Merci aux syndicalistes d’avoir validé le 7 mai, la réforme du Code du Travail. Par Gérard Brazon
Publié le 19 Mai 2017
En France, on a le choix entre prendre les mêmes et continuer, ou prendre des nouvelles têtes et… continuer la démolition !
Comme les Français n’ont pas vraiment de culture politique, en principe ils ne devraient y voir que du feu. Il semble bien que le nouveau chef de l’état Français applique les leçons apprises à l’ENA. Faire du vent, de belles phrases, enfumer les uns et donner le change et tout cela en poursuivant les mêmes buts. Je me souviens d’un propos de Giscard affirmant qu’il était capable de faire un rapport totalement favorable sur un sujet, et d’en faire un autre totalement contre, pour le démolir. C’est l’ENA. En face, nous avons les bêlants et les cochons de payants !
Les politiques ayant baissé les bras, ou n’ayant plus aucune latitude pour faire encore de la politique dans un monde shunté par les techniciens de la finance, Bruxelles, les intérêts des multinationales, et les banques, sont désormais remplacés par les hauts fonctionnaires depuis déjà bien longtemps. Ceux-là même qui étaient les grands Vizirs de ces ministres Califes, ont décidé finalement qu’ils pouvaient se passer de ceux-ci. (Iznogoud de René Goscinny et Jean Tabary)
Nous avons donc eu droit, en tant que peuple anesthésié, à une sorte de coup d’état dans l’état où, les hauts fonctionnaires ont pris le pouvoir et ont viré les ministrables et autres fantoches ! Pourquoi les garder d’ailleurs ? Inconsistants, évanescents pour d’autres, incapables la plupart du temps, responsables disaient-ils mais en fait jamais coupables, cette révolution des hauts fonctionnaires a au moins le mérite de la clarification. Les maires des Palais, en leur temps, avaient remplacés les Rois mérovingiens. Rien de neuf sous le soleil.
Le directeur de cabinet devient ministre, l’ex ministre retournant à ces occupations locales pour au moins quelque temps. Les Darmanin, Le Maire, et autres Philippe, aux vestes aussi légères que leur morale, ont finalement saisi l’occasion de faire… de la figuration.
Le plus curieux est tout de même, ce Gérald Darmanin qui, sur les réseaux sociaux, se fait lapider. En tant qu’ancien syndicaliste, j’ai de la sympathie pour ce fils d’une femme de ménage. Il est tout de même, un beau spécimen de réussite de l’ascenseur social d’hier. Certes, sa maman a dû lui apprendre à passer la serpillière sur ses convictions pour réussir dans la vie, elle a dû en voir de toutes les couleurs dans les bureaux et les cuvettes de la banque de France ! J’imagine les hiérarchiques de la dame, les chefs de bureaux, les secrétaires, les morveux de la haute, tous penauds, et qui sont désormais obligés de faire attention à Madame Darmanin, celle qui passe la serpillière dans les couloirs ! Que son rejeton devienne ministre, alors même que ses collègues aristos-bourgeois si peu Républicain, les mêmes qui l’ont probablement moqué, en douce, sur ses origines populaires, font que j’ai pour lui une certaine indulgence ! Que voulez-vous, sûrement un vieux réflexe de classe.
Il n’en reste pas moins, que la flopée de ministres est plus technicienne que politicienne. Les Vizirs sont ravis. Est-ce que le peuple le sera ? J’en doute.
Un peuple est versatile par définition. Surtout le peuple de France. Si je me souviens bien, c’est lui qui s’en est pris à cette aristocratie d’autrefois, sans politesse, et sans passer par la case « permission accordée ». Il pendouillait à la lanterne, et décapitait sur les places publiques.
Le peuple de France ne tardera pas à comprendre qu’il a été floué sur le produit Macron, et qu’il ne pourra pas se faire rembourser, ni même renvoyer le colis par la poste. La république Française, ce n’est pas Amazon ni Darty.
Les plus sinistres faux-culs, ce sont ces syndicalistes qui commencent à braire alors même qu’ils savaient bien ce qui allait se passer. Le Code du Travail va être revisité en long et en large. Certains diront allégé, d’autres diront « ventilé », « atomisé », façon puzzle. Plus de souplesse des conditions de travail, peu ou plus de Comité d’Entreprise, de CHSCT à petite dose, moins coercitif, façon déodorant le matin, et un saupoudrage de représentants du personnel, de préférence adaptable, sans moyen, et dans le sens du vent. Quant aux Inspecteurs du travail, souvent gauchistes la plupart du temps, ils risquent la consultation médicale, ou de finir en plantes vertes !
Le reste, ce sera la vision d’une immigration galopante, des appartements mis à la disposition de ces pauvres clandestins, des allocations diverses pour eux, et des salaires en baisse car, nous le savons, l’immigration pèse sur les salaires. Merci donc à ces chers syndicalistes, traîtres à vos mandants, représentants de vos intérêts personnels, acteurs de l’esbroufe, collabos d’un haut patronat qui est rarement, créateur d’entreprise, à la manière de la PDG de la RATP devenue ministre.
Ce haut patronat, mesdames et messieurs les syndicalistes, vous méprise. Demain, il n’aura plus besoin de vous et il passera ses restructurations, ses réformes, et les salaires à la moulinette des référendums d’entreprise. Vous avez, comme la CFDT, appelé à voter pour Macron. Les autres sont allés à la pêche. Demain, vous n’aurez même plus de raisons d’être !
Il n’a rien de pire que d’être trahi par ceux qui vous caressent dans le dos. Je l’ai connu dans mon entreprise, et en politique lorsque j’étais élu conseiller municipal.
Le chef de l’état Français est de cette engeance de hauts fonctionnaires de l’état. Toute sa formation est orientée sur la gestion de dossiers techniques. Il n’a pas de culture historique et la France, c’est une usine avec des passifs et des actifs, le reste, ce sont des Français manipulés et endormis à coup de télé et de médias à la botte…
L’erreur de Madame Le Pen a été de vouloir faire exploser le « gamin », de lui mettre une fessée. C’est elle qui s’est pris une déculottée. Elle s’est cramée pour de bon. Il aurait mieux valu une authentique bête de dossiers de type Philippot ou Messiha dans l’arène. On ne va pas refaire l’histoire. Pourvu que celle-ci serve de leçon, car dans cinq ans, Macron sera encore plus redoutable.
Devant cette perspective, il y a fort à parier, qu’en fonction des résultats des législatives, il y aura beaucoup de ces gens sans foi, ni paroles, de ces gens de la race des Bayrou en puissance, qui viendront toquer à la porte de Macron pour quémander une part du gâteau. 10 ans c’est long et pour certains, c’est la mort politique assurée.
Gérard Brazon (Liberté d’expression)