Canada: êtes-vous un non blanc?
Publié le 30 Mai 2011
Les questions de race n'ont jamais été une préoccupation pour les Québécois. D'ailleurs, Will Kymlicka, expert canadien du multiculturalisme, a noté que «le niveau d’acceptation des mariages interraciaux est considérablement plus élevé au Québec qu’aux États-Unis».
Mais dans un contexte économique difficile, le fait d'être un non-Blanc présente des avantages indéniables puisqu'il vous ouvre les portes de la fonction publique municipale, provinciale et fédérale de préférence aux Blancs. Nos gouvernements nous invitent donc à développer une conscience de race.
De plus, les Québécois se font régulièrement mettre en garde contre leurs tendances impérialistes et génocidaires, même si, historiquement, nous avons plutôt été du côté des perdants de la colonisation, et que nous n'avons jamais construit de camps de concentration et de goulags. Ainsi, dans une lettre publiée dans Le Devoir, des intellectuels s'insurgent contre l'application par le gouvernement du Québec du principe de quotas par bassin géographique pour les fins de l'immigration. Il ne s'agit pas de races : la loi vise à favoriser la diversité culturelle par une distribution équitable des visas en fonction de quatre régions dans le monde. Mais cela n'empêche pas les auteurs de la lettre de s'insurger contre cette pratique qui, selon eux, s'inscrit «dans une idéologie générale de «hiérarchisation des races et des ethnies» contre laquelle les horreurs de la Deuxième Guerre mondiale et le processus de décolonisation n'avaient pas tout à fait immunisé l'Occident». Bref, on serait des nazis en puissance, s'il faut en croire ces vils calomniateurs.
Par contre, pour les fins des programmes de discrimination positive, la loi établit clairement une hiéararchisation des races et des ethnies. D'où l'intérêt de la définition de race. Ainsi, les enfants (réputés victimes) de la richissime famille Ben Ali réfugiée à Montréal auront priorité d'embauche sur ceux d'une famille blanche d'un quartier pauvre de Montréal (réputés racistes et oppresseurs) à cause de leur couleur de peau. Patrick Moreau a écrit un article fouillé sur la politique raciale du Canada dans la revue Argument, sous le titre :Etes-vous invisibles ? J'en reprends des extraits, mais l'article intégral vaut largement le détour.
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