Marine Le Pen suspend son père. Mon humble avis. -Par Gérard Brazon
Publié le 5 Mai 2015

Adhérent depuis 3 ans, beaucoup de jeunes adhérents comme moi et d'autres plus anciens, sont avec moi à la peine.
Pour la plupart, nous ne sommes pas des inconditionnels de Jean Marie Le Pen, mais plutôt des adhérents à Marine. Pour ma part, c'est Marine Le Pen qui m'a convaincu de venir au Front National. Sa conviction, sa force, son courage ont justifiés les raisons de mon engagement au FN. J'avais quitté l'UMP depuis deux ans, ce parti traître à la France souveraine et à son indépendance. Le "Bonaparto-Gaulliste" que je suis, a retrouvé au FN les valeurs qu'il avait cru défendre à l'UMP. C'est Marine Le Pen qui est pour moi, le symbole de ces valeurs.
Jean Marie Le Pen n'est pas ma boussole. Mais il est l'histoire d'un parti politique, une mémoire. L'homme est puissant, mais excessif, il est vigoureux et cultivé. C'est aussi une grande gueule, une grande mémoire dans un monde politique où l'inculture historique frise les abîmes. Il est une icône, un repère avant d'être le père de Marine.
Il y a de l'émotion dans toute cette affaire. De l'émotion et de l'orgueil destructeur. Un de ces orgueils mal placé, le plus dangereux. Tout père ne devrait être qu'enchanté par la vision d'un bel avenir, une belle carrière pour ses enfants. Tout père ne devrait être que fier de voir sa fille, ses enfants réussir. Il faut croire que non pour le vieux Lion.
J'ai connu un conflit similaire dans ma ville de Puteaux où un père a cherché à détruire sa fille qu'il avait nommé à sa place. Cette fille n'avait pas l'envergure de Marine loin de là. Une fille qui dans tous les cas, n'aurait jamais pu être le Maire de sa ville aujourd'hui. Pour autant, ce fut, et c'est encore un long déchirement familial.
Alors oui en effet, des pères peuvent être des hommes sans mesure, des hommes égoïstes, des hommes sans vision à long terme qui préfère mourir en emportant avec eux le fruit du travail de toute une vie plutôt que de le laisser à l'enfant. Drame terrible.
J'ai une pensée pour Marine, fille d'un père qui ne songe plus qu'à lui-même et ne pense qu'à attiser le feu devant servir à tout détruire. Après moi l'enfer où le déluge. Oui vraiment, terrible situation.
Pour autant, je fais confiance à Marine, à son courage, à son entourage, aux vieux Lions, aux plus jeunes qui l'entourent et sont eux-mêmes bousculés, si ce n'est pire.
Il faut tenir le choc Mesdames et Messieurs les dirigeants, pour tous les militants, tous ceux qui vous ont rejoints et croient en vous, croient en Marine et crient également leur besoin de croire en la France. De grâce, calmez le vieux combattant, apaisez son courroux mais surtout, restez debout. Calmer la colère d'un Président d'honneur qui aujourd'hui, fait trembler les fondations d'un grand parti en devenir.
Nous, qui avons été des candidats, des militants épuisés par des jours, des soirées de batailles électorales, de collages d'affiches, de tractages tous azimuts, par tous temps, nous qui avons labouré avec les dents le béton de nos villes, pensez à nous, sauvez tout ce travail de présence sur le terrain, de luttes et d'insultes subies.
Entourez Marine, soutenez-là, portez-là s'il le faut. Il faut qu'elle tienne le choc, celui de l'affectif d'une fille vis à vis d'un père sans mesure dans sa colère, celui d'une Présidente d'un parti qui doit sauver notre pays, notre peuple de France à tous prix, y compris celui de sévir contre un père aimé et admiré.
Nous vivons une tragédie, nous vivons un drame. Nous devons tous, tout comme vous, être à la hauteur de ce drame, et le surmonter. Je crois que c'est possible, je crois toujours en ce parti, je crois au Front National et en Marine.
Gérard Brazon