Et maintenant, la région Est dans l’escarcelle du FN ? Par Pascal Celerier

Publié le 3 Décembre 2015

Quelle que soit l'issue exacte de ces élections régionales, un fait est certain : le FN va s'imposer comme le premier parti de France et réaliser de très hauts scores.
s sondages se suivent, pour le FN, et se ressemblent. Après le succès annoncé pour Marine Le Pen dans le Nord, et de sa nièce en PACA, un sondage ELABE pour Les Échos sur la grande région Est Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes place le FN et Florian Philippot en tête au premier tour, avec 34 %, et gagnants au second, de peu, devant la liste LR-UDI-MODEM, dans le cas d’une triangulaire.
Bien sûr, la prudence s’impose face à ces sondages, et ce d’autant plus que les scores, notamment au second tour, sont annoncés serrés, et que l’on ne sait pas quelle sera l’attitude du PS, dimanche soir.
Mais, quelle que soit l’issue exacte de ces élections régionales, un fait est certain : le FN va s’imposer comme le premier parti de France et réaliser de très hauts scores dans certaines régions, comme en ALCA, pour plusieurs raisons.
D’abord, il y a une dynamique, une “pente”, aurait dit M. Raffarin : dans cette grande région Est, le FN réalisait 23 % en 2012, 29 % en 2014, plus de 30 % en 2015.
Ensuite, cette région, comme le Nord et comme PACA, est une région frontalière, mais qui a été encore plus marquée sur son sol et dans sa conscience par les guerres et les invasions. Et sa situation au cœur de l’Europe la rend très réactive aux échecs de l’Union européenne incapable de limiter les flux migratoires et de prévenir les attaques terroristes qui se tramaient impunément dans une banlieue islamisée de Bruxelles.
Enfin, les mauvais chiffres du chômage nous rappellent que la crise économique et sociale, symbolisée ici par le nom de Florange, est plus durement ressentie dans cette région que nulle part ailleurs. Le même sondage nous apprend d’ailleurs que 60 % des ouvriers choisiraient le Front National.
Cette grande région condense donc à un haut degré les questions identitaires et sociales qui font partout le succès du Front National car elle rassemble l’Alsace, région à très forte identité qui était la seule à être restée à droite en 2010, à des territoires plus fragiles et abandonnés.
En somme, le Front national réalise ici sa synthèse entre une gauche populaire, qui se sent trahie par la politique de MM. Hollande, Valls et Macron, et la droite identitaire.
Et le profil de M. Philippot, fils d’instituteurs passé de la gauche chevénementiste au Front national dont il a organisé la dédiabolisation, correspond bien à cette synthèse du Nord de Marine et du Sud de Marion.

Rédigé par Gérard Brazon

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