Des drones dans les quartiers difficiles de Marseille…
Publié le 1 Octobre 2013
Par Jean Pierre Fabre-Bernadac
Il y a un mois, Samia Ghali, la sénatrice-maire des XVe et XVIe arrondissement de Marseille, souhaitait que l’armée soit envoyée dans les zones sensibles. Depuis, les « Hollandais » de la Canebière ont pris de la hauteur… Eugène Caselli, candidat à la primaire socialiste et accessoirement président de Marseille Provence Métropole, s’est en effet écrié dernièrement : « Je demande à l’État de faire de Marseille un véritable laboratoire contre le crime, un laboratoire avec de nouveaux moyens technologiques. Maintenant, on a des drones, et on va s’en servir. »
Des drones pour surveiller les quartiers sensibles ! Il fallait y penser… Pour ne pas être en reste, Guérini a cru bon d’améliorer généreusement l’idée en ajoutant : « Le conseil général réfléchit à la mise en place de moyens aériens de surveillance, avions ou drones… Je suis prêt à mettre un million d’euros du conseil général. » Et dire que l’armée française est obligée d’acheter ses drones aux Américains… Grâce au patron du PS local, il suffit maintenant de les jouer à la pétanque ou de les échanger contre l’argent des marchés publics.
Revenons à la réalité : utiliser des drones dans une mégapole comporte des difficultés techniques difficiles à mettre en œuvre. Comment la police municipale, qui n’est pas formée, pourrait-elle gérer ces matériels de haute technologie ? Et c’est sans compter les réactions de la CNIL, qui verra d’un mauvais œil les débordements possibles que de telles images pourraient générer. Enfin, je suis prêt à parier que nos petits gars des « zones à risques » vont très vite s’appliquer à tirer au ball-trap sur ces jouets hors de prix…
Mais surtout, un tel projet revient à reconnaître que l’on ne peut plus pénétrer normalement dans ces quartiers. Car les drones employés en Afghanistan ou au Mali l’étaient exclusivement dans des zones de combats tenues par les islamistes. Ainsi, nos nouveaux thuriféraires de la sécurité sont prêts à admettre une situation similaire à Marseille ?
Laissons le mot de la fin à M. Caselli, qui expliquait dans La Provence :« C’est tout à fait sérieux et, d’ailleurs, ça se fait à Mexico. » Mexico, une des villes les plus criminogènes d’Amérique ! Et après, on ose nous dire que les socialistes n’ont pas le sens des réalités…