Des socialistes ont tenté de suborner un témoin libyen !

Publié le 16 Avril 2015

Sans un visiteur de ce blog, je serais probablement passé à côté de cette information publiée dans cet article du Monde.fr :
« Placé sur écoutes, Claude Guéant promet de ne « pas balancer » »
Ce n’est sûrement pas son titre qui m’aurait engagé à consulter cet article d’autant plus que, en violation du secret de l’instruction, l’article reproduit trois ou quatre pages du contenu des écoutes dont a été l’objet Claude Guéant en 2013.
J’en profite pour dénoncer deux dérives morales de notre temps :
  • D’abord la disparition totale de toute déontologie journalistique, qui voit un « grand journal de référence du soir » comme on dit, violer la loi protégeant le secret de l’instruction sans coup férir,
  • Mais surtout, la forfaiture des juges d’instruction qui sont censés – au premier chef – respecter la loi, mais qui la violent de manière répétée et souvent partisane.
Dans cet article, il y a deux informations principales :
  • Le fait que Claude Guéant déclare « qu’il ne balancera pas !« , ce qui avouons-le n’est pas vraiment un scoop,
  • Le témoignage d’un intermédiaire lybien qui raconte que des émissaires « socialos » – comme il les nomme – ont tenté de le suborner pour nuire à Nicolas Sarkozy.
 
Je suis partisan, c’est certain, mais à mon sens la seconde information est 100 fois (1000 fois ?) plus importante que la première. Pourtant, hier soir, au flash de 18H, RTL a évoqué la première sans souffler mot de la seconde !
Voici l’extrait en question de l’article du Monde :
« Tu sais que j’ai vu là… Bechir. Je suis à Johannesburg, là », lance M. Djouhri. Bechir Saleh, l’ancien directeur du cabinet de Mouammar Kadhafi, est le détenteur de tous les secrets de l’ex-dictature libyenne. Il avait été « exfiltré » de France dans l’urgence entre les deux tours de la dernière présidentielle, juste après que Mediapart – contre qui M. Sarkozy a déposé plainte pour « faux et usage de faux » – ait publié un document évoquant un financement de la campagne 2007 de M. Sarkozy par le régime libyen. « Figure-toi, reprend M. Djouhri, que les socialos lui ont proposé de raconter des conneries. » « De dire, précise-t-il, voilà, oui, effectivement, j’aurais financé… des… mais des saloperies, et là, ils lui donnaient l’école pour les enfants, ils demandaient à la Libye de lever le mandat d’Interpol. » « C’est une magouille, s’exclame M. Guéant. C’est incroyable. » Un peu plus tard dans la discussion, M. Djouhri revient sur les éventuelles démarches qui auraient été effectuées par des émissaires des socialistes auprès de M. Saleh : « Attends, je te raconterai de vive voix tout ce que Bechir m’a raconté, les allées et venues (…) Des mecs qui sont venus lui parler et tout, mais c’est pas possible. »
Le journaliste du Monde, Fabrice Lhomme, conclut :
« Les confidences de M. Djouhri pourraient être extrêmement embarrassantes pour le pouvoir, accusé de fait d’avoir tenté de faire pression sur un témoin important dans une procédure judicaire afin de nuire à Nicolas Sarkozy. Si ces approches ont bien eu lieu, elles ne semblent pas avoir été couronnées de succès : en novembre 2013, quelques semaines après cette conversation interceptée par les enquêteurs, M. Saleh, dans les colonnes de Vanity Fair, n’avait absolument pas confirmé avoir participé au financement occulte des activités politiques de M. Sarkozy, qualifiant même le document de Mediapart de « faux grossier ». De source gouvernementale, on indique qu’aucune démarche n’a été entreprise auprès de M. Saleh. »
Voilà ce qu’est devenu aujourd’hui la presse française ! Dans la tête du journaliste de RTL qui choisit de donner une information (favorable au pouvoir) et d’en cacher une autre (accablante pour ce même pouvoir), quelle est la démarche de pensée ? Je ne pense même pas qu’il a la volonté consciente de pencher plutôt à gauche, il est juste victime de ce politiquement correct qui veut qu’on taise des informations trop choquantes pour les institutions. Peut-être, d’ailleurs, le journaliste n’a t-il fait que copier/coller une dépêche de l’AFP qui, elle, par contre, est bien colorée de rose …
Ça n’est évidemment pas une excuse pour cette presse qui va mal et ne tient que grâce aux subventions de l’Etat. Mais aujourd’hui, nous avons la chance incroyable de disposer d’internet et chacun peut entendre d’autres sons de cloche. Internet est excessif, il n’est pas objectif, il n’est pas fiable … On s’en fout, puisqu’il est multiple, non subventionné et que toutes les opinions peuvent s’y exprimer.
A chacun, d’avoir l’esprit critique, de discerner la rumeur  de l’information et le mensonge de la vérité …

 

Rédigé par Gérard Brazon

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