11 Nov 1918: une trève, un poème pour mon Grand-Père.
Publié le 11 Novembre 2010
Alors qu'aujourd'hui il est de bon ton de se moquer du drapeau, de le salir, de le souiller, de se torcher avec comme à la FNAC de Nice, je voulais rendre un hommage à ceux qui sont morts pour lui, pas toujours de bonne grâce bien sûr, je le sais bien.
A ceux de la métropole et à ceux des colonies.
Un hommage à mon grand-père aussi qui a vécu cette épouvantable guerre. Qui a bu l'eau croupie avec le sang des chevaux morts, qui a vu ses camarades de combats explosés devant lui. Des larmes, aux souvenirs des proches, vite asséchées par la terre, le bruit du canon et la peur viscérale de finir en boyaux dans les tranchés.
Un hommage pour ces hommes qui n'auraient jamais imaginé la France d'aujourd'hui.
Celle qui est tant méprisée par tous ceux qui ont oublié ses racines et par tout ceux qui ne voient en elle, qu'un vulgaire porte monnaie.
Tu es parti depuis longtemps mais j'ai honte de moi grand-père. Comme bien d'autres aujourd'hui, trop rares citoyens de ce monde, qui nous nous trouvont ce matin devant les monuments aux morts de nos villages, de nos villes et qui n'ont pas oublié vos sacrifices mais qui, trop souvent désormais, oh Dieu quel sacrilège, se demandent avec douleur: pourquoi?
Puisse donc que cette France, notre belle et fière France redevienne ce qu'elle a été pendant des siècles et des siècles. Amen.
Gérard Brazon
Le Clairon
Le clairon sonne au loin, forçant les fatigues.
Des regards morts sur des visages meurtris
Se lèvent, affirmant le doute, l’incompris.
Des larmes s’écoulent rompant l’immense digue.
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C’est un soleil et non le temps d’une boucherie
Qui, ce jour, se lève. Des ombres s’avancent,
Le long des tranchées de la désespérance.
De la terre, s’ouvrent des bouches noires de carie.
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Le clairon balaye les frontières de mort.
Des cris et des rires venant de l’ennemi,
Se mêlent aux joies de tous nos soldats amis.
Oubliée la haine, le désespoir et les torts.
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Des tranchées sortent des hommes vivant sous terre,
L'uniformes invisibles, ils regarde le ciel.
Le clairon sonne la fin des combats. Si fier.
Redonnant la vie, face au monde fou et cruel !
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Les hommes titubent. L’officier devient le frère.
Les larmes écoulant le trop plein de haine
Les rancunes, les frères morts laissés en terre
La guerre est finie. La paix entre en scène.
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Ils reviendront dans leurs foyers ces gueules cassées
Ces soldats d’une guerre civile. La grande guerre !
Guerre ou l’Europe entière s’est suicidée
Apportant un siècle de lutte et de misère.
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Le clairon sonne la fin des combats, la paix !
L'avenir porte un nom. L'espoir d'une autre vie!
Une vie qui retrouve un prix. Souvent oublié!
Ce jour à un autre goût. La guerre est finie
Gérard Brazon