Arnaud Montebourg : "Sauver les emplois qui peuvent l'être". Piètre ambition! Par Gérard Brazon
Publié le 31 Mai 2012
Nous avons là un Ministre qui découvre et affirme une situation. Par la même occasion il fusille son ancien copain socialiste Eric Besson. Il n'aime pas "les traitres" c'est évident. Je n'aime pas Eric Besson mais je lui reconnais le droit de changer d'opinion. Ce qui n'est pas le cas du sectaire Montebourg. Le voilà donc bien dogmatique!
Il circonscrit la période de la désindustrialisation française à 10 ans. Et pour cause... on obtient 2002 et bien sûr, la droite est entièrement responsable et Lionel Jospin est un saint homme socialiste. Je ne suis pas sûr que ce genre d'incantations soit la bonne solution. Pour mémoire, c'est sous Jospin qu'il y eut le plus de privatisations et d'abandons de souveraineté!
La désindustrialisation ne date pas de 2002 mais de bien avant et trouve son origine dans l'Europe et l'abandon des souverainetés et des frontières. Il ne faut pas compter sur les journalistes pour faire ce genre de remarques et encore moins sur le Monde journal hautement socialisant. Mais les électeurs de gauche ne sont pas regardants et sont prêts à avaler toutes les couleuvres et même des boas s'il le faut.
Il n' en reste pas moins que pour sortir de cette situation il faut poser la bonne question et établir le bon diagnostic! Pour moi, c'est l'Europe d'aujourd'hui qui pose problème. La réponse socialiste et celle de l'UMP c'est encore plus d'Europe!
On sait bien que le rêve c'est de faire une Europe fédérale. Fédérer des peuples qui n'ont pas d'histoire commune. Qu'avons-nous à voir avec l'Estonie? Quels sont les liens avec la Bulgarie? Qu'avons-nous partagé avec la Finlande, avec la Suède hormis la famille royale d'origine française de par la trahison du Maréchal Bernadotte? Quelques guerres certes, quelques occupations de territoire du temps de Napoléon. Pourquoi vouloir des Etats-Unis d'Europe alors même que nous avons près d'une vingtaine de langues différentes, des cultures et des fiertés historiques, des rancunes tenaces et souvent conflictuelles. Qu'avons-nous à voir avec la perfide Albion si ce n'est qu'elle fut notre ennemie héréditaire depuis plus de mille ans. Certes, on peut faire table rase du passé. Mais cela implique de faire oublier nos racines à tous. C'est bien ce qui se passe dans nos écoles et le repeuplement de l'Europe.
Je ne suis pas d'accord avec cette politique d'acculturation! Il faut revoir les traités et revisiter nos relations! Une Europe de la paix basée sur les Nations serait bien mieux qu'une Europe Fédérale qui finira par éclater dans le sang et la douleur. Mais qui osera le dire ouvertement ?
Le renouveau de l'industrie française passe par un retour à la souveraineté et à la récupération de notre liberté de décider ce qui est bon pour nous.
Arnaud Montebourg a tenu autrefois des discours sur ce sujet. Les aurait-il oubliés en revêtant son nouveau costume de Ministre. C'est bien possible puisqu'il était déjà un fervent défenseur du mandat unique tout en ayant deux. Ce qui est bon pour les autres ne l'est pas pour moi... ce n'est pas de cette manière que le peuple se réconciliera avec ses politiciens.
Gérard Brazon
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Le Monde
Vous êtes depuis deux semaines au gouvernement, savez-vous désormais ce qu'est le redressement productif ?
Arnaud Montebourg : Le redressement est le fait de relever ce qui est à terre. L'industrie française est en chute libre, et les dix dernières années ont été marquées par une désindustrialisation à un rythme plus soutenu que le Royaume-Uni, qui a pourtant accepté l'idée de vivre sans industrie. 14 % de la richesse nationale est d'origine industrielle, contre 25 % il y a dix ans. Le bilan du sarkozysme est un désastre sur le terrain de la désindustrialisation.
Par ailleurs, un certain nombre de décisions dans les entreprises ont été différées pour des raisons électorales et apparaissent maintenant. Les plans sociaux se multiplient sur le territoire.
Partagez-vous les chiffres de la CGT : près de 45 000 emplois menacés ?
Ces chiffres recoupent de façon crédible ceux de mes services. Nous avons dû approfondir les informations superficielles qui m'avaient été léguées par mon silencieux prédécesseur [Eric Besson], dont le nom n'aura certainement pas marqué l'industrie française.
Quelle est votre méthode pour répondre à l'afflux de demandes d'aides ?
Notre rôle est de tout faire pour sauver les emplois qui peuvent l'être. C'est pour cela que nous avons besoin d'anticiper au maximum. Je lance donc un appel aux chefs d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition de difficultés. Lire la suite ICI