armée française doivent retirer les croix et médailles religieuses qu’ils portent autour du cou à leur arrivée en Afghanistan.
Dans le même ordre d’esprit, les cours de Catéchisme sont en pleine évolution en Suisse. On va parler de Sciences des Religions et non plus de Cathéchisme, afin d’englober l’Islam et ne choquer personne. « Les cours viennent de commencer » relate Ariane, « Au premier cours, une femme a demandé à voir un Coran, à le manipuler, à voir comment c’était fait ». « Mais comment », lui fut-il répondit, « C’est impossible, un non-musulman n’a pas le droit de toucher un Coran… »
- Pour conclure
Certes en Suisse, il n’y a pas le feu au lac… !!! Il n’y a pas encore de zones urbaines incontrôlées comme c’est le cas en France. Le Suisse est naturellement vigilant et qui pourrait le lui reprocher ? Mais si sur le Haut-Plateau, la paix règne encore, les agressions se multiplient dans la vallée et la région de Sion.
Et pour ce petit pays de 7 millions d’habitants dont le développement nécessite ponctuellement un apport de main-d’œuvre extérieure, l’immigration est une nécessité, mais doit rester contrôler. D’où la volonté de l’UDC de dénoncer Shengen.
Mais c’est peut-être par le biais des méthodes et programmes d’enseignement imposés par la Communauté Européenne que la Suisse va se fragiliser. Ariane l’a bien relevé, il y a une volonté de déstructurer les connaissances, de ne pas les relier à leurs sources (surtout si elles sont chrétiennes et européennes), une manière de fondre l’individu dans une globalité dont il n’aura plus les clefs. (*)
Ariane qui ne croit pas à la démocratie dans les pays musulmans défend la laïcité dans son pays, mais elle défend aussi ses racines chrétiennes. Elle sait aussi qu’il y a des thèmes qu’on ne peut plus aborder en Suisse, des questions qu’on ne peut plus poser. La bien - pensance, comme en France est en train de se frayer un chemin. Certains comportements de dhimmitude, par craintes de choquer, de provoquer, deviennent une habitude.
C’est pourquoi Oskar Freysinger qui n’a pu accueillir Geert Wilders sur ses terres est allé le rejoindre en Hollande pour une Conférence de Presse qui s’est tenue ce jeudi 9 juin au Parlement de la Haye.
(*) Constats à rapprocher des travaux de BONAPARTINE, Christine TASIN (Présidente de Résistance Républicaine) et Dimitri CASALI pour l’histoire et le français sur le Blog de Gérard Brazon "Puteaux Libre"