Elections invalidées : enquête sur la France qui meurt…. - Préface Gérard Brazon
Publié le 3 Novembre 2014
La chasse aux élus du FN a toujours été libre. Le gibier était rare autrefois et ma foi, c'était la seule raison qui expliquait la faiblesse du tableau de chasse.
Il se trouve que ces derniers temps, le gibier de ces messieurs et dames de la bien pensance s'étoffe et que curieusement, ce gibier se reproduit bien plus vite que prévu. En conséquence, l'élu du Front National devient beaucoup moins rare et de fait, il est plus facile de garnir son panier de découpeur de tête. Qu'importe les moyens... au couteau ou au canon de 75.
Tout est bon dans cette chasse à l'élu y compris celui d'utiliser un élu du Front National pour demander de nouvelles élections municipales comme cela se fait à Puteaux.
Qu'importe les électeurs, pourvu que l'on ait la peau du Maire sortant se disent-ils. Ce Maire est une héritière et prépare son fils à sa succession. Son père a été évincé en douce en 2005 du pouvoir et depuis, il voue une haine féroce à sa fille. Une haine démonstrative au début et surtout médiatique, et judiciaire aujourd'hui. Cela fait les délices de la presse parisienne.
Par sa vieillesse avancée, c'est à la nièce que le vieillard a confié la poursuite de cette bataille (vengeance?) familiale. Celle-ci a donc repris le flambeau de la haine recuite du tonton. Comme quoi, la jeunesse n'a aucune excuse surtout quand la raison en est absente.
N'ayant pu participer aux élections du fait d'un manque de colistiers, elle se rattrape aux branches et dénonce le Front National qui lui, avait assez de colistiers pour répondre présent. Un jeu de billard à trois bandes.
Déboutée une première fois, elle repasse le plat avarié en y ajoutant un tour de magie que d'aucuns appellent un coup de Jarnac à moins que ce ne soit d'arnaque: un colistier affirme qu'il n'a jamais été signataire pour être sur les listes du FN. En somme, un colistier contre son gré. Comme si cela pouvait se faire face à la publicité préfectorale et à la présentation des listes au peuple. Mais le tour est joué.
Tous pensent que justice est rendue ? Bien sûr que non ! Quelles sont donc les véritables raisons ? Toujours les mêmes depuis la chute du vieux. Régler ses comptes avec sa fille qui lui a joué un vilain tour en se faisant élire Maire à sa place. Celle-ci peu après lui a retiré ses délégations qui lui permettait de continuer à régner sans partage. L'élève avait dépassé le maître. Les rues de Puteaux retentissent encore des hurlements du roi déchu !
L'élu du FN se ramasse en réalisant qu'en politique politicienne, surtout à la sauce Corse, pimentée par un ancien SFIO, reconverti au RPR, puis à l'UMP, la vérité et l'honneur ne sont pas des buts en soi. Place à la vendetta. Mort à la fille traîtresse.
Le Tribunal Administratif accroche la tête de l'élu du FN à son tableau et ne cherche pas plus loin. Il paraît que ce n'est pas son rôle. Ainsi va la justice.
Le Conseil d'état décidera en dernière instance. Quant au colistier indélicat, a-t-il seulement conscience du mal qu'il fait ? A-t-il même une conscience patriote ?
La question est simple: pourquoi s'est-il parjuré ? La réponse viendra... à la suite d'une plainte pour dénonciation calomnieuse.
Gérard Brazon
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Par Francis Gruzelle Pour Riposte-Laïque
Les centaines d’élections municipales invalidées par les juges ces dernières semaines témoignent de la France qui meurt. Toussaint oblige, notre enquête plonge dans ces communes où les électeurs ne croient plus en la démocratie et ne vont plus voter, par dégoût, où certains élus « bourrent » les urnes pour assurer leur réélection, sans oublier les communes où les élections municipales sont annulées pour absence de candidat.
Pour le seul département de la Moselle, les juges viennent d’annuler les élections dans 50 communes. Etrangement, les médias nationaux n’ont évoqué, pour ce département, que le cas de demande d’annulation affectant une ville désormais tenue par le Front National. Bel exemple de désinformation.
