Chauprade : J’ai des réserves sur son évolution, mais de là à l’injurier… Par Gérard Brazon
Publié le 23 Avril 2016
J’ai eu droit ces derniers jours, suite à mon article sur Aymeric Chauprade, à une bordée de réflexions plus ou moins aimables, limite insultantes. C’est donc un sujet qui touche et déclenche des réactions épidermiques à la mesure de l’espérance des militants du Front National qui constataient clairement que le FN s’ouvrait à des personnalités fortes.
Aymeric Chauprade avait séduit les militants. Il était apprécié par ceux qui l’avaient écouté à Marseille lors de sa prise de position en faveur du Front National et de son intégration à la direction du FN. Sa vision de la géopolitique, son rôle de conseiller de Marine pour les affaires étrangères, ses connaissances et relations diverses ne pouvaient qu’être qu’un avantage pour Marine Le Pen et le Front National.
Si vous posez la question de cette rupture avec Marine Le Pen à bien des militants, ils seront bien incapables de vous donner une réponse claire. Personne ne sait ce qui s’est passé véritablement. Quelles sont les raisons de cette rupture ? Les plus audacieux vous répondront que ce serait suite à un acte de désobéissance de Monsieur Chauprade qui n’aurait pas prévenu Marine Le Pen en amont, du contenu de sa charge anti islamique de sa vidéo.
En clair, nul ne sait précisément les raisons, et c’est bien là que le bât blesse: incompréhension le plus souvent.
Mon propos n’était pas de défendre mordicus Aymeric Chauprade mais simplement de dire mon ressenti de l’homme que j’avais rencontré et avec lequel j’ai échangé. J’ai voulu exprimer mes doutes sur des affirmations venu du Monde et de la presse bien pensante en général. J’ai été accusé par la presse de gauche (Express, Rue89, L’Humanité, etc.) sur des bases mensongères, dénoncé comme raciste, homophobe, xénophobe, islamophobe, et surtout dénoncé auprès de la direction du FN, car cette presse savait que depuis quelque temps, le FN veut laver plus blanc que blanc au nom de la dédiabolisation. Nous savons tous que cette presse est toujours prompte à bouffer du militant FN plutôt que d’autres. Depuis, je sais ce que valent les accusations, les mises en pages, les sous-entendus, les mensonges même, puisque que la plupart des accusations à mon encontre ne concernaient même pas mes écrits. Donc je reste prudent a priori.
Quelles sont les accusations, ces « dérives » soulignées concernant Monsieur Chauprade ?
« Je trouve les programmes de Fillon et Le Maire très intéressants » ;
« La candidature de Michèle Alliot-Marie est crédible, elle a le sens de l’État » ;
« Nicolas Sarkozy conserve le dynamisme qu’on lui connaît ».
Il est clair qu’au premier degré, ces déclarations peuvent être plus que choquantes. Pour autant, peut-on simplement rappeler qu’il fut viré du Front National ? Doit-on lui interdire tous ses propos politiques ?
Pour ma part, et pour être clair, je ne trouve pas le programme de Fillon, ex premier ministre qui a inauguré la mosquée d’Argenteuil aux côtés d’une gamine voilée,intéressant. Pas davantage celui d’un Le Maire qui dénonce une politique qu’il avait soutenu au côté de Nicolas Sarkozy dans le gouvernement Fillon. Idem pour Alliot-Marie. Pour moi, c’est la même engeance, la même famille, celle de la socia-lie.
Quant à Sarkozy, celui qui a trahi le peuple de France en se moquant du référendum de 2005, il est pour moi impossible que l’on puisse soutenir la trahison. Monsieur Aymeric Chauprade est libre de dire ce qu’il veut, mais je pense qu’il a tort de chercher quelque chose du côté des traîtres à la Nation France.
Rien qu’en cela, il est impossible pour un résistant islamophobe, anti Union Européenne, souverainiste de suivre Aymeric Chauprade sur ces propos cités plus haut. Reste aussi, à les remettre dans leur contexte.
Je refuse l’insulte facile, le jugement rédhibitoire, l’exécution sans appel, le vomi de l’ignorance. Je ne fais pas partie de ces gens qui incendient aujourd’hui, ceux qu’ils ont admirés hier. Je n’ai pas le réflexe robespierriste qui consiste à couper les têtes. L’idéal serait en fait, au nom de tous ceux qui ont cru en lui, qu’Aymeric Chauprade dise simplement les raisons de sa mise à l’écart. Et qu’il poursuive ensuite sa route.
Par contre, je ne peux pas accepter cette déclaration: « Je suis l’arme anti-FN pour la droite. Je sais tout sur ce parti, je n’ai pas dévoilé toutes mes cartes, et ça, ils le savent chez Les Républicains ». C’est tout simplement indéfendable. Nous pouvons avoir des divergences, ne pas tout accepter du Front National, il n’en reste pas moins que Marine Le Pen est et reste notre seul espoir patriote. Espérons au passage, qu’elle comprenne que nous avons besoin d’elle autant qu’elle a besoin de nous. Aussi bien sur les réseaux sociaux, dans nos articles sur différents journaux en ligne que sur le terrain.
Pour conclure, vous ne lirez jamais sous ma plume de propos insultants sur qui que ce soit. Pas plus sur Monsieur Chauprade que sur toutes autres personnes. Chacun est libre de ses choix politiques et surtout, je considère que tant que l’on ne connaît pas les tenants et les aboutissants d’une situation, il vaut mieux se taire avant d’affirmer, si ce n’est incendier.
Gérard Brazon