Le traité simplifié!
Publié le 6 Février 2008
Il y a peu, les Députés et Sénateurs se sont réunis en
Congrès à Versailles pour modifier de nouveau la Constitution. Une pauvre constitution gaullienne qui, depuis les années giscardiennes en aura vu de toutes les couleurs. Particulièrement avec ceux qui, au nom du gaullisme historique, l’ont vidé de son esprit au profit de la lettre. Que ce soit la cohabitation mise en place par Jacques Chirac et Edouard Balladur ou les pertes de souveraineté de la France en tant qu’Etat indépendant. Quasiment 90% des lois françaises sont issus des directives européennes. Si Charles de Gaulle devait se lever de sa tombe il serait effaré du travail de ses pseudos admirateurs !

Je ne n’ai pas voté pour la constitution européenne le 29 Mai 2005. Contrairement à certains comme Axel Poniatowski, (Figaro du Mercredi 5 février 2008) l’hymne européen ne me parle pas, ne m’émeut pas. J’aime Beethoven et sa 9em symphonie mais il n’est pas l’Europe. Le drapeau européen ne représente rien pour moi. La journée du 9 mai non plus. Quant à sa devise, je l’ignore comme beaucoup de Français. Vais-je être condamné pour crime de lèse Europe ?

Mais quoiqu’on en dise, une Europe sans frontière, une Europe qui se fait en dehors des citoyens, une direction politique qui décide de tout y compris du fromage qui sera sur votre table sans l’avis des peuples ne peut pas être un idéal. C’est un fait !
Il ne suffit pas de décider en catimini à Bruxelles les signes extérieurs de l’Europe encore faut-il que les peuples se les approprient, les ressentent comme partie intégrante d’eux-mêmes ! C’est loin d’être le cas. Nen déplaise à Axel Poniatowski et autres fervents admirateurs de l’Europe sans limite !
« Le traité européen n’est pas la Constitution Européenne ! » disent-ils. Je reste dubitatif. « Les parlements auront la possibilité de donner un avis sur les textes européens ». Un avis n’est jamais suspensif.
Nous aurons un Président de l’Union coopté par ses pairs. A la bonne heure. Mais où sont les peuples ! Pas assez perspicaces, subtils sans doute ! Pas au fait des grandes affaires du monde ! Ils ne comprennent pas tout assurément ! Les pauvres…
Les parlements ne seront plus que des théâtres de jeux d’ombres, des chambres d’enregistrements comme le sont bien souvent les assemblées actuelles à tous les niveaux. Les décideurs ne seront pas ceux que nous aurons élus ! Chacun le sait bien au fond. Le Président de notre République ne sera que le Président d’une région d’Europe, un gouverneur d’état sans pouvoir. Un consul d’empire aux ordres d’une administration tentaculaire et irresponsable politiquement !
Et puis, sans être provocateur, qu’est-ce que la France a de commun avec les peuples d’Europe centrale ? Avec les baltes ? Oui bien sûr, nous partageons avec nos voisins directs une grande histoire humaine faîte d’invasion, de sang et de larmes! La grande sœur ennemi anglaise et Anglicane, Le génie de l’Allemagne Protestante, la truculente et grande Espagne Catholique, le petit Portugal grand découvreur de terre inconnues et même la fière Pologne si souvent trahis et dépecée sur qui, un ancêtre d’Axel Poniatowski a régné et qui a donné un glorieux Maréchal d'Empire de France. Mais comment imaginer qu’un jour, nos poitrines chanteront l’hymne Européen la main sur le cœur. Il faudrait au minimum y mettre des paroles ! Mais lesquelles ? Dans quelle langue ?
Certes, l’Europe est un gage de paix sur notre continent. Mais il me semble qu’elle est surtout et d’abord un gage de bonnes affaires commerciales avant tout !
Certes, il faut trouver des liens entres les peuples de l’Europe. Mais que penser de la Turquie ? Elle n’est évidemment pas Européenne ! Elle a été une Nation ayant pratiqué des razzias esclavagistes sur les terres d’Europe jusqu’aux portes de Vienne en Autriche. D’ailleurs, pas un mot là dessus ! Et pourtant, progressivement, les « commissaires » responsables politique de Bruxelles qui ne sont pas les élus des peuples cherchent à nous imposer la Turquie de gré ou de force. Déjà, Edouard Balladur souhaite modifier le verrou référendaire obligatoire, mis en place par Jacques Chirac, pour interdire l’accès à l’Europe, en plus des membres actuels, sans l’aval des français. Douce et mielleuse hypocrisie. Que sera donc l’Europe avec comme voisins directs l’Iran, l’Irak ou la Syrie ? Ils ne répondent jamais !
Il faudra du temps me dit-on. Oui sûrement. La France ne s’est pas faîte sur la durée d’une vie humaine. Mais au moins, que l’on respecte les décisions des citoyens sinon, le risque est grand de ne faire qu’une Europe sans frontière, sans substance et sans âme! Une simple Europe de consommateurs. Mais cela importe t’il aux yeux de nos dirigeants « éclairés » ?
Si le Peuple vote contre le gouvernement, que l’on change le Peuple disait Bertold Brecht. Rien de neuf sous le ciel de la démocratie ! Le peuple a voté contre la constitution alors on change de corps électoral.
Gérard Brazon