Déculpabilisation du djihadisme et construction de son statut. Par Lucien SA Oulahbib
Publié le 21 Janvier 2015
Lorsqu'ici même nous disons que la France a une "élite" quelque peu malade de la repentance, masochiste et contaminée par le relativisme, le 1er sinistre des Français nous en donne une preuve.
Hier, à gauche, nous étions un peuple coupable d'esclavagisme, puis de colonialisme. Nous étions priés de nous repentir, nous excuser et surtout ne pas la ramener en espérant que les millions d'immigrés venus chez nous acceptent finalement de nous pardonner entre deux allocations et aides sociales.
Aujourd'hui, nous sommes un peuple irrécupérable, qui pratique l'apartheid. En clair, nous aurions mis nos immigrés, "nos différents", nos arabes et nos noirs dans des "ghettos" et pratiquons avec eux le développement séparé. Donc, nous lançons sûrement des attaques, sur les "township, et pratiquons la tortures en fonction de la couleur et mettons le feu un peu partout dans les cités. Salauds de blancs. Rien n'ait fait pour eux, aucune école, aucune formation et bien entendu, pas d'aides sociales.
Vous y croyez ? Manuel Valls lui, il le croit... Demain nous deviendrons sûrement des nazis de souche, par définition, tout juste bon à la naissance, de passer par la case Nuremberg.
Gérard Brazon
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Par Lucien SA Oulahbib
En refusant de nommer les choses, en l'occurrence le lien entre islam et islamisme djihadiste, l'on déculpabilise le terroriste qui dans ce cas n'a pas à se poser des questions sur la légitimité de ses actes et donc ne peut que se dédoubler en laissant intact sa foi jugée non responsable d'un côté, et, de l'autre côté, en s'engouffrant cependant dans le statut fabriqué de victime de "l'apartheid social économique ethnique" pour reprendre les derniers termes du Premier ministre français.
Un tel statut a non seulement un bénéfice non nul, mais aussi permet de structurer par exemple en prison un double prestige, une double fourchette, à la fois le fait d'être reconnu et par ses pairs et par les constructeurs de statuts, ce qui permet de projeter toute une "carrière" possible tant la personne concernée devient à la fois objet de curiosité, matière à thèses, romans, films ; sans oublier la possibilité, fort de cette aura ainsi constituée, d'avoir un rôle politique non quelconque dans les réseaux appropriés de communication très dynamiques de la "djihadistosphère", voire plus au sein même du califat nié par les bien pensants, mais pourtant bel et bien réel.
On le voit, loin de permettre la mise en route d'une réelle interrogation au sein même de la conscience du terroriste djihadiste, la négation de ce qui a permis pourtant son acte construit, même en négatif, un statut, celui de l'outsider, bad boy, statut qui en fait devient un aimant, contrairement à l'objectif officiellement visé.
Sur un autre thème: La haine du juif
La haine du "juif" est au coeur de l'alter-national-islamisme(alliance objective entre gauchisme djihadisme et national-étatisme) pour lequel le "juif" ce n'est même pas Israël mais le "Système", celui de "l'Empire" bien sûr, dominé comme le disait déjà A.H (bien avant ses petits imitateurs) par l'hydre "sioniste-libérale".
Soit trois exemples :
le premier donné à Mots croisés lundi 12 janvier par ladite responsable es-djihadisme qui s'est étonné d'avoir vu le 1er Ministre israélien manifester le 11 janvier, ce qui a refroidi nombre de (gentils) musulmans à venir assène-t-elle sans que personne sur le plateau ne dise un mot.
Second exemple : sur France Info la journaliste interviewe un aumônier en chef musulman qui se plaint de ne pas pouvoir former suffisamment ses pairs pour pouvoir contrecarrer le savoir théologique diffusé parmi ses ouailles qui en savent bien plus et qui s'avèrent être plutôt préoccupés parce qui se passe "au Moyen Orient" ; "vous voulez dire le conflit israélo-palestinien ?" demande la journaliste sûre de son fait, " non, non, pas du tout " répond avec beaucoup de franchise ce chef aumônier ; "ils sont plutôt en alerte sur qui se passe en Syrie et en Irak"…
Enfin troisième exemple : sur RTL un "correspondant" aux USA vient se moquer des "mensonges" proférés par "Fox News" sur le fait qu'il y aurait des zones de non droit en France dans lesquelles les Français de souche sont de plus en plus interdits de séjour, ce que nie ce correspondant de RTL qui sans doute n'a plus aucune vision objective sur ce qui se passe en France. Car si le journaliste de Fox a formellement extrapolé sur le fait que présentement les Français ne sont pas juridiquement expulsés, il n'en reste pas moins qu'ils sont de moins en moins supportés, il suffit d'observer les "milliers" d'incidents et non pas "200" relevés par la même radio concernant la minute de silence, sans parler des "il est interdit de parler de Charlie" par exemple à " Vaux-en-Velin" comme le relate International New york times (15 janvier).
Deux leçons à en tirer :
-L'analyse du conflit israélo-palestinien est si biaisée en France que le narratif palestinien a été officialisé partout à gauche comme à droite et dans les profondeurs de la société française.Pas étonnant dans ce cas qu'il devienne un facteur de légitimation de la violence anti-juive.
- L'histoire de l'islam est si biaisée que son aspect conquérant est soit édulcoré au profit d'une vision comparative irénique qui systématiquement minore ou excuse son impérialisme par son parallèle chrétien (en espérant une même velléité dans sa "réforme") soit est rigoureusement nié, transformant l'islam en sagesse non violente, tout en intégrant le narratif musulman à la Ramadan parlant de "progrès" apporté par sa colonisation alors que cet aspect même du progressisme proféré naguère par les idéologues républicains pour justifier le colonialisme au 19ème siècle est aujourd'hui fortement dénigré.
Deux poids deux mesures donc, qui font que toute une génération ne comprend alors pas d'où vient cet islam radical sinon en rendant fautif l'hydre sioniste-libérale ou en accusant le FN (comme Parisot and Cie) : et la boucle est bouclée.
Lucien SA Oulahbib