Dans les autres régions de France, les jugements prononçant l’annulation des élections municipales sont légion, à l’image de la Haute Savoie où le maire socialo-communiste pro-mosquée Dupessey devra repasser devant les électeur à Annemasse, ou encore dans la Somme où l’élection du maire PS d’Abbeville Nicolas Dumont et de sa liste a été annulée par le tribunal administratif d’Amiens à la suite de deux recours de l’UMP et du FN. Selon le tribunal. «L’élection municipale d’Abbeville est totalement annulée au titre des deux recours, qui ont été joints, ayant fait l’objet d’une instruction commune», indique l’AFP. En effet, le tribunal administratif avait examiné le 30 septembre les deux recours en annulation de l’élection de la liste conduite par Nicolas Dumont, le maire sortant, réélu avec 51,53 % des suffrages au premier tour, face aux listes UMP de Stéphane Decayeux (27,62%) et Rassemblement Bleu Marine de Patricia Chagnon (20,85%).
Ariège : des élections annulées faute de candidat
Après Châtelus dans la Loire, gérée par délégation spéciale durant plusieurs mois, le coeur de l’Ariège est lui aussi confronté au « cimetière démocratique ». Avec des électeurs et des candidats dégoûtés, les élections municipales qui se déroulaient dimanche à Sorgeat ont été annulées faute de candidat. La commune continue d’être administrée par une délégation spéciale en attendant peut-être une fusion avec un bourg voisin. C’est du moins ce que révèle le quotidien la Dépêche, qui explique :
« Le deuxième tour des élections municipales de Sorgeat qui devait avoir lieu dimanche a été annulé par la préfecture. Comme la semaine dernière, aucune candidature n’a été déposée en préfecture. Il n’y aura donc pas de scrutin et Sorgeat se trouve toujours privé de conseil municipal suite à la démission de l’assemblée élue lors du scrutin de mars 2014 en solidarité avec l’ancien maire condamné. C’est la délégation spéciale nommée par le préfet de l’Ariège qui va continuer d’administrer. »
En 1995, le compte de campagne du PS Robert Borrel (Annemasse) déjà rejeté puis invalidé
En Rhône-Alpes, où des dizaines d’élections sont annulées, les médias nationaux et régionaux se focalisent sur Vénissieux et Annemasse, en imputant la responsabilité de ces annulations aux listes conduites par le Front National, alors que les recours dans ces villes ont été initiées par les seuls candidats UMP, qui ont été « éplucher » le statut de tous les candidats non élus des listes patriotiques, pour tenter d’obtenir l’invalidation des seuls élus FN ou RBM. Ce qui aurait permis de les écarter des débats et des dossiers municipaux. Là aussi, les juges n’ont pas été dupes, et ils renvoient tout le monde devant les électeurs.
Depuis plusieurs mois, les tribunaux administratifs Français sont surchargés, car ils doivent, après les élections municipales de mars 2014, se prononcer sur des soupçons d’infractions et de violations des règles de financement des campagnes électorales. Les juges s’appuient notamment sur les avis émis par la commission nationale des comptes de campagne et du financement des partis (CNCCFP).
Le cas 2014 d’Annemasse est particulièrement flagrant. Tous nos confrères journalistes semblent avoir oublié les antécédents de fraude de l’équipe municipale Annemassienne socialo-communiste, actuellement aux manettes de la ville, sans interruption, depuis 1977 ! En effet, à l’occasion des élections municipales de 1995, sur 4 110 comptes examinés, la CNCCFP en a rejeté 245, dont celui de la liste conduite à Annemasse, en Haute-Savoie, par le maire socialo-communiste Robert Borrel. Peu de rejets par rapport au grand nombre de communes concernées (36 000) et par rapport au nombre de comptes examinés.
En 2001, la même CNCCFP en a rejeté 140 alors qu’elle en avait examiné 3 963. Pour 2014, la commission n’a pas encore publié ses statistiques. Parmi les multiples raisons qui incitent la CNCCFP à rejeter des comptes de campagne lors des scrutins figurent notamment des paiements directs du candidat hors mandataire financier, des dépenses significatives omises, des dons de personnes physiques supérieurs au montant légalement fixé, des dépassements de plafonds, sans oublier des dissimulations et des fraudes intentionnelles.
Depuis dix jours, dans une France en plein désarroi, où nos paysans se suicident pour échapper aux huissiers, les chiffres des annulations d’élections de 1995 et de 2001 semblent multipliés par dix ou vingt et témoignent de la mort programmée de nos communes et d’une certaine démocratie locale.
Francis GRUZELLE
Carte de Presse 55411