Fillon a trahi ses électeurs de la primaire et ses supporters du Trocadéro - Par Gérard Brazon
Publié le 27 Avril 2017
Monsieur François Fillon n’aura pas tenu longtemps pour démontrer que l’homme n’était pas à la hauteur de l’enjeu.
Il fut impitoyablement broyé par la machine judiciaire et policière au service des socialistes au pouvoir. Il fut giflé en pleine face par des meutes de hyènes, et lui-même se compara un moment à Bérégovoy, qui s’était suicidé suite aux pressions des chiens de Presse, comme l’a dit à l’époque François Mitterrand. Un homme d’expérience qui en connaissait un bout sur ces chiens de Presse, depuis le coup de son faux attentat de l’Observatoire.
François Fillon, par son action passée, a mis en avant toute sa famille, femme et enfants. Sa douleur, je peux la comprendre, sa détresse également. Sa trahison au profit de ses bourreaux est insupportable.
Traîné dans la boue, il en redemande !
Incendié, il met volontairement sa main au feu.
Battu, il accepte à genoux l’humiliation.
Pendu, il embrasse la corde !
Cet homme n’a pas d’ossature, pas de caractère, pas de suite dans les idées, pas de courage, pas de colère, pas de haine, pas de tripes et donc, il n’a pas de cœur.
Cet homme est polymorphe ! Il est comme une chiffe molle qui ne répond pas et accepte tout ce que l’on a pu lui dire et faire.
On comprend mieux les sarcasmes d’un Nicolas Sarkozy sur son Premier ministre. On comprend mieux ce Premier ministre d’hier, qui a accepté d’avaler les sabres socialistes faisant la pluie et le beau temps dans son gouvernement.
Combien de fois a-t-il dû essuyer les pieds de ces ministres socialistes, comme Bernard Kouchner et autres Éric Besson (Fillon 1) ou de centristes à la mode Anne-Marie Idrac, Yves Jego et autre Borloo !
Combien de gifles de la part d’un Alain Juppé, d’un Christian Estrosi et autre Luc Chatel (Fillon2) !
Combien de fois ses pieds ont été écrasés par des Xavier Bertrand, des Frédéric Mitterrand, des Roselyne Bachelot et autre Nathalie Kosciusko-Morizet !
En clair, combien de couleuvres a-t-il avalé sans rien dire ?
Au soir de la défaite au premier tour, au moment où enfin il est libre, où il pourrait se lâcher, devenir ce qu’il avait promis, c’est-à-dire un homme volontaire, décidé et plein de courage, il est ce qu’il est en fin de compte : une baudruche !
Nicolas Sarkozy l’avait bien cerné. Il l’a traité comme un outil, un marchepied et lui s’est pris, un moment, pour l’homme qui parlait aux dieux.
En fait de dieux, il a fait le bourrin, l’âne du coin. En dix minutes, en quelques mots, il est redevenu le sous-fifre qu’il était hier sous Sarkozy.
Au lieu de passer par la phase glorieuse d’une prise de position refusant de choisir au minimum, laissant ses électeurs libres de leur choix, rendant à César Hollande, et aux Macronites des médias, le coup de pied de l’âne, il se fit carpette. Il a repris son torchon de la veille et s’est mis à essuyer les verres au fond du café. Des verres promis à l’homme qui, pourtant, fit de lui une serpillère pendant toute la campagne électorale.
Au fond, François Fillon est à sa place. La droite n’avait de choix qu’entre un Alain Juppé, immigrationniste, croyant que les Salafistes n’étaient que des scouts de l’islam, et un François Fillon qui n’était qu’un ectoplasme, un hologramme. Cette droite qui, curieusement, a encore peur de voter Marine Le Pen, qui, pourtant, partage l’essentiel des valeurs de droite (Nation, Patrie, Liberté, Indépendance, Souveraineté), doit prendre conscience qu’elle a été abandonnée depuis longtemps par ses élites ! Les électeurs de Fillon, de cette droite qui est majoritaire en France avec le Front National, et qui prouvèrent leur ferveur au Trocadéro, devraient comprendre qu’il serait criminel de laisser les Hollandistes gouverner encore cinq ans de plus, avec un François Macron comme Président et un Emmanuel Hollande comme Premier ministre !
Gérard Brazon