Dans la rubrique la justice libère: une famille Rom...

Publié le 23 Août 2011

Ainsi va notre justice en France. Boboïsante et lamentable.

Hier matin, au tribunal de Lille, une juge de la liberté et de la détention (JLD) a remis en liberté une famille kosovar alors que les juges administratifs pensaient le contraire.

du journal NordEclair

Une nouvelle fois, c'est une famille de Roms (apparemment de nationalité kosovar ou serbe) venue de Clermont-Ferrand qui est en cause. Ce n'est pas la première fois que des familles roms, arrêtées à Clermont-Ferrand pour être expulsées, arrivent au centre de rétention de Lesquin.
Première explication : le centre de rétention près de Clermont-Ferrand n'est pas équipé, comme celui de Lille-Lesquin, pour recevoir des familles entières. M e Norbert Clément, l'avocat de la famille comparaissant hier, fournit une raison complémentaire: « À Clermont-Ferrand, on cherche toujours à expulser des familles avec enfants, alors que d'autres préfets ont renoncé. » La famille Bejzaku, des Roms venus du Kosovo, sont donc arrivés à Clermont-Ferrand et ont d'abord vécu dans un parc. La presse locale en parle.
Ils bénéficient ensuite d'un hébergement et déposent une demande d'asile en raison de persécutions au Kosovo. L'office français pour les réfugiés et les apatrides (OFPRA) refuse. Un appel est en cours.
Mercredi dernier, à 7 h 15, une camionnette de la gendarmerie est arrivée à Clermont pour embarquer la famille. Les Roms sont conduits à Lesquin afin de les expulser par le premier avion possible. Dix heures de route. Or, la famille compte un père, trois enfants (10, 7 et 4 ans) et une mère enceinte de 4,5 mois.

 

Conditions de transport éprouvantes

Première escarmouche devant les juges administratifs. Me Norbert Clément souligne des incertitudes administratives : faut-il expulser vers Belgrade en Serbie ou vers le Kosovo reconnu par la France depuis février 2008 ? Mais, surtout, Me Clément estime que la famille devrait être simplement assignée à résidence car les conditions du transport par la route et d'hébergement à Lesquin sont très éprouvantes pour une femme enceinte. Objections repoussées par le tribunal administratif.
Cependant, cinq jours plus tard, comme l'avion n'est toujours pas trouvé, la préfecture doit demander la prolongation de la rétention devant le juge des libertés et de la détention (JLD) . Et là, ça coince : hier matin, la présidente Anne Beauvais, siégeant en tant que JLD, a remis en liberté la famille car, estime-t-elle, « plusieurs éléments » laissent penser que le « traitement subi par cette famille est inhumain et dégradant ».
La famille n'a pas été relâchée dans la nature. Les policiers, « qui sont de braves gens » pour reprendre l'expression de Me Clément, ont reconduit la famille en gare de Lille où elle a été prise en charge, pour prendre le train vers Clermont, par l'Ordre de Malte.

Rédigé par Gérard Brazon

Publié dans #Politique Française

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